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Une diminution du nombre de candidats aux concours d’aides-soignants
À Cannes, la baisse du nombre d’étudiants aides-soignants se ressent à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers et inquiète le milieu hospitalier
« Le besoin en aides-soignantes est très important ». Pourtant, chaque année, il y a de moins en moins de candidats au concours d’entrée aux écoles. Christelle Rizzolatti, directrice des soins et de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Cannes, confirme ce constat : seulement 49 entrées pour 65 places. Cette année « notre école et les autres écoles du département, sauf Antibes, n’ont pas atteint le quota ». Alors que c’est un secteur où il n’y a « jamais de chômage » selon la directrice, il n’arrive pas à attirer. Pour cette cadre anciennement infirmière, la raison peut être« qu’on ne fait pas assez bien la publicité de notre métier ».
Un métier difficile qui effraie les candidats ?
Coralie est élève à l’IFSI de Cannes pour devenir infirmière après avoir été aide-soignante pendant huit ans. Devant la porte de l’amphithéâtre, c’est son agacement qui ressort : « C’est un métier ingrat, t’es mal payée, toujours en sous-effectif. C’est l’enfer.[…] Avant tu faisais ce métier par vocation, maintenant c’est pour trouver du travail». Les conditions du métier ont poussé Coralie à abandonner son poste d’aide-soignante. La baisse du nombre de candidats aux concours ne l’étonne même pas.

À l’hôpital de Cannes, des blouses blanches et vertes passent de chambre en chambre à un rythme effréné. « Restriction de personnel, métier plus reconnu, contraintes, plus de vie de famille… », c’est ce que dénoncent trois aides-soignantes du service de médecine interne. Pour elles, le recul du nombre d’aspirants à la profession cause « un manque de main-d’œuvre ». Dans le service, ils sont deux équipes de trois aides-soignants le matin, et deux équipes de deux l’après-midi. Et il arrive parfois qu’ils se retrouvent seul. « L’idéal ce serait quatre le matin et quatre l’après-midi.[…] Mais faut pas rêver ». Le plus dur pour ces trois femmes reste que l’hôpital ne veut pas embaucher alors qu’il y a « un tas comme ça » (qu’elles miment) de candidatures. Mais sans relève, les conditions de travail ne risquent pas de s’améliorer.
Enora Hillaireau et Clara Monnoyeur