
La Commission européenne veut réguler les géants du numérique
« Nous ne combattons pas seulement une épidémie. Nous combattons une infodémie » affirmait dès le 15 février, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La pandémie de Covid-19 a également amené son lot de conspirations et de théories alternatives, qui se multiplient sur les réseaux sociaux. La Commission européenne a présenté ce mardi 15 décembre un plan pour lutter contre ces abus.

« L’Internet ne peut rester un Far West » a martelé Thierry Breton lors de l’annonce, attendue, du plan de la Commission européen constitué de deux textes pour mettre de l’ordre dans le monde numérique, mardi 15 décembre. Le commissaire européen au marché intérieur avait déjà annoncé dans les médias son intention, avec Bruxelles, de « réguler l’espace numérique ». Les dérives et les abus sur les plateformes sociales ne cessent d’augmenter. La législation qui régulait jusqu’alors Internet, en Europe, était la directive européenne « e-commerce », datant de l’an 2000. Une époque où ni Twitter, ni Facebook n’existaient encore.
Une législation floue
En septembre 2018, Facebook et Google s’étaient engagés à suivre un code de bonnes pratiques proposé par l’Union européenne pour contrer la désinformation en ligne.
La Commission européenne invitait à ne pas faire la promotion de sites diffusant des fausses informations. Contrairement aux médias traditionnels, les réseaux sociaux évoluent sans cadre réglementaire strict et profitent d’une « cacophonie juridique » entre les différents États. C’est pourquoi la Commission européenne a annoncé le 15 décembre 2020, le Digital Services Act (DSA). « Ce qui est interdit dans le monde réel l’est aussi dans le monde virtuel » ajoute Thierry Breton. Il faudra attendre les résultats des négociations, avant de devenir, « d’ici deux ans espère-t-on à Bruxelles, des règlements qui s’imposent à tous » selon Le Monde. Le quotidien rappelle que « les pressions seront nombreuses pour les modifier, aussi bien de la part des entreprises concernées que de certains États membres. »
La réponse politique pourrait donc venir de l’Europe. La création en juin 2020 de l’Observatoire européen des médias numériques (EDMO) a pour mission de coopérer avec les réseaux sociaux. L’objectif : rendre leurs données accessibles à des chercheurs et des fact-checkeurs. Un regain de transparence qui permettra peut-être un jour de voir les fausses informations diminuer sur les plateformes sociales.
Joseph Grosjean