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La région Occitanie au secours des Gabonais
À Montpellier, le Collectif Gabon Occitanie pousse à se mobiliser pour les Gabonais qui vivent dans la précarité. À travers l’action « une trousse pour deux vies », les nouvelles mères gabonaises peuvent espérer voir naître leur enfant sans danger.

Composition de la trousse d’accouchement distribuée par le Collectif. (Crédit : CGO)
« Quelques instants après sa naissance, le bébé se retrouve malheureusement dans une poubelle, c’est quelque chose de très fréquent au Gabon », dénonce Paul-Henri Mbone Nze Gondjout, responsable de la communication du Collectif Gabon Occitanie. « Aujourd’hui, au Gabon, les infrastructures hospitalières ne sont pas suffisamment équipées ou adéquates pour recevoir les femmes enceintes, elles se retrouvent à devoir accoucher dans des conditions atroces qui mènent régulièrement à des drames », rajoute le membre du collectif. À même le sol des hôpitaux, ou chez elles, sans médecin, sage-femme ou infirmière, au Gabon, les nouvelles mères sont seules au moment de donner la vie. Sans prise en charge de l’enfant, il périt très souvent dès ses premiers souffles. C’est pour venir en aide à toutes ces femmes que le Collectif Gabon Occitanie se mobilise. Avec l’action « 1 trousse pour 2 vies »,le but est de fournir aux femmes gabonaises le matériel minimum pour mettre un enfant au monde sans danger. « C’est un peu comme une trousse de premier secours, mais qui est destiné à la mère et à l’enfant », décrit Paul-Henri Mbone Nze Gondjout. Quelques compresses, du gel désinfectant, un peu de lait ou encore des seringues, un équipement qui paraît plus que banal en France, mais qui au Gabon, « permet que l’enfant ne succombe pas dès ses premières minutes de vie ».Par le biais de soirées caritatives et d’un appel aux dons (à retrouver sur la page Facebook : Collectif Gabon Occitanie), l’objectif de l’association est de rassembler 10 000 trousses en une cinquantaine de jours. Elles seront ensuite distribuées dans le pays africain, espérant ainsi sauver des dizaines de nouveau-nés.
Le Gabon : un pays qui a besoin d’aide
« À la suite du coup d’État du dictateur Ali Bongo, nous nous sommes levés ici à Montpellier pour aider nos frères, nos familles, nos amis qui subissent tant de drames au Gabon », explique Paul-Henri Mbone Nze Gondjout. En effet, quand Ali Bongo prend le pouvoir en août 2016, le pays plonge dans la dictature. Une politique répressive, accompagnée d’une crise économique et sociale, rend les conditions de vie plus que précaires. Pour ne rien arranger, la liberté d’expression est limitée, comme le montre la place du pays au classement Reporters sans Frontières 2018. À la 108èmeplace, le Gabon s’approche dangereusement de la zone rouge du classement. C’est en réponse à cette situation que le collectif mène ses actions : « Nous sommes une association apolitique qui dénonce le manque de démocratie et qui participe aux bien-être des populations gabonaises », tient à préciser le responsable de la communication. Créé il y a tout juste un an, le Collectif Gabon Occitanie fait des jeunes mamans sa première priorité, mais ne compte pas s’arrêter là : « il semblerait que nous allions maintenant sur un projet plus culturel, il faut faire connaître notre pays, ses valeurs et ses richesses culturelles, pour comprendre ce que la dictature est en train de détruire », conclut Paul-Henri Mbone Nze Gondjout. Sur le territoire, une vingtaine d’associations se consacre à l’aide du Gabon. De Poitiers avec l’association des Gabonais de Poitiers, à Caen par les Gabonais du Calvados jusqu’au Gabonais d’Outre-mer dans les DOM. Montpellier n’est donc pas une exception, partout en France, la voix des Gabonais se lève. Elle fait appel à la solidarité pour ce pays, aujourd’hui, dans une situation sanitaire plus qu’inquiétante.
Lou Florentin