Les États-Unis enclenchent leur sortie de l’accord de Paris sur le climat

Ce lundi 4 novembre, les États-Unis ont formellement notifié les Nations Unies de leur sortie de l’accord de Paris sur le climat. Cela enclenche un compte-à-rebours d’un an avant que Washington quitte réellement l’accord.

Donald Trump lors de son meeting à Lexington, dans le Kentucky, le 4 novembre dernier. © Bryan Woolston / AFP

Donald Trump avait annoncé lors d’une conférence de presse le 1er juin 2017 le retrait de son pays de l’accord de Paris sur le climat. Cette action, qui intervenait moins d’un an et demi après la signature apposée par son prédécesseur Barack Obama, était l’une de ses promesses de campagne. « Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les États-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat », avait-il déclaré. Le président américain avait souligné que l’accord de Paris n’était pas assez dur envers la Chine et l’Inde, deux pays parmi les plus pollueurs au monde, avec les États-Unis. Malgré cette déclaration, les délégations états-uniennes continuent à occuper leur siège, et veulent influencer les discussions autour de l’accord au cas-où Washington le réintégrerait un jour. L’une d’entre elles sera d’ailleurs présente à la COP 25 de décembre, en Espagne.

Un accord « horrible, coûteux, unilatéral »

C’est le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué. Il a invoqué « le fardeau économique injuste imposé aux travailleurs, entreprises et contribuables américains par les engagements pris par les États-Unis dans le cadre de l’accord » et a promis que Washington continuerait de « proposer un modèle réaliste et pragmatique dans les discussions internationales sur le climat ». Lors d’un meeting à Lexington dans le Kentucky, Donald Trump a confirmé le retrait de l’accord « horrible, coûteux, unilatéral » de Paris, et s’est félicité que son pays soit « et de très loin le premier producteur d’énergie au monde ». Il a déclaré devant ses supporters : « Nous avons mis fin à la guerre contre le superbe charbon propre. J’ai abrogé le soi-disant propre « Clean Power Plan » et supprimé le moratoire fédéral d’Obama sur le charbon. Nous remettons nos superbes mineurs au travail ! ».

Un départ effectif le lendemain de la prochaine présidentielle américaine

Le retrait effectif n’aura lieu au plutôt que le 4 novembre 2020, au lendemain de la prochaine élection présidentielle. Donald Trump a d’ores et déjà annoncé qu’il briguerait un second mandat. Tous les candidats démocrates de poids ont annoncé que les États-Unis réintégreraient l’accord s’ils remportaient les élections. ONG et experts ont dénoncé l’égoïsme du gouvernement alors que le pays est le deuxième émetteur de gaz à effets de serre mondial, alors que la Chine reste engagée dans le processus. Un rapport publié cette année par les procureurs généraux des États faisait un constat alarmant : l’annulation par Donald Trump des décisions prises par Barack Obama pour l’environnement pourrait se traduire par une augmentation des émissions de carbone du pays de plus de 200 millions de tonnes par an d’ici 2025.

Hugo Deniziot