février 11

Larry Flynt, une vie de scandales

Décédé hier à 78 ans, le fondateur du magazine Hustler a particulièrement marqué l’Amérique puritaine, et pas de la meilleure des manières… Retour en 5 dates sur sa vie.

Difficile de passer inaperçu quand on base son empire de 400 millions de dollars sur des filles dénudées . Et Larry Flynt, décédé hier soir à l’âge de 78 ans, n’a d’ailleurs jamais rien fait pour. Le fondateur du magazine Hustler, patron d’un club de strip-tease et de plusieurs magasins pour adultes, a bouleversé les mœurs d’une Amérique partagée entre valeurs puritaines et la révolution sexuelle des années 70.

Retour sur 5 faits marquants de la vie d’un magnat de la luxure :

1974 : Première parution du magazine Hustler

Premier numéro du magazine Hustler, en juillet 1974.

Une femme (presque) nue se regarde avec satisfaction dans un miroir. Dès le premier numéro, Larry Flynt donne le ton. Son magazine sera décomplexé. En fervent défenseur du premier amendement, prônant la liberté d’expression, le magazine sera son manifeste.

1975 : la veuve de John Fitzgerald Kennedy dénudée

Parmi les grands coups de Hustler, des photos volées dénudées de Jackie Onassis, la veuve de John Fitzgerald Kennedy ou encore l’utilisation de modèles féminins amateurs pour compléter ses pages, une première dans l’histoire de la presse écrite.

1978 : Victime d’une attaque armée

Larry Flynt, peu après s’être fait tirer dessus, accompagné de son frère Jimmy Flynt, le 6 mars 1978 (Crédit photo : Jimmy Flynt)

Alors que les procès se multiplient pour obscénité, Flynt se fait tirer dessus dans le comté de Gwinnett, en Géorgie. Il finit partiellement paralysé et accro aux anti-douleurs. Le tireur, Joseph Paul Franklin, un suprémaciste blanc, a expliqué les raisons de son geste des années après. Il aurait été outré par la diffusion d’un cliché mettant un scène un couple xx dans Hustler. Flynt devient officiellement un martyr de la liberté d’expression.

1988 : Une première victoire devant la Cour Suprême

Larry Flynt défend sa cause devant la cour suprême, l’objet du scandale à la main (Crédit photo : Bettmann/Getty)

En 1983, c’est l’église catholique qui l’attaque. Le révérend Jerry Hallwell porte plainte contre Flynt, après la parution d’une parodie indiquant qu’il aurait eu des relations sexuelles avec sa mère. L’issue du procès va donner raison à Flynt. La Cour Suprême déclare que la détresse émotionnelle causée par une parodie n’est pas une raison suffisante pour une condamnation.

1996 : Une affiche qui dérange

L’affiche originale, utilisée pour la promotion du film, et qui sera vite censurée par les autorités de classification des films. A gauche, l’affiche originale et à droite, l’affiche finale.

En 1996, le réalisateur oscarisé d’Amadeus, Milos Forman, décide de transposer la vie de Larry Flynt au cinéma. Et ironie du sort, c’est l’affiche même du film qui est censurée. L’organisation chargée de définir les catégories d’âge autorisées pousse les studios Columbia à retirer l’affiche des espaces publics. Il faut dire que la représentation de Flynt, interprété par Woody Harrelson, crucifié sur la culotte d’une femme dénudée, aux couleurs des Etats-Unis, avait, à nouveau, de quoi faire parler…

Corentin Sachet