septembre 24

Mobilisation au Maroc pour le jeune Adnane, violé et tué

Adnane Bouchouf, âgé de 11 ans @MarocHebdo

Adnane Bouchouf, un enfant de 11 ans, a été tué à Tanger dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 septembre. Après avoir été enlevé puis violé, son cadavre a été retrouvé enterré sous un arbre près de son domicile. Cette affaire secoue l’opinion publique qui demande l’application de la peine de mort à l’encontre de son meurtrier.

Cette agression sexuelle suscite un émoi collectif pour les marocains. Plusieurs, notamment via les réseaux socio numériques, réclament la peine de mort l’accusé :  « ce monstre » « ce loup humain ». La peine capitale n’est pas abolie au Maroc mais elle n’a plus été appliquée depuis 1993. Son abolition fait l’objet de nombreux débat mais les appels à l’exécution reviennent lorsque de grandes affaires comme celle-ci mobilisent l’opinion publique.

 « Justice pour Adnane »

Depuis que le corps d’Adnane a été retrouvé, les tweets fusent. Un slogan revient beaucoup, le « justice pour Adnane » qui exprime la colère des marocains. Ses parents bouleversés racontent avec émotion cette tragique affaire « notre garçon a disparu le lundi 7 septembre, après être sorti faire une course, nous avons immédiatement alerté la police qui ont diffusé son portrait massivement sur les réseaux sociaux ». Ce qui est sûr c’est qu’ils ne comptent pas en rester là. Ils ne se cachent pas pour exprimer leur colère et leur souffrance retranscrites sur Info Monde 24 avec des paroles percutantes « Maroc d’injustice et d’incompétents ».

Des vidéos et des images de mauvaises qualités ont été partagées par des internautes. Celles-ci sont extraites des caméras de surveillance près du domicile d’Adnane. Le premier à les avoir visionnés est le gardien de l’immeuble  « tout le monde était au courant de la disparition de ce jeune garçon, en regardant les vidéos de surveillance, j’ai reconnu le garçon. On le voit marcher aux côtés d’un inconnu. Ce n’est pas un homme que je connais. J’ai tout de suite alerté la police. »

L’homme en question est un ouvrier de 24 ans travaillant dans l’immense zone industrielle de la ville portuaire de Tanger. Après avoir été identifié et interpellé pour « homicide volontaire sur mineur avec attentat à la pudeur », il est tout de suite mis en examen raconte la police marocaine. « Selon l’enquête préliminaire, le mis en cause a emmené la victime dans un appartement qu’il loue dans le même quartier, l’a agressée sexuellement et commis l’homicide volontaire avant de l’enterrer à proximité. » Le présumé été déféré lundi 14 septembre devant le procureur du roi à Tanger, en même temps que ses trois colocataires, poursuivis pour « non-dénonciation d’un crime ».

Entre deuil et colère

L’affaire provoque  une vague de colère à Tanger. Le samedi 12 septembre, un sit-in a mobilisé des centaines de personnes, avec des appels à  exécuter le meurtrier d’Adnane. C’est aussi le cas sur les réseaux sociaux comme twitter où les appels à la peine de mort se multiplient avec de nombreuses pétitions et des mots forts : « Nous citoyens marocains, mères et pères, demandons la peine maximale, à savoir la peine de mort pour ce criminel ».

Après la découverte du corps, tout s’est enchainé. L’association « Touche pas à mon enfant » a immédiatement réagis en exigeant des autorités l’action d’un  un dispositif Alerte-Enlèvement « qui a déjà permis de sauver plusieurs vies d’enfants en Europe ». L’ONG marocaine soutient la cause et opte pour des démarches formelles « Il est temps que l’État fasse de la prévention ». Depuis déjà un certain temps, des ONG dénoncent des condamnations qu’elles jugent trop clémentes, appelant à renforcer la lutte contre les prédateurs sexuels. Cette affaire permet au pays de se reconcentrer sur des questions importantes comme celle de la protection de l’enfance. ; puisque les affaires de pédophilies restent encore trop fréquentes. « Depuis l’arrestation de l’agresseur présumé d’Adnane, la police a annoncé avoir interpellé deux autres pédophiles, à Tanger et Safi (sud) » affirme le journal L’essentiel.

LISA LORENZELLI