Le cheval au service de la thérapie

Tous les lundi, jeudi et vendredi, le centre hippique de Mougins encadre des séances d’équithérapie. Le principe, mettre en contact les enfants et adolescents atteints de troubles mentaux, avec des chevaux. Immersion d’Ana Michelot et Gwenaëlle Souyri.

Depuis six ans, le centre hippique de Mougins reçoit plusieurs groupes d’enfants isolés et handicapés mentaux. Le centre équestre situé en pleine nature existe depuis 1963 dans un esprit familial. En arrivant sur les lieux, une jeune fille indique l’accueil et ajoute « Demandez Zaza, c’est elle qui gère ici ». Au programme de l’atelier du vendredi 19 octobre, pansage et attelage des chevaux, dans les rires et la bonne humeur. « Les enfants s’occupent des chevaux, ce qui leur permet d’avoir une interaction avec les animaux, et ne pas seulement venir pour monter. Ça les aide et leur fait prendre conscience qu’ils sont capables de prendre soin de l’autre », explique Séverine, psychomotrice à l’I.M.E Mirasol de Cannes. Dans le groupe qu’elle encadre, trois garçons et deux filles sont donc parés pour les ateliers en carrière qui les attendent. Entre changements de direction et changements d’allure en file indienne, les enfants partagent un moment privilégié avec leur poney mais aussi leurs camarades. Séverine les encadre, sourire aux lèvres : « Cela fait trois ans que je m’occupe de ce groupe, et par le biais de cet atelier, on a pu constater une nette progression chez chacun de nos jeunes. »

Initiés dès le plus jeune âge

Dans le deuxième groupe, Lucas et Cyrine se préparent à la promenade en compagnie des deux Shetlands qu’ils retrouvent toutes les deux semaines. « Ce sont deux enfants qui sont en retrait et avec des difficultés relationnelles. Passer par l’animal, c’est bien plus facile pour eux. Ça fait travailler le côté psychoaffectif de l’enfant », témoigne Romy, éducatrice spécialisée auprès des enfants de l’hôpital de Cannes. Âgés de 4 et 5 ans, les deux petits se prennent au jeu, en câlinant et en restant à l’écoute de leurs montures. Plus encore, pour Serrad atteint de troubles autistiques, l’équithérapie est devenue une activité naturelle. Il a acquis une totale confiance en Play Boy, son poney habituel, au point de s’allonger sur celui-ci pendant la séance.

Les bienfaits de l’équithérapie

Reconnu par l’État, ce type de thérapie présente de nombreuses vertus comme l’explique Séverine : « La monte, cela favorise le schéma corporel, c’est-à-dire la conscience du corps. Par conséquent, cela joue sur l’équilibre et la conscience de l’autre à travers le cheval ». Sur le long terme, on observe des changements de comportement chez les enfants. Sylvie Rosazza, propriétaire du centre est la première à se rendre compte de ces améliorations : « Serrad ne parlait pas beaucoup quand il est arrivé, 3 ans auparavant. On s’est rendu compte que ça le détendait et que cela lui procurait une sensation de bien-être. » Le cheval se révèle être un intermédiaire idéal pour s’ouvrir au monde extérieur.

 

Ana Michelot
Gwenaëlle Souyri