novembre 29

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La perte du gout et de l’odorat: un vrai handicap pour les métiers du vin

Comment être oenologue ou sommelier en temps de Covid-19? Comment travailler quand ses deux outils principaux, le nez et les papilles, ne répondent plus? Voila un problème peu évoqué qui touche pourtant tous les spécialistes du vin ayant contracté le virus.

Serge Dubois, oenologue, a perdu l’usage de ses sens à cause du Covid-19

L’anosmie (perte de l’odorat) et l’agueusie (perte du gout) sont deux des principaux symptômes du coronavirus. S’ils sont tous les deux difficilement supportables par la plupart des malades, ils le sont encore moins par ceux qui travaillent dans le vin. Serge Dubois, co-président de l’Union International des Oenologues, raconte: « C’est arrivé au début du confinement : en deux jours je n’avais plus de goût, plus d’odorat, j’étais en proie à un silence total de mes sens. ». Ne comprenant pas, il fait des essais de goûts, notamment en dégustant à l’aveugle un pastis libanais et un verre de vin rouge. Résultat: aucune différence! Tout est insipide et sans saveurs. « Pour un œnologue, perdre l’odorat et le goût c’est affolant. ». Faute de recul, les médecins ne peuvent le renseigner. Finalement au bout de quinze jours le gout revient, mais il ne retrouve pas toutes ses sensations olfactives. « Elles ont perdu en finesse, ce qui est handicapant quand on mène des analyses sensorielles poussées». En tant qu’œnologue, c’est très handicapant dans le cadre de dégustations professionnelles (source: La revue du vin de France)

Gwilherm Cerval, sommelier, a perdu le gout et l’odorat après avoir attrapé le coronavirus


Gwilherm de Cerval, lui est sommelier, quelques temps après avoir attrapé le virus, il subit la même déshérence de sens que Serge Dubois. Pour compenser ses défaillances il se base sur ses connaissances et sur ce qu’il se rappelle des arômes ou de la texture des vins. Ce n’est pas simple, mais il est impossible pour lui d’arrêter de bosser. « Il faut s’accrocher à ce que tu peux détecter et c’est tout ce qu’il me reste» (source: Vanityfair)


La perte du gout et de l’odorat sont des symptômes observés chez bon nombre de malades du coronavirus. Une étude nationale de recherche en neurosciences du CNRS de Lyon, a prouvé qu’en plus ceux-ci duraient avec l’âge. « Chez les plus jeunes, les 10-30 ans, la perte dure environ 10 jours. Elle atteint 20 jours chez les plus de 50 ans» explique Camille Ferdenzi, chercheuse lyonnaise du CNRS (source: France 3) Malheureusement certains patients, environ 2 à 5 %, continu de souffrir d’agueusie et d’anosmie encore un mois après avoir été malade.

Inès Alves