janvier 02

L’histoire d’une plateforme créée pour recenser les attaques de drones armés et leurs victimes

Chris Woods, ancien journaliste à la BBC a créé Airwars, une plateforme pour évaluer le nombre d’attaques par drones armés et de victimes. 

Attaque de drones Américains sur le chef Taliban @RFI

Créé en 2014, La plateforme Airwars ressence le nombre d’attaques par drones et ses victimes. En 2011, l’Otan annonce qu’elle mène des frappes ultra précises grâce à des drones armés mais qu’elle ne fait « aucunes victimes, aucun innocent tué ». De même pour les Etats-Unis qui prétendent la même chose au sujet des drones utilisés au Pakistan. Chris Woods se doit de vérifier. Basil Simon data journaliste et lui-même vont analyser un des données via leur plateforme. « On croise les informations militaires avec celles relevées sur le terrain, notamment par les civils, pour connaitre le véritable nombre de victimes ».

Airwars comme une révélation

Leur première analyse se penche sur les frappes aériennes américaines menées en Irak. Les premières frappes contre des positions de l’État islamique débutent le 8 août 2014 en Irak. Au début d’octobre 2014, l’armée américaine affirme être à l’origine de 90 % des deux mille raids menés depuis le début du conflit. Rapidement, les journalistes vont élargir leur champ d’horizon : « désormais notre équipe répertorie les attaques aériennes de trente belligérants- des pays ou des groupes qui disposent de drones armés- dans six zones cibles, comme la Lybie, l’Irak et la Syrie ». « En six ans, nous avons révélé l’existence de plus de 50 000 victimes civiles » argumente Chris Woods.

L’utilisation de ce genre d’armes n’est pas courant au début du XXIème siècle. Ce n’est que les années 2014-2015 qui vont marquer le début « d’une nouvelle ère de prolifération » explique Basil Simon.  De nombreux pays entrent en course en présentant leurs drones de combats achetés aux américains ou israéliens. La chine devient ainsi un « réel concurrent » en matière de fabrication, affirme Woods. « Nous établissons un réel travail journalistique dans notre recherche d’informations, de sources et de vérification des faits » tiennent à souligner les deux journalistes qui se sont lancer dans cette nouvelle base de données. Le tout étant de rétablir une vérité qui n’est que « trop peu exploitée ».

LISA LORENZELLI