Freeze Corleone retiré des plateformes pour « provocation à la haine raciale »

Publié par La rédaction le 25 septembre 2020 dans Société | Poster un commentaire

Une semaine après la sortie de son album « La Menace Fantôme » qui connaît un gros succès, l’artiste Freeze Corleone fait face à une nouvelle polémique. Dans un tweet publié mercredi 16 septembre, la LICRA dénonce les propos « antisémites et complotistes » de ce rappeur de 28 ans.

« Antisémitisme, complotisme, apologie d’Hitler, du IIIème Reich et du terroriste Mollah Omar, le rappeur Freeze Corleone fait business de son obsession des juifs (…) L’impunité doit cesser. » demande la Ligue Internationale Contre Le Racisme (LICRA) dans un tweet, mercredi dernier. Il n’aura fallu que de quelques jours après la sortie de son album « La Menace Fantôme » pour que le rappeur Freeze Corleone soit jugé par de nombreux politiques pour ses propos polémiques. 

Dans une vidéo postée sur Twitter par la LICRA, on peut entendre les paroles en référence à Hitler, la Shoah, ou encore le terroriste Mollah Omar : « R.A.F (Rien à foutre) de la Shoah » ou encore « J’arrive déterminé comme Hitler ». Des propos qui ne font pas l’unanimité, et qui remettent en question la liberté d’expression. Jusqu’où peut-on aller quand on parle de la Shoah, un sujet encore sensible 75 ans plus tard ? Peut-on accepter la réédition de Mein Kampf, le manifeste de l’idéologie génocidaire, d’Hitler qui devait être réédité en 2020, mais pas les propos d’un artiste contemporain ?

Des propos qui remettent en question la liberté d’expression

Une enquête a été ouverte auprès du parquet de Paris après la demande de nombreux politiques tel que Gérard Darmanin, premier ministre de l’Intérieur. Freeze Corleone est accusé de « provocation à la haine raciale » et « injure à caractère raciste », qui vise plus de neufs extraits issus de différents clips.

Ce n’est pas sans rappeler la polémique sur la liberté d’expression de ce début d’année, avec l’affaire de la jeune Mila et de son discours à l’encontre des musulmans. Si cette polémique avait provoqué l’indignation de nombreux internautes mais que son procès pour « incitation à la haine » avait été classé sans suite, ce n’est pas le cas de Freeze Corleone, qui se verrait être retiré des plateformes de streaming avant même la fin de son procès, d’après son manager Shone dans un tweet : « Sachez selon le bruit de couloir, ça nous met la pression pour que tout le catalogue musical de Freeze Corleone soit retiré des plateformes d’ici lundi ». La plateforme française de streaming Deezer ainsi que YouTube ont déjà supprimé des titres de l’artiste tel que « S/O Congo Part.2 » et « Bâton Rouge », sous la pression de la LICRA . Une censure non-justifiée qui provoque de nombreux débats sur les réseaux sociaux : « Des actions de haine et de censure contre Freeze Corleone venant d’un violeur, qui plus est au gouvernement, c’est l’hôpital qui se fout de la charité » tweete une internaute à propos de Gérard Darmanin qui accuse lui aussi le rappeur. Une censure à géométrie « variable » que ressentent les fans de l’artiste, qui comparent les propos du rappeur à ceux de Michel Sardou dans sa chanson « Le temps des colonies » (« J’ai envie de violer des femmes » ou encore « J’avais plein de serviteurs noirs ») … toujours disponible sur ces mêmes plateformes.

Freeze Corleone largement soutenu par le rap français

Malgré la polémique, de nombreux artistes ont apportés leur soutien à Freeze Corleone. Parmi eux, on peut retrouver les rappeurs et rappeuses Shay, Laylow ou encore le groupe Key Largo. « J’aimerais voir ce même niveau de réactivité et d’implication pour sanctionner, et empêcher d’exercer un Freeze Corleone, pour un type comme Zemmour, et toute autre personne coupable de propos délictueux. Non ? » a tweeté le rappeur Dosseh en soutien à Freeze Corleone. Malgré que Skyrock ait eux aussi déprogrammé le rappeur, de nombreux artistes et anonymes soutiennent le rappeur qui n’a toujours pas réagi publiquement face à la polémique. Son album, La Menace Fantôme, s’est déjà écouté plus de 5 millions de fois en seulement une semaine.

LYDIA MAACHI