
Les cinq informations hors coronavirus qui vous ont échappés la semaine dernière
A cause de la pandémie du covid-19, de nombreuses informations ont été reléguées au second plan. Voici une liste, non-exhaustive, de ce que vous avez peut-être manqué dans l’actualité
Deux militaires tués dans le crash d’un hélicoptère
Ce mercredi 15 avril, vers 16h30, un hélicoptère appartenant au 5e Régiment d’hélicoptères de combat (RHC) de Pau s’est écrasé dans les Hautes-Pyrénées, à Bouilh-Devant. Sept personnes étaient présentes à bord. La Préfecture et le ministère des Armées font un bilan de deux morts et de cinq blessés, dont deux en urgences absolues. Les deux personnes décédées sont l’adjudant-chef Olivier Michel et le brigadier Vincent Monguillon. Le premier, réunionnais de trente-neuf ans, servait l’armée depuis plus de dix-sept années. Il avait une femme et trois enfants. Le second, âgé de vingt-cinq ans est originaire du Blanc-Mesnil. Il était dans l’armée depuis quatre ans. Il n’avait ni compagne, ni enfants. Les occupants étaient en train d’effectuer un exercice quand l’appareil, un Cougar, s’est écrasé avant de prendre feu.

Décès de l’ancien résistant Georges Cukierman
Ancien résistant et militant communiste, Georges Cukierman, est décédé ce samedi 18 avril ont fait savoir sa famille et le Parti communiste français (PCF). Agé de 94 ans, il est mort des suites d’une longue maladie, a déclaré sa petite-fille Célia Cukierman sénatrice de la Loire et porte-parole nationale du PCF. En 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, il s’était engagé dans la Résistance auprès de la Jeunesse Communiste. Avec sa femme Raymonde-Rebecca, ils étaient très engagés dans la transmission de la mémoire. Depuis la fin des années 1970, ils se rendaient régulièrement dans les écoles pour témoigner. Ensemble, ils avaient également créé et présidé le « Comité pour la mémoire des enfants déportés parce que nés juifs » (CPEJD). Dans un communiqué, le secrétaire national du PCF, Florian Roussel a rendu homme à « un combattant inlassable de la passation de mémoire ». Sa petite-fille a elle écrit sur sa page Facebook « tous ceux qui t’ont croisé gardent cette bonhomie mais aussi je n’en doute pas certains coups de gueule, mais surtout une exigence militante qui ne supportait ni la médiocrité, ni l’hypocrisie. Papi, tu es parti, sans faire de bruit, après une vie bien remplie ».

Mort de nombreux Rohingyas sur un bateau à la dérive
Trente-deux Rohingyas ont trouvé la mort dans un bateau qui dérivait depuis cinquante-huit jours dans le golfe du Bengale. C’est ce qu’ont annoncés les autorités du Bangladesh ce jeudi 16 avril. À l’AFP, un passager a cependant affirmé qu’« au moins 60 d’entre nous sont morts sur le bateau ». Au large de ce pays d’Asie du sud, les garde-côtes ont secouru un chalutier dans lequel se trouvait trois cent quatre-vingt seize personnes, dont cent quatre-vingt-deux femmes et soixante-quatre enfants. Les corps des personnes décédées avaient été jetés dans la mer. Cela faisait presque deux mois que le navire voguait dans l’océan Indien. Il avait essayé d’accoster en Malaise mais l’accès lui était interdit par peur de coronavirus. Les Rohingyas sont une minorité musulmane persécutée depuis des décennies en Birmanie, pays bouddhiste. Chaque année, des milliers tentent de fuir vers l’est de l’Asie, depuis leur pays d’origine ou depuis le Bangladesh, où sont réfugiés dans des camps de nombreux Rohingyas. Ils utilisent régulièrement la mer pour cela. Le Haut-commissariat pour les réfugiés de l’ONU a envoyé des équipes sur place pour s’occuper de personnes squelettiques et déshydratées. Ces dernières sont en ce moment en état d’arrestation pour tentative illégale de pénétration sur le territoire bangladais. « Ils sont maintenant en notre détention. Nous attendons une décision finale sur leur compte », a indiqué à l’Agence France Presse Hamidul Islam, un commandant des garde-côtes.

Israël toujours dans une impasse politique
Covid-19 ou pas, c’est toujours autant le flou du côté du gouvernement israélien. Depuis avril 2019 le pays se cherche un gouvernement et ce n’est toujours pas cette semaine que cela s’est arrangé. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son opposant Benny Gantz ont de nouveau échoué à former un gouvernement d’union. Ce dernier avait obtenu une prolongation de 48 heures qui se terminait ce mercredi 15 avril, 22 heures, heure française, pour former un gouvernement. Mais une fois de plus, cela n’a pas suffi. Face à cela, le président du pays, Reuven Rivlin, a demandé aux députés de la Knesset de recommander un élu. Selon la loi, les membres du parlement ont trois semaines pour choisir un député qui tentera de former un gouvernement. Vendredi, sur la chaîne locale N12, le député Hili Tropper (parti Bleu Blanc) a blâmé le Premier ministre et a affirmé que ce dernier était seulement préoccupé par « sa propre survie politique », avant d’affirmer que « nous avons déjà abouti à des accords. Mais Benyamin Netanyahou a refusé de signer, invoquant chaque fois un problème différent, en particulier quand il s’agissait de ses affaires (juridiques) personnelles ». Hili Tropper a fini par avouer que si les négociations n’avançaient pas, son parti pourrait travailler sur la mise en place d’une législation interdisant aux parlementaires soupçonnés de corruption d’occuper le poste de Premier ministre. Cela empêcherait Benyamin Netanyahou, inculpé dans trois affaires, de briguer un nouveau mandat. Mais ces dernières heures ont offert de nouveaux rebondissements. Benny Gantz, chef de file du parti Bleu Blanc, a annoncé à ses collaborateurs qu’il était proche de conclure un accord avec le Likoud, parti de Benyamin Netanyahou selon la chaîne locale N12. Dimanche soir, des milliers de manifestants ont défilé à Tel Aviv munis de masques et laissant deux mètres de distance entre eux. Ils protestaient contre Netanyahou. La semaine écoulée est peut-être décisive pour Israël qui désespère de se trouver un gouvernement.

Un feu de forêt se rapproche de la centrale nucléaire de Tchernobyl
Le 4 avril, un banal incendie de forêt s’est déclaré en Ukraine. Comme des centaines d’autres, d’autant que c’est courant en cette période de l’année dans le pays de l’est de l’Europe. Pourtant, ce feu terrorise plus les Ukrainiens que le coronavirus. Il inquiète même au-delà des frontières. La raison ? Il est aux portes de la centrale nucléaire de Tchernobyl, dont l’explosion d’un réacteur a provoqué la catastrophe du même nom en 1986. L’incendie a été provoqué par un homme de vingt-sept ans qui a mis le feu à l’herbe « pour s’amuser ». Aidé par un vent violent et une importante sécheresse, le feu s’est très vite propagé. Trop vite même pour des pompiers, plus de quatre cents sont mobilisés, qui doivent faire face à une élévation de la radioactivité dans certaines zones. Selon l’ONG Greenpeace, il s’agit du « pire incendie jamais observé dans la zone d’exclusion de Tchernobyl ». Elle ajoute, via des images satellites, que le feu se situe à 1,5 kilomètres environ de l’arche recouvrant le réacteur ayant explosé il y a bientôt vingt-quatre ans.
Pour Sergiy Zibtsev, directeur du Centre régional de suivi des incendies en Europe de l’Est, basé à Kiev et lié à un programme des Nations Unies, le feu est « gigantesque » et « imprévisible », avant d’ajouter alarmiste que « dans l’ouest de la zone d’exclusion, il a déjà couvert 20 000 hectares selon nos estimations. » Le gouvernement donne une image se sérénité. Volodymyr Demtchouk, un haut-responsable des services d’urgence ukrainien, assure que « la centrale nucléaire de Tchernobyl, les lieux de stockage de déchets radioactifs et les autres infrastructures cruciales de la zone d’exclusion ne sont pas menacés. » Vendredi 17 avril, Kiev a été plongé sous un épais nuage de fumée et a enregistré des taux de pollution très élevés. Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), « les niveaux de radioactivité attendus en France » sont estimés « extrêmement faibles ».
Loïc Bessière