Robert Ménard, expert de la communication provocatrice

Robert Ménard revient avec une nouvelle affiche qui fait déjà parler d’elle. La traque aux déjections canines est son nouveau cheval de bataille. La communication provocatrice, c’est devenu une habitude pour le maire de Béziers. Ses affiches, un moyen pour faire parler de lui.

Robert Ménard manie l’art de la communication polémique comme personne. Le maire de Béziers revient en février avec une nouvelle affiche, toujours dans la provocation. Sur les réseaux sociaux, l’élu affilié au Rassemblement National a suscité de nouvelles railleries.

Les polémiques, Robert Ménard y est habitué. Élu en 2014 à la mairie de Béziers, il enchaîne les controverses. « En bien ou en mal, au moins on parle de moi », s’était-il félicité au début de son mandat. Chaque année, il se retrouve dans une nouvelle tourmente, innovant à chaque nouvelle affiche publiée.

Gilets jaunes comparés aux Poilus. Femme ligotée à des rails. Homme étranglant sa femme. Aucune des affiches de Robert Ménard n’est faite au hasard. Bien au contraire. Le but recherché, faire réagir, faire parler de lui et de faire réagir l’opinion publique.

Tour d’horizon des affiches de la mairie de Béziers (Crédits : DR)

La provocation au cœur de son mandat

Depuis 2014, Robert Ménard a placardé dans sa ville une vingtaine d’affiches, plus racoleuses les unes que les autres. Il s’est fait beaucoup d’ennemis, opposants politiques, groupes féministes ou LGBTI. Tous ont pu reprocher au maire d’extrême-droite ses campagnes de communications.

Sa communication est « la mise en scène d’un scandale. Elle est créée de toutes pièces ou orchestrée. Cela permet de générer une importante visibilité médiatique et sociale », selon Julie Rivoire, salariée de l’agence Oxygen à Paris.

Robert Ménard ne s’en cache pas, il veut faire réagir. Lors de la polémique autour de l’affiche de la LGV Occitanie, l’ancien journaliste s’était défendu dans les médias. Il a déclaré sur Europe 1 : « On essaie juste de faire de l’humour, c’est de l’humour noir. On le prend au second degré. » Cet humour n’était pas de tout passé auprès de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes au gouvernement.

La secrétaire d’Etat avait rappelé à l’ordre le maire de Béziers sur Twitter. Robert Ménard s’était justifié en utilisant des exemples cinématographiques ou musicaux. Marlène Schiappa lui avait alors rappelé qu’il n’était pas un homme d’art, mais un politique.

Gwenaëlle Souyri