décembre 03

Loi sécurité globale : mobilisation massive des Marseillais

Alors que la proposition de loi a été adoptée mardi dernier à l’Assemblée nationale, plus de 3000 citoyens sont descendus dans la rue suite à l’appel d’associations et de syndicats marseillais dont Solidair.e.s, Marseille révoltée et la Ligue des droits de l’Homme Marseille.

Une lueur d’espoir pour les manifestants marseillais ? © Raphaëlle Hutin

Il y avait du monde ce samedi 28 novembre sur le Vieux-Port pour demander le retrait de la loi dite « Sécurité globale ». Dans la foule, des profils différents, mais réunis pour la même raison : défendre les libertés en tant de crise et surtout, la liberté de filmer. En effet, cette loi qui prévoit par exemple 1 an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour quiconque diffuserait le visage d’un policier dans l’intention de nuire à son intégrité physique ou psychique (art. 24), a provoqué il y a plusieurs semaines déjà, l’indignation d’un bon nombre de Français et notamment celle des journalistes. Ces derniers sont en effet plus particulièrement touchés par cette mesure, car, couvrant régulièrement des manifestations, ils sont souvent amenés à diffuser des images des forces de l’ordre. Dans le cortège, beaucoup de pancartes étaient brandies par les manifestants arborant des messages tels que « la liberté meurt en toute sécurité », « pas vu, pas pris », ou encore « baissez vos flash-balls, on baissera nos caméras ».

Des messages contre la loi « Sécurité globale » © Raphaëlle Hutin

Des slogans anti-police et des inscriptions ACAB (All Cops Are Bastards), assumés par de nombreux Marseillais, révèlent une fois de plus la perte de confiance grandissante entre la population et les forces de l’ordre. Ce climat tendu est la conséquence de l’évacuation musclée de migrants à Paris place de la République lundi dernier par la brigade anti-criminalité du 93 et de l’agression de Michel Zecler par 4 policiers, samedi 21 novembre.

À Marseille, l’ambiance entre les CRS et les manifestants a été par moments houleuse notamment en raison de tensions apparues en marge de la marche et à la fin du rassemblement lorsque la police a usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Cependant, le vivre ensemble et la bienveillance étaient plutôt de mise grâce à la musique et aux citoyens marseillais, désireux de retrouver un semblant du monde d’avant, entre concerts, proximité physique et énergies positives.     

Raphaëlle Hutin

Cette fanfare anime la marche des libertés ce samedi 28 novembre 2020 © Raphaëlle Hutin