[Mouans-Sartoux 2019] Une délicieuse sieste littéraire…

Au milieu du parc du Château, allongés sur l’herbe, les festivaliers attendent qu’on vienne leur susurrer de la littérature à l’oreille. Il est 14h, les siestes littéraires commencent.

Ahmed, jeune acteur, lit “Le Prophète” de Khalil Gibran à un “siesteur”.

C’est un “moment de repos au milieu de cette excitation”, s’enthousiasme Catherine. Elle vient d’entendre un poème de Lamartine qui lui “ravive des souvenirs”. Plus loin, sur les transats mis à disposition, un groupe d’habitués découvre pour la première fois “cette très bonne initiative”. Eux viennent d’entendre un texte de Prévert récité par Rémi. C’est un des quatorze élèves de l’école nationale d’acteurs de Cannes, l’ERACM.

Un glissement dans l’intimité des gens.

Les étudiants de deuxième année ont eu une semaine pour choisir les textes qu’ils allaient
lire. Didier Abadie, directeur de l’école, explique que c’est un exercice qui permet aux futurs comédiens de maîtriser leur texte et de s’habituer à s’exprimer devant un public. Pour la plupart, c’est leur première expérience au festival. Alexis, quant à lui, confie que c’est un défi qui lui “fait peur. On rentre dans la sphère personnelle des gens, c’est comme si on violait leur intimité.” Pour lui, ces pauses sont des moments d’échanges avec les “siesteurs”. “C’est un entraînement pour apprendre à captiver l’audience. Contrairement au théâtre, les gens ne savent pas à quoi s’attendre.” Maxime, allongé sur un transat, jubile : “Je veux faire ça tous les après-midi, c’est trop bien !” Josette et Francis, de leur côté, le recommandent vivement. “C’était très agréable, comme dans un rêve.”

Kimberley Lestieux et Romane Parrado