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Johan Bergeron : « Le padel, un sport plus convivial et ludique que le tennis »

Publié par le 4 octobre 2018 dans Non classé | Poster un commentaire

Le week-end du 22 et 23 septembre avaient lieu les championnats de France de padel à Toulouse. Chez les messieurs, Johan Bergeron et Bastien Blanqué ont remporté la compétition pour la deuxième année consécutive. Après ce nouveau titre, le premier nommé revient sur cette belle performance, et évoque cette discipline à mi-chemin entre le tennis et le squash.

Johan Bergeron (à g.) et Bastien Blanqué ont remporté leur deuxième titre national de padel à Toulouse ce week-end. Ils veulent maintenant briller sur la scène internationale. (Crédit : padelmagazine.fr)

Johan Bergeron, tu avais déjà remporté l’an dernier les championnats de France de padel, avec Bastien Blanqué. Vous partiez donc cette année avec l’étiquette « d’équipe à battre ». Cela a-t-il été compliqué à gérer ?

«  A vrai dire, nous n’étions pas ultra favoris ! On n’a pas fait une très belle saison, notamment en France où on a connu quelques défaites. L’objectif cette année, c’était surtout de grappiller de l’expérience sur le circuit international. On espérait quand même bien figurer dans ces championnats de France, avec pour objectif d’atteindre au moins les demi-finales… »

Finalement, vous remportez la compétition sans perdre la moindre manche. Es-tu surpris par votre performance ?

« Par rapport à notre niveau, je ne suis pas étonné. Cela fait un an qu’on s’entraîne ensemble à Madrid avec Bastien, où on suit une préparation physique, mentale, et des séances spécifiques de padel. On a acquis de la confiance pour les moments importants. Ça nous a servi, en demi-finales (contre la paire Haziza-Scatena, victoire 6-0, 6-3) et en finale (face à la paire Maigret-Tison, succès 6-1, 7-6), pour éliminer deux équipes qui faisaient partie des favoris. »

Les meilleurs joueurs de padel sont généralement des joueurs de tennis confirmés, comme toi (Johan Bergeron a été classé 1/6, en 2014). A quel point les deux sports se rapprochent-ils ?

« Pour ce qui est de la gestion des émotions, du déroulement et de l’enchaînement des matchs, c’est assez similaire entre les deux disciplines. La grande différence, c’est que le padel est un sport collectif. Il faut réussir à communiquer avec son partenaire, tout mettre en œuvre pour atteindre un bon niveau en même temps. Au niveau de la gestuelle, il y a des coups qui se ressemblent : on fait beaucoup de volées, coups droits, revers. Le toucher de balle peut s’apprendre au tennis aussi. Mais attention, on peut jouer très bien au padel sans avoir fait de tennis ! C’est le cas de mon coéquipier… »

Le padel se joue sur un court encadré de vitres et de grillages. (Crédit : tennislegend.fr)

Toi qui connais bien les deux disciplines, quels sont les éléments qui t’ont amené à te tourner vers le padel ?

Je dirais que le padel a beaucoup de points forts. Ca me semble plus convivial car c’est un sport d’équipe. C’est aussi plus ludique que le tennis, on arrive facilement à faire des échanges. Je trouve l’organisation des tournois plus sympathique, et on progresse rapidement. En plus, le haut niveau semble relativement accessible au padel par rapport au tennis où la concurrence est énorme…

Parlons du haut niveau, justement. Existe-t-il un circuit professionnel ? Est-il possible de gagner sa vie grâce au padel ?

Avec Bastien, nous sommes actuellement classés 161e sur le circuit international (World Padel Tour) et nous arrivons à vivre de la discipline. On ne met pas énormément d’argent de côté, car les tournois professionnels offrent peu de garanties financières, contrairement au tennis. Ce sont les sponsors qui financent notre saison sportive. En fait, il faut vraiment savoir se vendre auprès des partenaires ; il y a des équipes autour de la 100e place mondiale qui ne vivent pas de la discipline.

Pour le futur, je sais que la Fédération française de tennis (FFT) mise beaucoup sur le padel. C’est elle qui gère désormais l’activité, et elle voudrait organiser des grands tournois sur des places publiques en France. Là, les sponsors auraient beaucoup plus de visibilité et on franchirait un cap. Je sais qu’il y a des négociations pour que ce type de tournois voie le jour dans les prochaines années…

Cliquez ici pour revoir la finale des championnats de France 2018 en vidéo

Propos recueillis par Hugo Scherrer