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Devenir maire à l’étranger ? Manuel Valls ne serait pas le premier

L’ancien premier ministre français Manuel Valls a annoncé ce mardi 25 septembre sa candidature aux élections municipales de Barcelone (Espagne). L’homme politique ne part pas favori dans cette campagne, mais peut avoir des raisons d’y croire : avant lui, d’autres candidats ont déjà réussi à s’imposer dans des municipalités étrangères.

Manuel Valls a décidé de poursuivre sa carrière politique en Espagne. (crédit : AFP)

Comme il l’avait laissé entendre quelques jours auparavant, Manuel Valls est bien candidat aux élections municipales de la ville de Barcelone. Après avoir été le Premier ministre de François Hollande de mars 2014 à décembre 2016, et alors qu’il occupe encore le poste de député de l’Essonne (duquel il va démissionner très prochainement), l’ancien socialiste a décidé de quitter la France pour tenter sa chance en Espagne.

Né à Barcelone en 1962, Manuel Valls a d’abord été espagnol avant de perdre cette nationalité en demandant la naturalisation française à vingt ans. L’homme politique candidate donc à la tête de la municipalité barcelonaise avec le statut de ressortissant étranger. Un fait rare, mais pas unique. Par le passé, il est déjà arrivé qu’un candidat étranger devienne maire d’une commune espagnole. C’est le cas notamment du Français Claude George Edgar Doppia, élu maire de Rollàn (400 habitants) en 2007, ou encore de la Belge Ann Gyles, première citoyenne du village catalan de Alfés (340 habitants) élue en 2003.

Candidater à des élections municipales à l’étranger : que dit la loi ?

Si les exemples de maires élus à l’étranger sont peu nombreux et s’observent principalement sur le territoire espagnol, c’est notamment parce que la loi y est moins « stricte » que dans d’autres pays.

En France par exemple, un ressortissant étranger n’a pas l’autorisation d’être maire ou adjoint. S’il est citoyen d’un pays membre de l’Union européenne (UE), il peut tout de même présenter sa candidature en tant que conseiller municipal, depuis le traité de Maastricht signé en 1992. Neuf autres pays de l’UE appliquent la même législation : Belgique, Bulgarie, Chypre, Grèce, Italie, Lituanie, Pologne, Roumanie, et Slovénie.

Selon la loi, une disposition particulière est prévue pour les Etats ayant une population de citoyens étrangers résidant au sein de l’Union européenne supérieure à 20 %. Ces pays peuvent exiger d’eux une ancienneté de résidence pour être éligible aux élections municipales. C’est le cas, à l’heure actuelle, du Luxembourg (5 ans de résidence requis).

En Espagne, il suffit d’être majeur et membre de l’Union européenne pour candidater en tant que maire. Manuel Valls compte bien en profiter pour tenter de succéder à Ada Colau à la tête de la ville de Barcelone, le 26 mai prochain.

Hugo SCHERRER