Le jeu-vidéo s’invite parmi les livres

Pour la troisième fois depuis la rentrée des classes, la bibliothèque Romain Gary accueillait, ce mercredi, une session « jeux-vidéo ». Accessible à tous les publics, ce sont majoritairement les jeunes qui ont répondu présent.

« Allez ! Allez ! Oui ! But ! » s’exclament Mohammed et Théo, des collégiens de 12 ans. Les deux amis ont profité du mauvais temps pour se retrouver la bibliothèque de leur quartier. Mais la lecture n’est pas à l’ordre du jour. Leurs mains solidement accrochées aux manettes et leurs petits cris irréguliers témoignent du « yoyo » émotionnel suscité par une célèbre simulation de football dont ils sont adeptes. « On vient ici pour passer du bon temps entre potes. On peut aussi penser à autre chose qu’au collège » expliquent les adolescents. Avec une vingtaine de jeux compatibles sur PlayStation et Nintendo Switch, l’ennui n’a pas vraiment sa place lors de séances à l’intensité certaine.

Mohammed et Théo ont testé plusieurs jeux-vidéos.

Des jeux-vidéos pour tous les goûts

Non loin d’eux, Harlod Harson, bibliothécaire de formation, les surveille du coin de l’œil. Après avoir passé sa matinée à réceptionner, trier et ranger de nouveaux ouvrages, cette « Game Party », qu’il anime, marque un véritable bol d’air dans sa journée de travail. « Majoritairement, ce sont des jeunes, entre 10 et 15 ans, qui investissent ces sessions jeux-vidéos. Ces après-midis leur permettent de découvrir un espace qu’il ne connaissait pas auparavant. C’est également la porte ouverte sur les autres composantes de la bibliothèque. Beaucoup reviennent les soirs de semaines pour emprunter des romans ou des bandes-dessinées » confie Harold Harson. 

La pile de jeux-vidéos défaite après le passage de Mohammedet Théo

Un bon plan pour les enfants… mais aussi pour les parents

La formule est également reconduite à chaque vacance : « Tous les enfants n’ont pas la chance de partir en vacances. Avec ce genre d’après-midi, on leur donne des possibilités pour se distraire », souligne le bibliothécaire. Pour y prendre part, un abonnement à la bibliothèque, de trois euros par an et par enfant, suffit. Ce dispositif plait particulièrement à Sandra, la mère de Théo : « On n’a pas forcément les moyens d’investir dans une console de jeux. Là, je m’y retrouve. C’est quasiment gratuit, mon enfant s’amuse et j’ai du temps pour moi ».

Preuve de son succès, l’initiative a été étendue à toutes les bibliothèques de la communauté d’agglomération du Pays de Lérins. Il est possible de participer aux « Games Partys » dans trois autres endroits : les médiathèques de Ranguin, de l’avenue de Noailles et de la rue Marco del Ponte.

Jennifer Beghin

Julien Raymond