Kult, une vague de nouveauté dans Nice

Publié par La rédaction le 22 avril 2020 dans Culture | Poster un commentaire

Samedi 7 mars a eu lieu la quatrième édition du Jump Around, c’est un événement organisé par l’association Kult qui regroupe rappeurs et dj pour ce show d’exception. Retour sur l’événement et cette association de jeunes niçois.

Qu’est-ce que Kult ?

C’est une association qui veut faire bouger la ville de Nice avec des concerts de musique urbaine. « En gros c’est un groupe événementiel et un média, plutôt penché sur la culture et la musique underground. On est plus branché rap. » nous dit Alexandre Verneuil, l’un des fondateurs de l’association, également vidéaste et monteur. C’est une association créée en juin 2019 par 7 jeunes, qui gèrent eux-mêmes toutes les facettes de la création des soirées. Lors des événements ils sont tout de même accompagnés de différents intervenants tels des photographes ou vidéastes. Le premier événement intitulé « Jump Around #1 » a eu lieu le 14 septembre 2019. Ce n’était qu’un essai, fait en partenariat avec une boîte de nuit mais le lieu et l’environnement ne correspondaient pas à l’ambiance recherché. C’est pour cela que Kult a commencé un partenariat avec le bar-restaurant C’Factory, très bien placé dans le centre de Nice à côté du MAMAC. « C’est le lieu qui correspond le plus à nos attentes pour l’instant […] et il y a une très grande proximité entre les artistes et le public durant les concerts, et les artistes descendent assez souvent dans les pogos »

Jump Around #4

Le Jump Around est un concept de soirée pour mettre en avant la scène underground sur Nice, puisque beaucoup de jeunes trouvent que la ville « ne bouge pas assez ». Ce concept tire son nom du célèbre titre « Jump Around » de House of Pain, qui a fait danser énormément de personnes. « L’association veut vraiment mettre en avant la scène rap sur Nice, qui manque cruellement de moyens et qui a du mal à se développer » nous confie Alexandre. Les recettes financières d’un événement servent à financer l’événement d’après, c’est une auto-suffisance qui fonctionne à première vue. Le nombre de tickets vendus pour le Jump Around #3 (là où Captain Roshi était la tête d’affiche) a dépassé les 300. Et « cette fois-ci on était à peu près au même nombre d’entrées, mais on a vu des nouvelles têtes, preuve qu’on fait parler de nous » explique Alex. Les têtes d’affiche invitées aux premières soirées étaient Beeby (jeune artiste parisien qui rappe depuis un moment et frère du célèbre rappeur Luidji) et Captain Roshi (rappeur né à Kinshasa en 1996 et ancien membre du collectif Ultimate Boyz, il vient tout juste d’intégrer la haute sphère du « rap game » avec ses clips à plusieurs millions de vues sur YouTube).

Pour ce show inédit, l’association a, comme à son habitude, invité des artistes locaux et une tête d’affiche dans le rap underground. Cette fois-ci le « rappeur connu » était Tortoz, rappeur français de Grenoble et d’origine espagnole qui a créé tout un univers autour de la  »Trap Latine », mélange unique de gros beats et de sonorités latines. Il est également connu pour être le directeur artistique des deux albums de Mister V, le premier disque de platine (plus de 100 000 ventes) et le second disque d’or (plus de 50 000 ventes). Les  »petits » artistes invités étaient Ikky, jeune artiste mystique caché derrière un masque futuriste qui a énormément fait danser la salle, Evergreen 742 avec sa drill percutante, Jiggy mélange de plusieurs univers rap et HHUT le Dj de la soirée.

Kult pendant le confinement

En cette période de confinement, beaucoup d’associations et d’entreprises sont à l’arrêt. Ce n’est pas le cas de Kult qui propose un concept intéressant et adapté à la situation : le live.

Alexandre Verneuil interviewe des artistes, ou d’autres personnalités du monde de la musique urbaine au sein d’un live/direct sur Instagram. Il y a eu 5 interviews en live pour l’instant, Skriz (rappeur de Lille), Marcisse (rappeur de Nice), TaiZ (jeune prodige d’Amiens du label Y&W, découvert à l’âge de 15 ans par Guizmo),Sto (un des piliers du rap lillois, il a notamment collaboré avec Dj Weedim) et Tom Menetrey (photographe et apprenti journaliste rap). L’interview se divise en 3 parties, la première partie est centrée sur le parcours de l’artiste, la deuxième partie sur ses goûts musicaux, et la troisième partie est un questions/réponses interactif avec le public, là où chaque internaute peut questionner l’artiste. « Le live nous permet de rester actif et régulier sur les réseaux, de faire découvrir des artistes moins connu et de parler avec eux. Ça change des interviews banales et on propose une nouvelle approche de l’artiste avec ce concept » raconte Alexandre. En effet, c’est une association moderne qui a su s’adapter à l’air du temps.

Samuel Burel