
Un portrait de Cedric Herrou pour la liberté d’expression à Nice
L’association de street-art, Whole Street a fait appel, ce week-end, à 11 peintres pour inaugurer leur mur d’expression libre. L’artiste du Cannet Brian Caddy a choisi de rendre hommage à Cédric Herrou et à la cause qu’il défend.

Lorsque les passants marchent sur l’avenue du XVe Corps à Nice, ils ne voient plus seulement des murs gris et en béton ; mais du jaune, du violet, du bleu, du rose et du vert. Plusieurs portrait y sont peint, dont celui de Cédric Herrou, l’agriculteur condamné pour avoir accueilli des migrants dans sa maison de la vallée de la Roya. Si Brian Caddy, photographe, peintre et graffeur du Cannet choisi de peindre ce personnage public, aussi local que controversé dans les Alpes-Maritimes, c’est parce que pour lui il est une figure de la liberté qu’il veut revendiquer. «J’ai l’impression qu’à Nice, on passe des commandes aux artistes, mais on ne laisse pas la place à la liberté d’expression. C’est à nous, les artistes, de s’exprimer ainsi, pour leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas nous censurer » commente le peintre.
« Le passeur solidaire » a réagi à cet hommage sur Twitter, et a ironisé : «Je pense que ça fera plaisir à certains élus». Cette idée, Caddy l’avait en tête avant de sortir les bombes de peintures : «C’était aussi une provocation», particulièrement à Nice, où l’agriculteur a été jugé et condamné. Pour le graffeur, ce mur était l’occasion de donner de la visibilité à la cause de Herrou. « J’ai suivi le parcours de Cédric Herrou, c’est un paysan qui n’a rien demandé et il a aidé des migrants qui était en danger et qui sont passés en bas de chez lui. C’est quelqu’un qui me touche. »
10 autres artistes étaient présents ce week-end avec Brian Caddy, à l’occasion de l’inauguration de ce deuxième mur d’expression libre que la ville de Nice met à disposition de l’association Whole Street, le premier se trouve dans le quartier de Las Planas. Les artistes n’ont étaient contraint qu’à « un code couleurs » explique Thomas Debatisse, alias Otom, secrétaire de l’association Whole Street. Pour le reste, ils avaient « carte blanche » et c’est tout le qui compte pour le graffeur : « un mur d’expression libre où on ne peut pas faire ce que l’on veut, ça ne sert à rien. »
Justine Segui