mai 25

Les zoos retiennent leur souffle pendant le Covid-19

En pleine crise mondiale de coronavirus, les parcs zoologiques sont sans aucune recette et totalement fermés au public. Pourtant il faut continuer de nourrir les espèces présentes à l’intérieur et éviter que les zoos ne fassent faillite.

En graves difficultés financières le zoo de Neumünster envisage de sacrifier des animaux pour nourrir les carnivores comme cet ours polaire. Photo : compte Facebook du Zoo de Neumünster

En temps normal, le zoo de Beauval dans le Centre-Val de Loire accueille jusqu’à 28 000 personnes par jour, mais pendant l’épidémie de coronavirus le parc est désert et seuls les soigneurs et une partie du personnel sont autorisés à travailler. C’est la première fois depuis 1980 que le zoo est fermé au public et son directeur Rodolphe Delord espère que la crise ne durera pas pendant les mois de fortes affluences de mai et juin. Interrogé par France 3, il accuse « un manque à gagner entre 10 et 15 millions d’euros pour ce mois-ci. » et craint que si le parc n’ouvre pas en mai il perde encore « une quinzaine de millions supplémentaires ». À l’intérieur du parc tous les animaux continuent d’être chouchoutés par les soignants et ne pâtissent pas de l’absence de visiteurs. Son directeur sait que les clients étrangers ne viendront pas cette année mais selon lui les Français « auront besoin de changer d’air en famille ».

« Nous devrions euthanasier certains animaux pour en nourrir d’autres. »

Le zoo de Beauval en France peut résister économiquement à cette crise mais en Allemagne le Tierpark Neumünster, un parc zoologique situé au nord d’Hambourg, craint de ne pas ressortir indemne de la crise et de devoir « sacrifier des animaux ». Interrogé par le journal allemand Die Weld, sa directrice Verena Kaspari explique perdre environ 175 000 euros de recettes et envisage de tuer certains herbivores pour nourrir les carnivores du parc. « Si, et c’est vraiment dans le pire des cas, nous n’avons plus assez d’argent pour acheter de la nourriture, ou si notre fournisseur ne peut plus nous en fournir, alors nous devrions euthanasier certains animaux pour en nourrir d’autres ». Le parc lance un appel aux dons et espère compter sur la solidarité des Allemands pour ne jamais en arriver là. 

Même constat dans les zoos indonésiens

Partout dans le monde, à cause de la crise actuelle, les parc zoologiques risquent la fermeture et l’euthanasie de leurs animaux. Selon le porte-parole de l’association des zoos d’Indonésie interrogé par l’AFP, tous les zoos sont fermés dans le pays et la plupart n’ont que 4 mois de nourritures devant eux. Pour éviter la famine aux animaux, le résultat risque d’être le même que pour le zoo allemand. Si dans 4 mois ils n’ont reçu aucune aide du gouvernement ou d’organisations internationales, ils devront « sacrifier, le cœur lourd, les herbivores comme les cerfs et les oiseaux non menacés » au profit des carnivores.

Une aide française controversée

Pour l’instant seule la France vient de débloquer, le 18 avril, une aide exceptionnelle pour venir en aide aux zoos et aux cirques qui risquent la faillite, de 19 millions d’euros. Interrogé par l’AFP, le directeur du zoo de Thoiry, dans les Yvelines, se dit « heureux » et attend de voir comment ces aides vont s’appliquer. De l’autre côté les associations de défense des animaux ne comprennent pas cette aide d’urgence. « Sous couvert de bien-être animal, le gouvernement subventionne massivement les cirques avec des animaux et les zoos » fustige l’association animaliste Paris Animaux Zoopolis (Paz) sur Twitter.  Ils exigent également la transparence la plus totale sur comment ce dispositif sera utilisé dans les zoos risquant la faillite.

Mattéo Bajard