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Damien Chazelle s’envole vers les étoiles
Après les succès de Whiplash et La La Land, Damien Chazelle a sorti le 17 octobre son quatrième film, First Man, qui retrace dix ans de la vie de Neil Armstrong avant la mission Apollo 11.

Synopsis : Pilote jugé « un peu distrait » par ses supérieurs en 1961, Neil Armstrong sera, le 21 juillet 1969, le premier homme à marcher sur la lune. Durant huit ans, il subit un entraînement de plus en plus difficile, assumant courageusement tous les risques d’un voyage vers l’inconnu total. Meurtri par des épreuves personnelles qui laissent des traces indélébiles, Armstrong tente d’être un mari aimant auprès d’une femme qui l’avait épousé en espérant une vie normale. (source Allociné)
“Tranquility Base here, the eagle has landed”. Avec son dernier film, le réalisateur états-unien Damien Chazelle s’attaque au mythe des premiers pas de l’homme sur la Lune. Et pour ce faire, il a choisi un casting en conséquence. Ryan Gosling, qu’il avait déjà dirigé dans La La Land, reprend le rôle principal de Neil Armstrong. Sa femme quant à elle est jouée par Claire Foy, célèbre grâce à la série The Crown.
Les scènes dans les navettes ou dans les avions d’entraînement sont filmées de façon très personnelle, on a l’impression d’être dans la fusée avec Neil Armstrong. Comme dans d’autres films du genre, comme Gravity ou Interstellar, l’espace est très beau, presque un personnage à part entière du film. Dans son rôle du First Man, Ryan Gosling a décidé de jouer la sobriété. Comme dans le film Drive de Nicolas Winding Refn, il est très inexpressif, parle très peu et laisse son entourage expliquer au spectateur quel type d’homme il est.
La Force de First Man est qu’il réussit à instaurer un grand suspense à de nombreuses reprises. Damien Chazelle arrive à nous tenir en haleine alors que l’on sait finalement très bien comment va se terminer le film. Mais le fait que l’histoire soit vraie, et tirée de l’autobiographie de Neil Armstrong, crée un biais qui peut parfois être dérangeant. Certains autres personnages, qui ont pourtant eu un rôle très important dans la mission Apollo 11, sont secondaires, voire à peine mentionnés. Buzz Aldrin par exemple, a seulement quelques lignes et n’est représenté que lors de quelques rares scènes. Michael Collins quant à lui, troisième homme de la mission Apollo, est à peine mentionné. Ce film est finalement très proche d’un documentaire dans l’approche chronologique tout d’abord, puis dans le fait que tout tourne autour du personnage de Neil Armstrong, presque comme si on suivait le quotidien de l’astronaute.
Un film très attendu
Damien Chazelle est un réalisateur qui sait rentabiliser. Sur les trois films qu’il a réalisé avant First Man, deux (Whiplash et La La Land) ont connus un succès international (23 prix et 21 nominations pour La La Land). First Man, contrairement à ses précédents films, lui avait été commandé par un producteur, et est donc moins personnel. Avec ce presque documentaire, le réalisateur change complétement de registre. Et cela fonctionne finalement plutôt bien.
LENA COUFFIN ET ULYSSE GOLDMAN