mars 09

Être ou ne pas être acteur

Le cinéma Diagonal à Montpellier accueille mardi 25 février une sélection de 3 courts métrages produits en Occitanie. Deux de ces courts métrages ont un point commun, ils ne font pas forcement intervenir d’acteurs professionnels. Un choix ou une contrainte pour les productions entre fiction et réalité.

Jeanne jouant la mère dans le court métrage « Tous ceux qui errent » de Nourdine Bara et Juliette Di Scala

Jeanne et Milène sont parmi les personnages principaux des court-métrages « Tous ceux qui errent » de Nourdine Bara et Juliette Di Scala et « Automne Malade » de Lola Cambourieux et Yann Berlier. Elles ont un point commun, elles ne sont pas actrices. Les deux films sont diffusés à l’occasion d’un ciné-débat au cinéma Diagonal de Montpellier le 25 février dernier.  Après le visionnage, un débat est proposé aux acteurs et réalisateurs. Une question semble intriguer les spectateurs : Pourquoi n’y a-t-il pas que des acteurs dans les productions ?

Ils ne voyaient qu’elle pour le personnage

« Il y a une grande différence entre le travail d’un professionnel et celui d’un non-professionnel, l’un est plus habitué, plus à l’aise, l’autre est dans la surprise, à se laisser mener » affirme Juliette Di Scala. « Tous ceux qui errent » est inspiré d’une nouvelle de Nourdine Bara. La réalisatrice explique qu’ils avaient déjà une image en tête en montant le projet et que Jeanne qu’ils connaissaient par ailleurs était la seule qu’ils voulaient pour le personnage de la mère. Elle, dans le film, ne parle pas, la seule voix qu’on entend est celle du fils, elle est présente par ses émotions. Pour Jeanne, c’est plus simple de jouer un personnage muet entant que non-professionnelle.

Jeanne joue alors que Milène vit. Milène joue son propre rôle, comme pour tous ceux qui apparaissent dans « Automne Malade ». Un choix de la production, entre documentaire et fiction. Yann Berlier, un des deux réalisateurs, voulait mettre en scène une rencontre entre Milène, jeune femme quittant Paris pour préparer l’ENA et Momo, un fermier auvergnat. Pour le réalisateur, le but était de ne pas être pressé par le temps. « Comme il n’y avait que des bénévoles, on avait tout le temps qu’on voulait tant que les gens avaient du temps à nous donner. » Milène joue son propre rôle, elle a une phobie sociale et un manque de confiance en elle, ces particularités rendent l’idée d’une rencontre intéressante. Le film s’approche du documentaire, il laisse place à la surprise. Yann Berlier explique que le travail plus important se fait au montage. Pendant le tournage, les acteurs ne sont presque pas dirigés, le film n’est presque pas écrit.  

Justine Segui