Ismaël Emelien, l’homme à la base de LREM déjà parti

C’est l’un des proches d’Emmanuel Macron qui s’en va. Ismaël Emelien a démissionné ce lundi soir. Conseiller spécial du président depuis son élection en 2017, sa légitimité avait été remise en cause depuis sa citation dans l’affaire Benalla. Présentation d’un homme souvent présent au bon moment et au bon endroit.

Ismaël Emelien n’avait pas ou peu commis d’erreurs depuis sa rencontre avec Emmanuel Macron en 2009. Un rapprochement express avec celui qui était alors secrétaire général adjoint de l’Elysée, la création du mouvement En Marche, et enfin sa nomination au ministère en tant que conseiller spécial.

Une ascension fulgurante qui n’a pas pris le chemin espéré deux ans après son arrivée au pouvoir. Puisque ce lundi soir Ismaël Emelien a démissionné du gouvernement.

S’il avance la volonté de prendre du recul pour promouvoir son livre sur le progressisme, Mediapart affirme que c’est l’affaire Benalla qui aurait précipité son départ. Il est en effet soupçonné depuis juillet dernier d’avoir été en possession d’images de vidéosurveillance remises illégalement à Alexandre Benalla par trois officiers de police. Un coup d’arrêt.

Emmanuel Macron a cru en lui

Une erreur dans une carrière jusque là bien mené. Il a depuis la fin de ses études à Sciences Po Paris donné l’image d’un politicien déterminé à obtenir ce qu’il veut quand il veut. En 2014, Emmanuel Macron en fait son bras-droit alors qu’il est âgé de seulement 26 ans.

Il rejoint ainsi ce dernier au ministère de l’Economie et des Finances comme conseiller chargé de la stratégie, de la communication et des discours.

Il ne le sait pas à ce moment-là, mais cette expérience sera déterminante pour sa nomination en 2017 au gouvernement. Il a fait ses preuves.

C’est d’ailleurs dans ce sens qu’en octobre 2015 avec Julien Denormandie il travaille en secret à la création du mouvement En Marche. Le mouvement voit le jour au cours de l’année 2016, et il est débauché par Emmanuel Macron pour sa campagne à l’élection présidentielle en 2017.  

Lors de sa nomination Emmanuel Macron le nommera logiquement conseiller spécial au palais de l’Elysée. Un poste particulier que François Mitterrand avait été le premier à mettre en place avec Jacques Attali.

D’autant plus spécial, car Le Monde le décrit comme celui qui, avec le président et Alexis Kohler le secrétaire général, « dirige la France ».

Pour espérer à nouveau diriger la France, Ismaël Emelien devra finalement emprunter un autre chemin.

Raphaël Redon