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[Carte-Blanche] Le Shou Sugi Ban, un savoir-faire unique
Du mardi 5 au dimanche 17 Mars, Philippe Remichi exposait ses sculptures en bois à Mandelieu-La-Napoule, dans une exposition intitulée « Shou Sugi Ban ».
C’est à Mandelieu-La-Napoule, dans l’espace Henri Mathieu de la Mairie annexe que Philippe Remichi, un artiste de 56 ans originaire de Nouvelle-Calédonie, exposait entre le 5 et le 17 mars plusieurs dizaines de ses sculptures en bois, réalisées avec une technique ancestrale japonaise. Cette technique, c’est le Shou Sugi Ban, ou Yaki Sugi, qui n’est pas directement lié à la sculpture. En effet, elle consiste à brûler le bois, à une intensité plus ou moins forte, afin de révéler sa veine. Une méthode que Philippe Remichi explique avoir apprise après « plusieurs voyages au Japon et en Nouvelle-Zélande ». « C’est un travail entre le bois et moi » souligne-t-il.
Une méthode bien rodée
Si l’apparence de ces sculptures peut laisser à penser qu’elles ont, pour certaines, été peintes afin de trouver une couleur sombre, il faut savoir que ce n’est pas le cas. C’est le fait de brûler le bois, à une intensité plus ou moins forte selon les désirs du sculpteur, qui fait que ces œuvres sont parfois totalement noires, ou alors assez sombres. « Je n’utilise aucun produit, il faut seulement du feu et du temps », souligne l’artiste, qui travaille aussi en parallèle le métal et la pierre. Philippe Remichi explique aussi que cette technique n’est pas utilisée que dans l’art : « cela se fait partout, on le retrouve aussi en Suisse pour le bardage des maisons ». Le fait de brûler le bois permet en réalité de modifier ses molécules et de le rendre plus résistant, d’où l’existence de cette méthode dans le secteur du bâtiment. Le sculpteur s’approprie aussi ses sculptures. Il a par exemple rajouté une boule de corail dans l’une d’entre-elles (voir ci-dessus), en rapport avec ses origines du Pacifique.
L’art, une chose primordiale pour Philippe Remichi

Sculpteur, mais aussi peintre à ses heures perdues, Philippe Remichi accorde une forte importance à l’art. Selon lui, cela est primordial, et sera un des seuls vestiges de notre société dans plusieurs années : « il nous restera au moins cela après le règne de l’intelligence artificielle » commente-t-il. Pour sa première exposition, ce dernier a également décidé de mettre en valeur des œuvres réalisées avec d’autres artistes, spécialisés dans d’autres types d’art. « L’Eléphant » (voir ci-dessus), une sculpture réalisée en partenariat avec Pascal Cervantes, un artiste qui travaille le plexiglas, en est l’illustration parfaite. Un éléphant en bois, travaillé par Philippe Remichi, flotte dans un « bain de plexiglas », comme le décrit l’artiste. Une œuvre du sculpteur hongrois Barna Gacsi est aussi exposé. Il a également collaboré avec Erik Salin, un artiste Pop-Art réputé dans de nombreux pays.
Quentin Ruda