
Reconfinement : La Covid-19 responsable d’une baisse importante de la santé mentale

Le premier confinement a bouleversé la santé mentale d’une personne sur trois en France. Les nouvelles mesures mises en place le 30 octobre dernier pourraient à nouveau venir chambouler l’état psychologique d’une partie de la population.
Stress, anxiété, solitude. Ce ne sont pas les premiers mots d’une publicité vantant les mérites d’un nouvel antidépresseur mais bien les symptômes ressentis par les Français lors de la première mise à l’isolement nationale, en mars dernier. Si la majorité de l’attention et des soins sont portés aux personnes touchées par la Covid-19 depuis le début de la crise sanitaire, le manque d’intérêt à relever les signes d’une détresse mentale est criant. Pourtant, les chiffres montrent une hausse importante de l’inquiétude. Cette augmentation a été recensée dans une étude réalisée par l’institut national de la statistique et des études économiques (STATEC). Selon cette enquête, 37% des 18-44 ans déclarent que leur équilibre psychologique a vacillé pendant le confinement. Un ratio moins élevé chez les plus de 65 ans qui sont seulement 22% à avoir ressenti cette chute du moral.
Cette baisse de la santé mentale est la conséquence de plusieurs facteurs : Elle peut par exemple être due à des causes professionnelles. Les principales sont la perte d’emploi, la réduction des heures de travail et la baisse des salaires et des bénéfices des entreprises. Toujours dans la même enquête, le STATEC révèle ainsi que 16% de la population française a été confrontée à une baisse de revenu. Les conditions de travail ont aussi joué sur la santé mentale des personnes interrogées. 50% d’entre eux étaient en télétravail au moment de l’étude et 21% alternaient entre un travail en distanciel et en présentiel.
« L’humour et l’entraide du premier confinement ont laissé place à l’agressivité et l’agacement »
L’impact psychologique n’est donc pas négligeable et risque d’être décuplé avec ce nouveau confinement. Plusieurs experts en santé mentale parlent déjà de plusieurs paramètres différents du premier isolement. Selon Nicolas Franck, psychiatre et chef de pôle au centre hospitalier Le Vinatier dans la métropole lyonnaise, l’arrivée de l’automne pourrait être un facteur aggravant : « La baisse de luminosité automnale est propice, en temps normal déjà, aux dépressions saisonnières » explique-t-il. Les réactions autour de la dernière annonce du président de la république sont également différentes. L’humour et l’entraide du premier confinement ont laissé place à l’agressivité et l’agacement. Pour les experts et pour Nicolas Franck, il reste une seule solution : « S’armer de courage » et « se fixer des objectifs » sans accumuler trop de fatigue.
Ailvin Tourtelier