
Abou Bakr Al-Baghdadi : une énième mort ?
Ce dimanche 27 Octobre, le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’Etat Islamique. Il se serait donné la mort lors d’une opération militaire américaine.

Province d’Idleb, nord-ouest de la Syrie. 8 hélicoptères américains lancent une opération risquée dans la nuit du samedi 26 octobre au dimanche 27 octobre. Peu après minuit, ils commencent à bombarder une maison et une voiture. La cible, selon CNN, à ce moment-là, le chef de l’Etat Islamique Abou Bakr Al-Baghdadi. L’homme le plus recherché au monde y vivait avec ses deux femmes et ses enfants, aux abords du village Baricha, connu pour être une zone qui abrite des « groupes proches de Daesh ».
« Il est mort comme un lâche »
Donald Trump a annoncé ce dimanche après-midi, qu’Abou Bakr Al-Baghdadi est mort. Il aurait activé sa ceinture d’explosifs lors de l’opération américaine. Le Président des Etats-Unis a indiqué avoir suivi l’intégralité de la mission dans la « situation room ». « [Les forces spéciales] ont percé un trou dans le bâtiment car l’entrée principale était totalement piégée », a indiqué le président des Etats-Unis. Dans un tunnel qui servait de protection au chef de l’Etat Islamique, se retrouvant piégé, il s’est donné la mort. Il s’y trouvait avec ses trois enfants et a activé une ceinture d’explosifs qu’il portait. « Son corps a été mutilé par l’explosion. En plus, le tunnel s’est effondré. Mais les tests [ADN] ont donné un résultats certains, immédiat et positif à 100%. C’était bien lui », précise Donald Trump. « Il n’est pas mort comme un héros, il est mort comme un lâche », « comme un chien », insiste-t-il ensuite.
Vivant ou mort ?
Si Donald Trump a annoncé la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi, elle avait déjà été déclarée à maintes reprises depuis 2014, mais l’homme finissait toujours par réapparaître. Donald Trump a remercié les pays qui ont collaboré avec les Etats-Unis : « Ce raid était parfait et n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide d’autres nations et populations. Je tiens à remercier la Russie, la Turquie, la Syrie, l’Irak et les Kurdes syriens ». Mais Moscou reste sceptique. Igor Konachenkov, porte-parole du gouvernement, a déclaré dimanche soir : « Le ministère russe de la Défense ne dispose pas d’informations fiables sur les actions de l’armée américaine dans la zone de désescalade d’Idleb ». Il parle aussi de « détails complétement contradictoires » et affirme que « ces derniers jours, aucune frappe aérienne n’a été effectuée dans la zone de désescalade d’Idleb par des avions américains ou par la soi-disant ‘coalition internationale’ ».
Une idéologie qui persiste
Même si le chef d’une aussi grande communauté est mort, l’idéologie de ce groupe est toujours présente et ses adhérents sont convaincus par cette doctrine. Emmanuel Macron a d’ailleurs posté un tweet, après l’annonce de la mort d’Abou Bakr Al-Baghdadi. « La mort d’Al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l’organisation terroriste soit définitivement défaite. C’est notre priorité au Levant ». Boris Jonhson, premier ministre britannique, a lui aussi réagi. Il a qualifié la mort d’Al-Baghdadi de « moment important » dans la bataille « contre le fléau de Daech », qui « n’est pas encore terminée ».
Lauryne GUIGNARD