Hausse de la CSG : Les retraités mécontents

Le 20 septembre, Edouard Philippe a annoncé, au micro de France Inter, que 300 000 foyers de retraités seront épargnés par la hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Une aide qui ne devait bénéficier au départ qu’à 100 000 couples. Ce geste fiscal devrait coûter près de 350 millions d’euros à l’État, selon le premier ministre.

Pour rappel, la CSG a été augmentée de 1,7 points, le 1er janvier 2018. Cette hausse concerne les salariés, les fonctionnaires, les indépendants et les retraités. Elle permet de pallier à la suppression des cotisations chômage et maladie, mesure qui a pour but d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés.

Avec cette hausse, le taux des contributions sociales des retraités est passé de 6,6% à 8,3%. « Pour un couple percevant 3 000 € par mois, l’augmentation correspond à une perte mensuelle de 50 », indique une étude de FiDroit, une structure d’études fiscales. Cette augmentation concerne tous les retraités percevant plus 1 200 € pour une personne seule, et plus de 1 837 € pour un couple. Plus de sept millions de retraités sont impactés par cette augmentation.

Des retraités mécontents

À Cannes, où près de 36 % de la population a plus de 60 ans, ce geste n’a pas convaincu. Pour Françoise et Hervé, un couple qui bénéficie pourtant d’une retraite s’élevant à 4 600 €, le traitement que réserve le gouvernement aux anciens est difficilement acceptable. « Ça fait trois ou quatre ans que nos retraites n’ont pas été augmentées, malgré une inflation de 2,3% par an. C’est pas négligeable », déplore Hervé, un ancien cadre.

Lui et sa femme, regrettent également le manque de considération de l’État, pour ces couples indépendants :

 

Au marché de Forville à Cannes, les commerçants subissent de fortes répercussions. Pour cette productrice de spécialités culinaires locales, les clients achètent de moins en moins. « Désormais, ils prennent un produit au lieu de deux. Avec toutes les restrictions budgétaires, les retraités n’achètent plus ce qu’ils veulent », souffle la vendeuse. Cette dernière craint aussi son futur départ à la retraite, elle qui « fait du rab, à 67 ans ».

Bastien Blandin