La lutte anti-gaspillage : ça en jette !

Cette semaine, nous avons consacré trois jours à la réalisation d’une mini-série de vidéos Instagram sur la thématique de la lutte contre le gaspillage. Nous sommes allées à la rencontre de deux personnes qui ont lancé leur propre initiative responsable et avons testé des applications mobiles dédiées à l’anti-gaspi. Une semaine de rencontres et de découverte des formats web. Reportage. 

Depuis que nous sommes étudiantes, nous gérons nous-mêmes notre alimentation et de fait, notre consommation… Certaines, mieux que d’autres. Depuis ce lundi 10 février, nous démarrons une semaine professionnelle web. Après quelques échanges, nous choisissons d’aborder la thématique de l’anti-gaspillage sur la Côte d’Azur. Ce thème nous a paru pertinent au vu de l’actualité. De nos jours, les problématiques environnementales sont au coeur du débat public, notamment celle du gaspillage alimentaire. Pourtant, le gaspillage ne concerne pas que la nourriture, chaque année, plus de 650 millions d’euros de produits non alimentaires neufs et non périssables sont jetés ou détruits sans être utilisés. 

L’anti-gaspillage version smartphone 

Pour traiter ce sujet, nous partons de nos connaissances sur les initiatives anti-gaspi au quotidien, à commencer par les applications comme Too Good To Go que nous avons déjà utilisé. Ce n’est pas une tâche simple : à Cannes, les paniers de nourriture à sauver sont très rares et les utilisateurs sont plus nombreux que les offres. Dès la veille au soir du reportage, nous commençons à regarder les commerçants qui proposent des invendus pour le lendemain. Malheureusement, tous les stocks sont épuisés. Nous commençons donc notre journée du lendemain en ne sachant pas si notre projet va être réalisable. Vers 11 heures, Marjolaine remarque que l’hôtel Ibis du centre-ville de Cannes vient d’ajouter deux paniers d’invendus du petit déjeuner du jour. Nous tournons la séquence de réservation en catastrophe car nous savons qu’une autre application va potentiellement nous poser problème. 

Et cette application, c’est Geev. Geev propose des dons entre particuliers à proximité. Lorsque l’on cherche ce que nous pouvons récupérer, nous tombons sur un bon nombre d’articles à donner qui nous interloquent : un bon d’achat de 50 centimes, des stylos, une perruque… Une fois notre choix porté sur un sac à main et de la peinture, nous avons une crainte : que le vendeur mette plusieurs jours à nous répondre. Finalement, en quelques messages, l’affaire est bouclée et nous allons récupérer le don à peine une heure plus tard.

Des cheveux pour l’environnement

Pour poursuivre notre série, nous nous sommes rappelées d’un article que nous avions lu dans la presse locale. Il s’agit d’un coiffeur qui récupère et recycle les chutes de cheveux de ses clients pour en faire des boudins qui filtrent l’eau polluée. Nous l’avons contacté la veille et avons rendez-vous avec lui à 10h30 le mercredi. 125 kilomètres et 1h30 de route plus tard, nous arrivons à Saint-Zacharie, dans l’arrière-pays varois, à quelques kilomètres des Bouches-du-Rhône. Thierry Gras nous accueille très cordialement et nous débutons notre reportage. Nous partons sur un format story afin de pouvoir inclure des interactions avec les spectateurs. 

Thierry est en train de coiffer un petit garçon, l’idéal pour faire des plans en situation. Et pour cela nous redoublons de créativité allant jusqu’à mettre le téléphone dans le sac à cheveux à la grande surprise de Thierry qui se prête au jeu. 

L’association Coiffeurs Justes est présente dans toute la France et s’exporte même à l’international. Thierry Gras a été démarché par des coiffeurs allemands, néerlandais, suisses, canadiens et paraguayens. 

Comme nous n’avons pas pensé à filmer directement par Instagram, nous nous retrouvons, au moment du montage, avec des plans et des interviews pas adaptés au format Instagram. Difficulté supplémentaire : nous montons, ce jour-là, sur Luma Fusion. Il est 18h, nous savons que nous ne rendrons pas le sujet à l’heure. Publication à 20h40 : nous avions raison. 

Une mentonnaise au secours des invendus

Pour notre dernier épisode, nous voulions rencontrer la fondatrice de la plateforme d’Ecoslowasting. Nous avons rejoins Elisa Alberto, italienne installée à Menton depuis 16 ans qui a fondé sa propre plateforme anti-gaspi locale en mars 2019. Très impliquée dans son projet et seule à sa gérance, elle le considère comme « son troisième bébé » et espère pouvoir l’élargir à la France entière. Un objectif pour lequel elle espère trouver des financements prochainement. 

Après une petite heure en sa compagnie, nous nous rendons dans une pizzeria partenaire de la plateforme afin d’y rencontrer Julien Thomas, son gérant et de faire des plans d’illustration aux abords du musée Jean Cocteau de Menton. 

C’est quelques minutes après, alors que nous nous apprêtons à manger, que Marjolaine découvre que Yeelen n’a enregistré que la première slide de chaque interview. En effet, nous avons voulu faire mieux que la veille et filmer directement depuis Instagram : belle erreur. Après avoir regardé ce qui était récupérable, nous nous reprenons et rebondissons en misant sur des slides de story informatives.

Grâce à cette semaine nous nous sommes rendues compte que le mobile journalism n’est pas une  tâche aisée. Même si le reportage est relativement plus facile et rapide, les contraintes que le  tournage voire le montage sur mobile imposent compliquent le processus. Cette série d’épisodes a fait avancer notre connaissance sur l’anti-gaspillage et nous espérons que cela aura sensibiliser les spectateurs.

Marjolaine Baud-Laignier

Lou Florentin

Yeelen Tanche