« Le cosplay c’est tout un art »

C’est un art et pas un hobby. Voilà le message des passionnés de costumes aux non-initiés. Une passion qui se démocratise de plus en plus en France. Lors de conventions, les cosplayeurs laissent parler leurs talents de couturiers et affichent leurs plus beaux costumes. 

Anthony

Anthony n’hésite pas à se costumer en femme comme ici au Play Azur en 2018 (Crédits : Yeelen Tanche).

Pour Guillaume Pulz président de CosCorp le cosplay c’est « l’envie d’en faire plus ». L’idée, c’est de pouvoir entrer entièrement dans un univers imaginaire de mangas, de films fantastiques ou de sciences fiction en incarnant l’un des personnages. Les costumes permettent de transformer ces passionnés de la tête aux pieds. Ils nécessitent parfois des centaines d’heures de couture pour être les plus réalistes possibles.

Guillaume qui se fait appeler Jaden Core dans le milieu, explique que le cosplay est présent depuis un peu plus de 20 ans en France. « Je fais partie de la deuxième génération de cosplayers. Actuellement, on en est à la quatrième. Les deux premières générations de cosplayeurs ont beaucoup œuvré pour que le cosplay soit compris par les gens qui ne connaissent pas cet univers ». Il dénonce une pratique qui a subi beaucoup de préjugés : « Avant, les cosplayeurs étaient pris pour des imbéciles heureux avec un syndrome de Peter Pan, qui ne voulaient pas grandir. Le cosplayeur véhiculait une image de cas social notamment à cause des médias ». Un préjugé balayé d’un revers de main par cet entrepreneur, pilote de formation. En effet, le cosplay, c’est aussi une communauté très mixte grâce au développement des conventions. Elles permettent aux cosplayeurs de mettre en avant leurs nouvelles tenues. Delphine et Anthony adorent ce partage et le plaisir de faire leurs sorties en duo « C’est pour le délire de faire un duo de personnages imaginaires avec mon amie ».

« Le cosplay ce n’est pas du déguisement »

Ces conventions en dehors d’être des rendez-vous immanquables pour les passionnés, sont aussi des moyens de démocratiser le cosplay. Car cet univers est méconnu et sous-estimé. En réalité il faut souvent plusieurs heures voire plusieurs mois pour réaliser un costume. Et ces créations demandent beaucoup de compétences. Pour Guillaume Pulz, être cosplayeur c’est être à la fois « couturier, accessoiriste, ingénieur du son, metteur en scène, ingénieur lumière, électronicien etc. ». Un panel de compétences qui élève le cosplay au rang d’art pour ses passionnés. Delphine a dû apprendre de nouvelles techniques mais elle affirme s’être formée seule « j’ai tout appris sur le tas ou avec des tutoriels sur Internet parce qu’il y a des choses assez compliquées à comprendre ».

D’autres cosplayeurs n’ont pas nécessairement cette envie de tout créer eux-mêmes. Lucie a trouvé la solution en s’adressant à des couturiers chevronnés « j’ai eu la chance d’avoir une cousine qui savait coudre à merveille, elle me faisait mes costumes. Je les conceptualise et je m’aide de professionnels pour les réaliser ». Que ce soit à l’aide de professionnels ou seuls ces autodidactes n’ont pas fini d’étonner avec des costumes de plus en plus impressionnants.

Yeelen Tanche

Gwenaelle Souyri