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Cannes : La communication, principal outil de lutte contre l’incivisme
Impossible de se promener à Cannes sans apercevoir des affiches mettant en scène des employés municipaux, agissant pour la propreté de la ville. C’est la nouvelle campagne de sensibilisation de la mairie. Parce qu’ici, la lutte contre l’incivisme, c’est surtout une question de communication.
- Première campagne contre l’incivisme diffusée par la mairie de Cannes en 2015. (© Mairie de Cannes)
“L’incivisme à Cannes est un problème, mais autant que dans d’autres villes, juste à Cannes on lutte un peu plus fermement contre ce problème », explique Laurent Doppler, directeur de la communication de la mairie de Cannes. Le plan de lutte contre l’incivisme a été déployé en 2015 par la ville de Cannes. Son but : sensibiliser la population à ce problème de société. Depuis, les campagnes d’affichage se succèdent, à raison d’une par an. La première a d’abord été placardée sur le boulevard de la Croisette à l’occasion du festival international du film. Son slogan : “180€ ça fait cher le soda”. 180 € soit le prix de l’amende lorsqu’on jette une canette par terre. L’affiche brandit la menace de la sanction, pour dissuader les auteurs d’actes inciviques. Elle a été déclinée en Arabe, Russe, Italien ou encore Anglais, afin de toucher les touristes étrangers, autant que les Cannois.
En 2017, la mairie faisait appel à la responsabilité des citoyens : l’affiche montre l’intérieur d’un salon de particulier jonché de déchets. Elle rappelle la gravité des décharges sauvages, en la transposant dans un appartement, tout en rappelant le prix de la sanction.
La campagne de ce début d’année 2018, ridiculise les excuses des responsables d’actes inciviques, pour les inciter à se responsabiliser. Une réponse constructive au problème de l’incivisme.
La dernière campagne met les employés municipaux à l’honneur. Elle demande aux citoyens de respecter leurs employés municipaux. « On ne dit pas aux citoyens de s’occuper de la propreté de la ville, mais de respecter ceux qui vont le faire », commente Laurent Doppler.
Une campagne 100% Cannes en exemple
- Les maires de Vence et Cannes réunis lors de la présentation de la campagne d’affichage par la ville de l’arrière-pays (© Michel Divet)
La campagne est entièrement réalisée par le cabinet de communication de la mairie. « Donc pas de coût supplémentaire pour les contribuables », détaille Laurent Doppler. « David Lisnard avait fait de la lutte contre l’incivisme, une de ses priorités de mandat », poursuit le directeur de la communication. Le maire de Cannes est aussi le vice-président de l’AMF, l’association des maires de France. « Il a été invité à Paris pour présenter son dispositif aux autres maires. Depuis, la ville est souvent cité en exemple », poursuit le Cannois. En effet, de nombreuses villes s’inspirent de cette campagne pour lutter contre ce problème de société. « Quand il a lancé la fameuse campagne de la canette, la ville de Paris a lancé une campagne contre l’incivisme, il y a un effet boule de neige. Il y a deux ans, la ville de Vence nous a également demandé de leur fournir nos visuels », se réjouit Laurent Doppler.
Un plan interactif !
Cette campagne est en accord avec son temps. La mairie a décidé d’exporter la sensibilisation sur les supports numériques. Dans un premier temps, par le biais d’une chaîne Youtube. Cannes civique diffuse les vidéos des campagnes d’affichages. Mais la grande nouveauté de la communication est l’application mobile Cannes Civique. Gratuite, elle permet de signaler tout acte d’incivisme : tag, mobilier urbain dégradé, trou sur la chaussée, encombrant sur les trottoirs défaut de propreté… “C’est une partie du dispositif, vous voyez un encombrant, vous prenez la photo, vous êtes géolocalisé donc la mairie sait où est cet encombrant et va le ramasser.”, décrit Laurent Doppler. Cette application permet aux citoyens de prendre part au dispositif, mais aussi aux employés municipaux de travailler plus efficacement.
L’incivisme est une lutte essentielle pour une ville aussi touristique que Cannes. La mairie a fait le choix d’utiliser les outils de communication pour mener à bien la sensibilisation. Seul le temps pourra confirmer si c’est la bonne démarche pour changer les mentalités.
Lou Florentin
Lounès El Mahouti