octobre 06

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[Mouans-Sartoux] C’est la fin des coquelicots

Le mouvement “Nous voulons des coquelicots” est né hier à Mouans-Sartoux, comme dans toute la France. A l’appel du journaliste Fabrice Nicolino, les 250.000 signataires de la pétition appelant à mettre fin à l’usage des pesticides étaient invités à se rassembler devant leur mairie, dans tout l’Hexagone. Coïncidence ou symbole, ce rassemblement “est tombé pile dans le festival”, confie Marie-Louise Gourdon, adjointe au maire et commissaire du Festival du livre. L’ambition que porte ce mouvement est de réunir, les premiers vendredis de chaque mois, des citoyens dans toute la France. “La protection de l’environnement fait partie des valeurs du festival et de Mouans-Sartoux. On dit stop aux pesticides et oui à la biodiversité”, explique l’édile mouansoise. Ce rendez-vous mensuel est donc appelé à se renouveler.

Les festivaliers répondent présent

Coquelicot enfant

Les coquelicots fleurissaient hier dans le public. (Photo Adrian Rémy)

La manifestation a attiré environ 300 personnes hier soir. Un premier succès. Le slogan “stop aux pesticides” veut alerter contre les effets dévastateurs sur la faune et la flore de ces molécules chimiques. C’est tout le vivant qui est attaqué. De nombreux manifestants arborent un coquelicot, une pancarte ou même la couleur de la fragile fleur sauvage. MarieLouise Gourdon porte les convictions du mouvement devant le public : “Quand il n’y a plus de coquelicots, c’est mauvais signe. Il faut aider les agriculteurs à changer leurs habitudes, ce n’est pas si simple.” Le rôle du gouvernement est essentiel dans ce combat contre les pesticides. Il doit prendre des mesures contraignantes pour aider les coquelicots à réenchanter les prés. Moment fort du rendez-vous, l’arrivée du sociologue et philosophe Edgar Morin, chaleureusement applaudi (lire ci-dessous). Prévu demain sur le festival, il a avancé son arrivée pour soutenir cette initiative.

Sur le même sujet : Le soutien d’Edgar Morin

Le tout nouveau mouvement “Nous voulons des coquelicots” peut compter sur le soutien d’Edgar Morin. Intervenant aujourd’hui sur le festival dans le cadre d’un débat sur la fraternité, il est également venu parler d’environnement, une thématique qui lui est chère. “Nous autres consommateurs, avons un rôle à jouer. Si nous allons vers les produits bio, les pratiques raisonnées, nous constituerons une pression sur ce modèle d’agriculture industrialisée, affirme le célèbre sociologue. On a assassiné la vie.” Dans la foule, on approuve les propos du philosophe. Pour René, il est important d’encourager cette manifestation : “C’est une démarche très importante car les pesticides sont un fléau.” Avec un coquelicot en guise de blason, celui-ci soutient que “c’est la calamité du XXIe siècle”.

 

Morin

Edgar Morin

Il apprécie la présence d’Edgar Morin – “il faut toujours des personnalités connues”. Un soutien bienvenu, l’enjeu de santé publique étant très important. “Nos enfants sont empoisonnés par ces produits”, ajoute Edgar Morin. Le message du rassemblement est limpide pour Magali, présente hier : “On aimerait qu’il n’y ait plus de pesticides. Ce festival prône la liberté, nous, on voudrait avoir la liberté de continuer à cueillir des fleurs sauvages dans les champs.” Surtout, l’écologie est intrinsèque au festival, comme l’explique AnneMarie, décorée elle aussi d’un coquelicot : “C’est dans les valeurs de Mouans-Sartoux”.

Guillaume Laclotre