
Étiquettes
[Mouans-Sartoux] Interview de Malou Ravella, auteure de littérature jeunesse “Le livre a toujours sa place auprès des jeunes”
Présente pour la 21e fois au festival du livre, Malou Ravella revient avec un nouvel ouvrage pour la jeunesse, son quinzième, intitulé Félix Lou Pescadou (éditions Gilletta).
Vous avez commencé à écrire en 1995, qu’est ce qui vous a poussée à commencer une carrière d’écrivain ?
De belles rencontres ! J’étais enseignante, les tout petits c’est un public que j’aime bien. Je racontais énormément d’histoires aux enfants.
Par ailleurs, j’ai une amie qui fait de l’aquarelle. Elle m’a dit que ça serait une bonne idée si j’écrivais une histoire pour enfants et qu’elle fasse les illustrations.
Des histoires, tout le monde peut en écrire ou en illustrer mais on n’est pas forcément édité. Je crois que j’ai eu une chance absolument extraordinaire puisque dès le premier écrit, ça a démarré.
Votre dernier livre, Félix Lou Pescadou, prône le respect de l’environnement et l’écologie. Ce sont des sujets qu’il faut aborder dès l’enfance ?
Pour moi c’est une évidence ! D’ailleurs, mon livre Marmotte des merveilles, sensibilise les enfants au respect de la nature, à travers la mésaventure vécue par une petite marmotte. Dans Félix Lou Pescadou c’est de la protection du milieu marin dont il est question. C’est quelque chose qui me touche, et je pense qu’on peut faire passer beaucoup de messages aux enfants. A la page où le petit Félix fait une pêche désastreuse et ramasse un sachet plastique, les enfants réagissent tout de suite, même les tout petits. Ça marche vraiment très bien !

Malou Ravella revient pour la 21ème fois au festival. DR Malou Ravella
S’adresser à des enfants, ça change quoi au niveau de l’écriture ?
Il y a beaucoup de choses qui changent. Moi ce que j’essaye de mettre en avant, c’est une langue un petit peu plus riche que le champ lexical habituel. J’essaye de toucher une tranche d’âge de 3 à 8 ans, de leur apporter un vocabulaire supplémentaire. Quand il y a un mot qu’ils ne connaissent pas, j’utilise un synonyme plus courant dans la phrase suivante. Parfois je demande à mon éditrice de jouer avec la police de caractère, de mettre des mots en gros pour qu’ils interpellent les jeunes lecteurs. J’aime aussi beaucoup la structure répétitive dans les phrases, qui permet aux enfants d’anticiper. Pour les tout petits, il y a parfois des mots difficiles, donc je demande aux illustratrices de les mettre en image.
Les enfants sont de plus en plus attirés par les écrans, pensez-vous que le livre a encore un avenir ?
Alors là, à 200 % ! Je l’ai encore remarqué ce matin, j’étais avec des tout petits et j’ai travaillé sur un livre difficile pour leur tranche d’âge. Ils ont été scotchés pendant une heure. Donc oui, le livre a toujours sa place auprès des jeunes, et il va la garder. D’ailleurs, on avait tenté de faire des livres numériques, mais ça ne marche pas tant que ça. Mon petit fils de 6 ans a une tablette. A chaque fois que je le vois c’est avec un livre, Les gens sont attachés au papier, à l’objet.
Le thème du festival cette année est la liberté. Qu’est ce que ça vous inspire ?
La liberté c’est un vaste sujet, chacun peut trouver sa liberté là où il l’entend. Mais ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce salon, c’est toutes les rencontres qui nous permettent de nous ouvrir à nouveau. C’est fabuleux ce partage, pas seulement avec les acheteurs mais aussi les autres auteurs. C’est un lieu où on a l’occasion de se rencontrer. Le reste du temps, on est chacun chez soi à travailler et on n’a pas forcément ce plaisir de communiquer. Les festivals, ce sont des moments importants pour les auteurs.
Ana Michelot, Hugo Scherrer et Arno Tarrini