mars 25

Le plastique, pas encore officiellement reconnu comme l’une des causes principales du réchauffement climatique

Le plastique tue des animaux, ce n’est pas une nouveauté mais c’est de pire en pire. Une baleine s’est échouée sur une plage aux Philippines. Près de 40 kilos ont été retrouvés dans son corps, ce samedi 16 mars.


©Darrel Blatchley/D’Bone Collector Museum Inc. 40 kilos de plastique ont été retrouvés dans le corps d’une baleine, samedi dernier. Un record pour les scientifiques philippins.

C’est « la plus grande quantité de plastique que nous ayons jamais vue dans une baleine » a annoncé le D’Bone Collector Museum, le musée d’histoire naturelle philippin. Ce dernier a effectué l’autopsie du mammifère et ce qui en ressort est inquiétant. Quarante kilos de plastique dans un seul estomac, un record que l’on aurait aimé éviter…

En novembre dernier déjà, un cachalot avait été retrouvé sur une plage du sud-est de l’Indonésie, avec 6 kilos de plastique dans son estomac. Six kilos qui représentent 115 verres en plastique, 25 sacs du même matériau, des tongs ou encore des bouts de bâche. Tout cela, dans un seul estomac. En mai dernier, un dauphin-pilote, avait été retrouvé à peine vivant sur une plage du sud de la Thaïlande. Il avait vomi cinq sacs en plastique pendant son sauvetage. Le mammifère avait fini par mourir, incapable d’expulser les 80 autres sacs retrouvés dans son système digestif. Le cétacé avait été repéré toujours vivant mais en train d’agoniser et de suffoquer à cause de la quantité de plastique ingurgitée. Il vomissait du sang aussi. Il était complètement déshydraté et mourrait de faim. Un scénario catastrophe qui va aller de mal en pis. La seule solution: réduire l’utilisation et la consommation de produits non-recyclables.

Le plastique, une source du réchauffement climatique ?

Une étude publiée dans la revue Plos One démontre que tout le processus de création du plastique, massif depuis plus de 70 ans, participe drastiquement au réchauffement climatique. Le plastique crée, une fois exposé au rayonnement solaire ambiant, deux gaz à effet de serre : le méthane et l’éthylène. L’étude explique que le plastique n’a jamais été déclaré comme source de gaz à effet de serre. Pourtant les recherches prouvent que c’en est bien une. Il apparaît alors comme nécessaire voire inévitable de le considérer comme tel et urgent de réduire tout ce plastique. Les êtres humains ne sont pas les seules victimes du réchauffement climatique, leur consommation impacte également toute la biosphère. Preuve à l’appui :les mammifères marins mangent accidentellement le plastique présent dans les océans et s’étouffent.

La mort de cette baleine fait écho à la marche pour le climat qui a rassemblé 1,6 millions de lycéens et d’étudiants dans près de 120 pays d’après le magazine Time vendredi dernier. Trois cent cinquante mille français unis pour la même cause et des milliers de jeunes à l’échelle internationale.

Ce décès fait d’autre part référence à la nomination pour le prix Nobel de la paix de la jeune suédoise, Greta Thunberg, à l’initiative de cette marche lycéenne/étudiante. Une marche qui veut mettre en exergue les quelques 10 tonnes de plastique produites par seconde dans le monde. Mais aussi les 9 milliards de tonnes de plastique accumulées depuis 1950. Près de 9 % seulement du plastique est recyclé à ce jour. Au total, 1,6 million de kilomètres carrés de détritus marins, le « Septième continent ». Il faut réduire le plastique et serait-il temps de le reconnaître comme source du réchauffement climatique ?

PARRADO Romane