
Dante : le défenseur niçois contraint de mettre un terme sa carrière ?

La soirée aurait été parfaite. Quelques dizaines de minutes après une belle victoire au stade Raymond-Kopa d’Angers (0-3), le 1er novembre, l’entraîneur Patrick Vieira se montre inquiet face à la presse : son capitaine Dante s’est blessé au genou. Le lendemain, ses craintes se confirment. Le club déplore dans un communiqué la rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche de son défenseur, âgé de 37 ans.
La rupture du ligament croisé est extrêmement fréquente dans le football. Rien que la saison dernière, des stars comme Memphis Depay, Leroy Sané et Aymeric Laporte en ont fait les frais. « Les efforts qui provoquent des changements de direction et une fréquence d’appuis importante favorisent l’apparition de ce type de blessure », explique Guilhem Escudier, médecin de l’équipe professionnelle de Montpellier.
Un programme de rééducation très long
Si Dante a été opéré avec succès, son retour sur les terrains n’est pas prévu pour tout de suite. « C’est l’une des blessures les plus graves pour un sportif de haut niveau », précise Guilhem Escudier. Elle demande une réathlétisation complète du genou. « Même sans qu’il fasse de quelconque abus, un joueur aura besoin d’environ huit mois pour retrouver la condition physique qui était la sienne avant sa blessure. »
A 37 ans, alors qu’il ne sera plus sous contrat avec le club azuréen le 30 juin prochain, les observateurs du football doutent quant à sa capacité à retrouver son niveau. « A son âge, on a peu d’exemples de joueurs qui ont réussi cet exploit », explique Fabrice Lerouvreur, supporter niçois. Un pessimisme que ne partage pas Guilhem Escudier : « Des exemples, il y en a. A Montpellier, Vitorino Hilton, qui joue au même poste que Dante, s’est gravement blessé au genou en 2013. Sept ans plus tard, à 43 ans, il est toujours là. »
De manière générale, il reste néanmoins difficile d’établir des lois générales dans le sport, tant le suivi est individualisé au sein des structures professionnelles. Les clubs de Ligue 1 disposent d’équipes médicales qui ont l’expérience de ce genre de situations. Pour Guilhem Escudier, « c’est plutôt une question de volonté. A cet âge-là, beaucoup se demandent si cela vaut le coup de continuer alors qu’ils vieillissent et que l’heure de la retraite approche ».
Mathéo Girard