novembre 25

Incendie à La Réunion : le suspect mis en examen mais les pompiers continuent de se relayer

Le 15 novembre, un homme de 36 ans a été mis en examen pour avoir causé l’incendie du Maido sur l’ile de La Réunion. Devant les gendarmes il a expliqué avoir agi accidentellement en voulant bruler du papier toilette pour « épargner » la forêt.

Le site du Maido est toujours interdit au public et de nombreux pompiers sont toujours sur place pour éviter de nouveaux départs de feu. L’incendie est maîtrisé mais pas éteint en souterrain. Photo : Delphine Poudroux

L’incendie s’est déclaré le vendredi 6 novembre au Maido dans les hauts de l’ouest de l’ile de La Réunion. Au total ce sont plus de 181 hectares, soit la surface de 250 terrains de football qui sont partis en fumée. L’incendie a eu lieu en plein cœur du Parc National de La Réunion au Maido qui est classé Patrimoine immatériel de l’UNESCO. Aucune victime n’est à déplorer, la forêt étant dense, rares sont les Réunionnais à y vivre. Pour contrer l’incendie quelque 250 personnes, dont 80 pompiers venus en renfort de Métropole, une trentaine d’engin terrestre, deux avions et cinq hélicoptères bombardiers d’eau se sont relayés pour lutter contre le sinistre. Les pompiers étaient encore mobilisés plus de deux semaines après le de début de l’incendie pour éviter de nouveaux départs de feu.

La piste criminelle n’était pas écartée, les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Paul, où se trouve la forêt du Maido, évoquaient la piste accidentelle ou naturelle de l’incendie. Grâce aux nombreux appels à témoins lancé dans les médias, un homme de 36 ans a été interpellé le 16 novembre. L’incendiaire présumé campait à proximité d’un parking le long de la forêt quand dans la nuit il aurait voulu bruler du papier toilette utilisé à la suite d’un besoin pressant. Le suspect a été mis en examen par un juge d’instruction pour destruction involontaire par incendie. La thèse accidentelle est clairement privilégiée. Son avocat Mr Mihidoiri Ali, souligne le caractère involontaire de cet incendie : « Mon client est un amoureux de la nature, un érudit de l’environnement. D’ailleurs, c’est pour ne pas laisser de déchets et épargner la nature qu’il a commis ce geste qui a conduit à cet accident ». L’homme risque jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amendes pour les faits de destruction involontaire par incendie.

Deux énormes incendies avaient déjà ravagé le Maido en 2010 (800 hectares) et en 2011 (3 000 hectares), tous deux provoqués par un ex-pompier pyromane condamnés en 2017 à 12 ans de réclusion criminelle.

Mattéo Bajard