
Les stations de ski Auron et Isola 2000 enregistrent une baisse drastique de leur fréquentation
Dans le cadre d’une conférence de presse jeudi dernier, Christian Estrosi a défendu l’ouverture partielle en vigueur de quelques pistes dans les stations de ski du Mercantour, malgré le coût de leur entretien important en comparaison à leur faible chiffre d’affaires
Bien qu’il ne soit pas possible de skier en famille, les stations de ski françaises ne sont pas totalement à l’arrêt pour autant ! Sportifs de haut niveau, moniteurs en formation, groupes scolaires… Certains profils peuvent encore profiter des pistes, particulièrement autour de Nice qui « a décidé, plus qu’ailleurs, d’ouvrir ses stations dans le respect des règles fixées par le gouvernement » comme l’affirme Christian Estrosi.
En présence d’Éric Brèche, le président du syndicat national des moniteurs de ski, il a établi un bilan économique des stations de ski du Mercantour lors d’une conférence de presse le jeudi 4 février. Le président de la métropole Nice Côte d’Azur s’est montré opposé à leur fermeture complète, bien que ce choix soit coûteux.
Il en résulte toutefois une « fréquentation faible », reconnaît Christian Estrosi, « de l’ordre de 6 % par rapport à une année normale » tel que l’estime Frédéric Gil, le directeur général des stations de Nice Côte d’Azur. La limitation de l’accès a fait fléchir la fréquentation d’Isola 2000 et d’Auron de 70 480 passages aux remontées mécaniques en décembre 2020 contre 1 118 206 l’année précédente et de 78 000 le mois dernier contre 1 300 848 en janvier 2020.

Une ouverture partielle des pistes coûteuse
A cette diminution draconienne de la fréquentation des deux stations des Alpes-Maritimes s’ajoute le coût de l’entretien des pistes. Selon Frédéric Gil, l’ouverture partielle des domaines d’Isola 2000 et d’Auron est revenue à 382 000 € en décembre et 477 000 € en janvier. Il estime que le coût mensuel s’élèvera à 612 000 € pour février et à 348 550 € en mars.

En moyenne, « chaque semaine d’ouverture coûte 120 000 euros », explique le directeur général des stations de Nice – Côte d’Azur. Conséquence : de janvier à mars, le syndicat mixte des stations du Mercantour prévoit d’enregistrer une perte de recettes de 8,6 millions d’euros.
Les privilégiés qui disposent d’une autorisation spécifique d’accès aux stations bénéficient par ailleurs d’un forfait à 15 euros, vendu habituellement à 35 euros.
Des aides économiques envisagées pour les stations de ski du Mercantour
L’objectif de Christian Estrosi réside davantage dans un soutien de l’emploi de la vallée que dans une rentabilité puisqu’il admet que cette ouverture pour certains publics « génère du déficit ». Près de 150 contrats de travail ont été sauvegardés, avec 60 moniteurs sur 100 qui ont pu travailler à Isola et 40 sur 80 à Auron.

L’aide de l’Etat apparaît comme cruciale pour pallier la situation incertaine des stations de ski Isola 2000 et Auron. Le gouvernement a annoncé qu’il compenserait 70 % des charges fixes, soit environ 49 % du chiffre d’affaires des stations. Frédéric Gil conclut : « L’équation est simple. Il faut que l’on fasse au moins 50 % d’économies. »
En cas d’une insuffisance de ces aides, Christian Estrosi a annoncé jeudi dernier que les collectivités locales pourraient la compenser. Pour l’heure, les dameuses continuent de tourner afin stocker la neige dans l’attente d’une levée des interdictions du gouvernement français.
ADRIEN PAIN