Cinq choses à savoir sur Interpol

Au cœur de l’actualité depuis la disparition de son président Meng Hongwei il y a un mois, l’organisation policière internationale Interpol possède des missions et un mode de fonctionnement qui restent méconnus du grand public. Tour d’horizon de la « reine des polices ».

 

  • Des combats contre la criminalité et la cybercriminalité

« Relier les polices pour un monde plus sûr ». Telle est la devise d’Interpol, l’organisation internationale qui promeut la coopération policière internationale. Elle s’appuie notamment sur une base de données contenant environ 200 000 profils d’individus connus des services de police pour des actes de criminalité. Lorsqu’un malfaiteur est en fuite, Interpol diffuse dans le monde entier une « notice rouge » avec les informations concernant le criminel pour demander aux autres pays de localiser et arrêter l’individu.

La police internationale agit aussi contre la cybercriminalité. En ce sens, un « complexe mondial pour l’innovation » a été construit à Singapour, doté des meilleurs outils pour détecter les infractions numériques.

La lutte contre le terrorisme, la corruption et les trafics sont les autres missions d’Interpol.

  • Un siècle d’existence

Interpol a été créée en 1923. A l’époque, c’est le chef du gouvernement autrichien, Johann Schober qui crée la « Commission internationale de police criminelle » (CIPC). Juste avant la Seconde Guerre mondiale (1938), l’organisation tombe aux mains de l’Allemagne nazie. La plupart des pays cessent leur participation avec la CIPC, qui disparait.

En 1946, la France, la Belgique et le Royaume-Uni décident de relancer l’organisation qui, dix ans plus tard, sera définitivement nommée « Interpol ». Elle est aujourd’hui reconnue parmi les organisations internationales chargées d’assurer la sécurité dans le monde, au même titre que l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) ou l’OTSC (Organisation du traité de sécurité collective). A noter que la CIA (Central Intelligence Agency), agence américaine, joue également un rôle majeur dans les renseignements internationaux avec un budget bien supérieur à celui d’Interpol (environ 15 milliards de dollars annuels, selon Le Monde.

 

  • Le président Meng Hongwei porté disparu

    Meng Hongwei

Il y a un mois, vendredi 25 septembre, le président d’Interpol Meng Hongwei prend l’avion à destination de la Chine. Depuis, il n’a plus donné le moindre signe de vie. Le gouvernement chinois explique qu’il a été arrêté pour avoir « violé la loi » et « accepté des pots-de-vin ». Interpol assure avoir reçu par courrier sa démission « avec effet immédiat » le 7 octobre, sans que plus de détails ne soient apportés. La femme de Meng Hongwei, qui séjourne en France et bénéficie désormais d’une haute protection, s’inquiète pour la vie de son mari dans un pays où les potentiels opposants au chef de l’Etat Xi Jinping sont généralement muselés. (Source : Courrier International).

                                                                                                               

  • Des financements obscurs

La FIFA (Fédération internationale de football association), Philip Morris, Sanofi, ou encore Singapour et le Qatar… Toutes ces organisations ou États ont financé Interpol ces dernières années.

En octobre 2008, lors de l’Assemblée Générale d’Interpol, le secrétaire général Ronald Noble avait estimé que la police internationale devait disposer d’un budget avoisinant le milliard de dollars pour fonctionner correctement, au lieu des 50 millions de l’époque. L’officier de police américain avait dans la foulée ouvert des partenariats avec le secteur privé pour augmenter les financements traditionnellement alloués par les Etats membres.

Si aujourd’hui, le budget d’Interpol a largement augmenté (124,3 millions pour l’année 2017 selon l’organisation), des critiques dénoncent le manque de neutralité de la police internationale, et des conflits d’intérêts dans certains partenariats.

  • Un total de 192 pays membres

Sur les 198 pays reconnus par les Nations Unies, 192 ont adhéré à Interpol, ce qui en fait la deuxième plus grande organisation internationale après l’ONU (Organisation des Nations Unies).

La quasi-totalité des polices peuvent s’échanger des informations policières et collaborer sur des affaires, même en l’absence de relations diplomatiques entre certaines nations. Les pays n’ayant pas adhéré à Interpol sont les suivants : Corée du Nord, Kiribati, Micronésie, Palaos, Tuvalu et Vanuatu

 

Hugo SCHERRER