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Cannes : Les restaurateurs se mobilisent pour pouvoir travailler

Restaurant fermé à Cannes, photographie 20 minutes

La rue Hoche à Cannes, rue piétonne connue pour tous ses cafés et restaurants, se retrouve sans vie depuis la fermeture de ces établissements. C’est sans compter sur le collectif « Dehors Citoyen » qui y manifestait vendredi 27 novembre. En rouvrant, une dizaine de restaurateurs veulent retrouver un lien social. Pour les cinquante personnes présentes, c’est services de plats, chansons et bonne humeur. Mais s’ils sont tous présents, c’est avant tout pour protester contre les restrictions sanitaires.

Le président de la république annonçait, mardi 24 novembre, que les gérants de restaurants garderaient terrasses et salles fermées jusqu’au 20 janvier minimum. « Fermer les petits restaurateurs c’est n’importe quoi, on n’y attrape pas le covid-19 si on sait bien mettre en place les règles et la distanciations » s’indigne Guillaume, employé de restaurant à Cannes. Selon une étude américaine des universités de Stanford et Northwestern, sur une population de 100 000 habitants, 8 000 personnes se contamineraient dans les bars, cafés et restaurants. Cette étude ne prend, cependant, pas en compte les mesures mises en place en France avec le protocole sanitaire renforcé dans les restaurants.

Pour beaucoup, c’est incohérent de garder ces petites entreprises fermées. « Il y a des endroits où je vois des attroupements de gens sans masques alors qu’ils nous interdissent d’ouvrir même avec les distances » explique Sylvie, serveuse dans un café. « On a plus de chances de l’attraper au supermarché ou dans le métro » selon Guillaume.

Le discours d’Emmanuel Macron est d’autant plus dur à entendre face aux pertes que ces mesures engendrent dans un secteur qui a déjà été lourdement touché par la crise. « Je travaille un peu, en vente à emporter avec des habitués, mais par rapport à l’année dernière, j’ai quand même 50 à 60 % de pertes » se désole Louis, patron d’un restaurant du centre de Cannes. « Les plus chanceux vont cumuler des dettes qu’ils écouleront à leur réouverture et les autres couleront » réagit Guillaume, employé en restauration.

Pour pallier les dommages engendrés par la crise, l’État a mis en place un fond de solidarité. Les restaurateurs devraient avoir le choix entre une aide forfaitaire de 10.000 euros ou de 20% du chiffre d’affaires sur cette même période en 2019. Beaucoup comme Michel, client habituel des restaurants, se désolent, néanmoins, de ne pas pouvoir « manger dehors pour le réveillon de noël. »

Justine Segui