janvier 28

Micrologique arrive sur les ondes : la première radio sur l’écologie urbaine

Micrologique, la radio mensuelle sur l’écologie en milieu urbain, diffuse sa première émission ce lundi 25 janvier 2021.

https://soundcloud.com/user-641067674/micrologique-emission-du-mois-de-janvier

Au programme, trois chroniques à découvrir: comment définir l’écologie urbaine, les micro-forêts à Bordeaux et l’exemple d’une ville visant l’autosuffisance. L’avis des auditeurs n’est pas oublié, une correspondante a interrogé les habitants Niçois sur leurs habitudes écologiques.

Le chiffre du mois

Le Ministère de l’Environnement créé le 7 janvier 1971- de nos jours renommé Ministère de la Transition écologique – fête ce mois-ci ses 50 ans. Retour sur son histoire et l’évolution de ses enjeux au fil des années.

L’astuce “écolo”

Les shampooings solides sont une nouvelle manière de réduire votre consommation de plastique, un geste écologique facile et accessible.

KHLOE : Bonjour et bienvenue sur l’antenne Micrologique, la radio écolo. Toute l’équipe est au complet, je suis accompagnée de Clara, Lucie, Juliette et Louise. Bonjour les filles, Nous sommes heureuses de débuter cette nouvelle émission par une chronique présentée par Louise sur la thématique phare de notre média : l’écologie dans le milieu urbain.

LOUISE : L’écologie en milieu urbain est une thématique de plus en plus abordée dans les médias, en politique et même dans les conversations des français. Mais de quoi s’agit-il vraiment ?

Notre société est inquiète concernant l’avenir de la planète et l’écologie est une des problématiques majeures de ces dernières années.

L’écologie urbaine est donc une sous discipline de l’écologie qui consiste à étudier comment concilier préservation de la faune et de la flore au sein des villes, tout en continuant de développer et d’aménager les territoires. C’est un enjeu très important car environ 54 % de la population mondiale vit dans des zones urbaines, ce qui représente 3.9 milliards de citadins. On parle d’une nouvelle approche de l’écologie car il s’agit de considérer les villes dans le programme, l’urbanisation n’est plus vue uniquement de manière négative comme l’expansion toujours plus polluante de territoires ou destructeur de la nature.

Au contraire, cette approche permet d’accompagner les changements urbains de manière écologique et de créer des environnements plus naturels au sein des villes : « La petite Amazonie » est une forêt marécageuse de 18 hectares située dans le centre de la ville de Nantes. Elle est un bon exemple d’écologie urbaine, car cet espace totalement naturel apporte à la ville de Nantes, nature et biodiversité, au sein même de la ville.

KHLOE : Concrètement Louise, combien de français cela concerne ?

LOUISE : En France, Chloé, c’est 77,5 % soit 47,9 millions de français qui vivent en zone urbaine, ce qui impacte l’environnement de manière conséquente, c’est pourquoi l’écologie en milieu urbain est en pleine expansion depuis les années 1970.

Richard Forman est professeur d’Université, mais aussi écologiste, et a créé les 90 principes de l’écologie urbaine, des critères qui se basent sur des recherches menées depuis les années 1970.

90 principes pour résumer l’écologie urbaine, cela peut paraître conséquent) mais cela peut aussi se résumer à l’aménagement des espaces verts, des zones résidentielles, commerciales et industrielles, tout en prenant en compte la biodiversité, comme les plantes la végétation, les animaux et les sols.

Vous l’aurez donc compris, en 2021 il ne s’agit plus de revenir à notre état primitif pour sauver la planète car cette option semble impensable et dépassée, mais plutôt de trouver des solutions écologiques et durables pérennes dans l’aménagement de nos villes.

KHLOE : Merci Louise, et on continue avec notre envoyée spéciale Juliette. Après avoir lancé un sondage sur Instagram – où l’on vous demandait les questions que vous vous posiez au sujet de l’écologie dans votre ville – nous sommes parties à Nice interroger les citadins sur leur manière d’aborder l’écologie dans leur quotidien et dans leur ville.

JULIETTE : On a demandé aux niçois ce qu’ils faisaient au quotidien pour l’écologie, et les réponses varient.

En effet, le tri sélectif, c’est-à-dire séparer les déchets selon leur nature et leur source dans des conteneurs de différentes couleurs permet de leur donner une “seconde vie” notamment par le recyclage. Ce geste quotidien limite l’empreinte écologique des déchets et a donc un impact positif sur l’environnement. Mais n’y a-t-il pas encore mieux que de recycler les déchets ? On peut aussi les réduire. Le mouvement Zéro déchet est de plus en plus populaire : il consiste à réduire sa quantité de déchets, par exemple en achetant des produits réutilisables comme des gourdes ou des protections hygiéniques lavables comme les culottes menstruelles.

On a aussi demandé aux citoyens niçois s’ils connaissaient des actions auxquelles participer à l’échelle locale. On a ici récolté bien moins de réponses.

Les opérations de nettoyage des plages et plus généralement de collecte des déchets se multiplient en ce moment, à travers par exemple le #NoPlasticChallenge ou encore le #1DéchetParJour. Pour y participer, il suffit de vous renseigner sur le site de votre ville ou de votre commune. D’autres actions et missions participatives existent sûrement chez vous. Et puis vous pouvez toujours composter, consommer local, ou encore aller manifester pour l’environnement !

KHLOE : Après la ville de Nice cap vers Bordeaux où Clara va nous présenter des nouveaux projets environnementaux.

CLARA : Oui Chloé, débitumer la ville pour replanter des arbres c’est ce que prévoit la ville de Bordeaux. Avec l’arrivée du nouveau maire écologiste Pierre Hurmic, les politiques environnementales de la ville sont en pleine évolution.

Fin novembre 2020, le conseil municipal a donc lancé le projet « Bordeaux grandeur nature ». Il vise à déminéraliser la ville en plantant des arbres partout où cela est possible.

La ville de Bordeaux veut que cette dernière soit plus agréable à vivre, surtout lors des canicules. D’après Météo France, en 2019 des températures records ont été enregistrées, dépassant celles de la canicule de 2003. Dans la nuit du 22 au 23 juillet 2019, la température n’est pas descendue en dessous de 24,8°C et celle de la journée du 23 juillet a dépassé les 41.

KHLOE :  À présent, quels sont les nouveaux enjeux Clara ?

Et bien Chloé, il faut avant tout faire baisser la température dans les zones urbaines. C’est pourquoi planter des arbres s’avère être une bonne initiative. Selon le rapport de l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un arbre au sein d’une micro-forêt évacuerait jusqu’à 450 litres d’eau par jour, grâce à la transpiration végétale. Un arbre rafraîchirait donc autant que cinq climatiseurs fonctionnant 20 heures par jour. Un espace arboré de 100m2, lui, permettrait de faire diminuer la température d’un degré dans les rues à proximité. D’après l’Organisation des Nations Unies, des arbres bien placés peuvent faire diminuer de 30 % les besoins en climatisation.

5 micro-forêts vont être mises en place et des arbres fruitiers vont être plantés un peu partout dans la ville. Ces installations seront des abris et des sources de nourriture pour les animaux et insectes. Des espèces ayant déserté les villes pourraient bien refaire surface. Les arbres permettent aussi de lutter contre la pollution atmosphérique. En effet, les arbres peuvent absorber une grande quantité de dioxyde de carbone. Ce gaz contribue à l’effet de serre qui fait augmenter la température dans l’atmosphère. La métropole prévoit aussi la plantation d’un million d’arbres sur son territoire au cours des 10 prochaines années.

KHLOE : Comment Bordeaux souhaite gérer le projet ?

CLARA : Pour réaliser ce projet, la ville a multiplié par trois son budget réservé aux plantations. Il est passé de 100 000 à 300 000 euros. Diminuer les espaces bétonnés signifie aussi réduire les stationnements. Pierre Hurmic assume cette décision et se dit prêt à faire face aux critiques. L’offre de transports devrait être adaptée dans la ville pour permettre à toutes les personnes de se déplacer en transport en commun sans utiliser de voiture.

Ce projet est à suivre de près. Des projets ambitieux ne voient pas toujours le jour. À Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc avait promis la plantation de 18 000 arbres lors de son second mandat. Mais selon une enquête de Médiacités la mairie n’en a comptabilisé que 4214.

KHLOE : Des chiffres, en voici en voilà :  50, c’est le chiffre du mois sélectionné par la rédaction, Juliette on vous écoute : 

JULIETTE : Eh oui cette année, le ministère de l’Environnement fête ses 50 ans ! Il a été inauguré le 7 janvier 1971 par Robert Poujade, et depuis, ce ne sont pas moins de 32 ministres qui se sont succédé. Aujourd’hui, c’est Barbara Pompili qui en est à la tête et après de nombreux changements de noms, on parle maintenant du ministère de la Transition écologique.

À l’époque de sa création, ce qui importait, c’était l’amélioration et la préservation du cadre de vie des français. Mais ce ministère restait mis à l’écart, son importance n’était pas encore reconnue une période où la croissance industrielle restait immense et où l’on constatait les prémices d’un important progrès technologique. Daniel Boy, politologue spécialiste de l’écologie politique, relate d’ailleurs un budget dérisoire à ses débuts, ainsi qu’un manque de personnel.

KHLOE : Juliette, quelle est la première mesure mise en place par le gouvernement ?

JULIETTE : La première mesure mise en place par le ministère de l’Environnement, c’est la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Cette loi introduit notamment le statut d’espèces et d’espaces protégés, comme les « réserves naturelles », ainsi que des études d’impact pour les infrastructures.

KHLOE : Et aujourd’hui quel est l’enjeu du Ministère de la Transition écologique ?

Alors peu à peu, le ministère se développe, ainsi que ses moyens. L’objectif n’est plus seulement de protéger l’environnement : il s’agit de traiter, de gérer des intérêts contradictoires. Le combat entre partisans et opposants de l’écologie devient plus complexe, puisque l’on aborde, par exemple, la question des infrastructures de transports ou encore celle de l’énergie nucléaire.

Désormais c’est un enjeu on ne peut plus actuel. En 2017, c’est Nicolas Hulot qui est nommé ministre de la Transition écologique par Emmanuel Macron. Mais il abandonne un an et trois mois après être entré en fonction, en désaccord avec plusieurs mesures prises par le pouvoir exécutif et dénonçant la lenteur du changement à une époque où la situation écologique est d’une urgence capitale.

KHLOE : Merci Juliette. La transition écologique passe par une nouvelle façon de consommer. Pour nous expliquer cela, Lucie nous emmène dans le potager urbain.

LUCIE : Mes questions sont les suivantes : Êtes-vous un citadin entouré de légumes ? Est-ce que votre immeuble s’est transformé en un véritable potager ? Si la réponse est oui, je suis ravie de vous l’annoncer : vous expérimentez l’agriculture urbaine. Le concept et les objectifs de cette pratique sont simples : planter des fruits et des légumes en ville dans l’espoir de devenir autosuffisant. En France, la pratique commence à se développer. Dans la capitale certains immeubles dédient leur toit, leur parking ou encore leur sous-sol à l’agriculture urbaine…et « Ce n’est pas un truc de bobo » affirme Anne Hidalgo maire de Paris.

KHLOE : Lucie, certaines villes ont-elles déjà sauté le pas ?

LUCIE : Oui Khloé certaines villes ont commencé leur transition. C’est le cas d’Albi, dans le département du Tarn. Il y a 5 ans, la commune annonce sa volonté de devenir la première ville auto-suffisante de France. Albi et ses 51 000 habitants souhaitaient acquérir cette indépendance d’ici 2020. Un budget de trois cents milles euros est accordé pour ce projet. Plusieurs objectifs sont alors définis : acheter des terres près du Tarn pour y installer des agriculteurs bios, recréer un lien entre consommateurs et producteurs, etc.

KHLOE : Sur le papier, le projet séduit mais qu’en est-il 5 ans après ? Albi est-elle la première ville autosuffisante de France ?

LUCIE : Alors, pas de scoop, la réponse est non. Mais il serait de mauvaise foi de dire que l’expérience a été un échec. Albi est en pleine transition vers l’auto-suffisance…et cette transition montre les difficultés de l’agriculture urbaine.

Pour certains le projet était trop ambitieux. Pour viser l’autosuffisance il ne faut pas se limiter à un budget et des terres. Le principe exige la mobilisation des consommateurs, des collectivités locales, communes et intercommunalités. C’est un projet territorial, dynamique et développeur de l’attractivité à une échelle locale. En plus de protéger la biodiversité, l’agriculture urbaine crée une économie de proximité.

KHLOE : Pour le local, c’est entendu mais qu’en est-il sur le plan national ?

LUCIE : L’émergence et l’installation d’une agriculture urbaine peut se répandre avec le soutien du secteur public et privé. Pas de secret, pour que l’agriculture il faut que chacun participe…et pour cela … Encore faut-il que chacun y trouve son compte.

KHLOE : Merci Lucie, et pour terminer cette émission une astuce écolo

Fini les bouteilles de shampoings en plastique, les shampoings solides sont de plus présents dans les rayons de supermarché et les boutiques bio. Les marques Garnier, Lush, Corine de Farme ou Dop par exemple utilisent un emballage en carton pour envelopper le savon solide qui est en réalité un shampoing. Une astuce facile à adopter dans votre quotidien. Moins de plastique, moins de gaspillage et des composants plus sains pour ces nouveaux shampooings. Une astuce donc écologique et collective car les eaux usées sont ainsi plus propres et moins nocives… si elles sont directement déversées dans la nature.

Merci à toutes et à tous d’avoir suivi notre première émission. Passez une belle journée, on se retrouve le mois prochain pour une nouvelle émission.

Clara, Chloé, Juliette, Lucie, Louise