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Qui se cache derrière Républigram, ce générateur de photos présidentielles qui amuse la toile?
Comment « Aérer la pièce », « Porter le masque », « Se laver les mains », la dernière campagne de communication d’Emmanuel Macron a fini en dérision sur les réseaux sociaux. #Républigram, le générateur de photos présidentielles.
À la découverte de la dernière campagne de communication d’Emmanuel Macron sur Instagram pour promouvoir les gestes barrières, Martin Le Hénand, a été bien inspiré. « J’ai fait un générateur de posts à la Macron si ça vous intéresse« , publiait le jeune homme, ce lundi sur son compte Twitter. Avec plus de 238 880 photos générées quatre jours après sa création, le compteur de Républigram ne cesse de s’emballer. Jusqu’à « plusieurs centaines d’images sont créées à la minute » s’étonne son initiateur.
Ce générateur d’image qui permet de reproduire le visuel de la campagne du président, est devenu viral sur les réseaux sociaux. Tout le monde veut y aller de sa version y compris des grandes entreprises (Amazon Prime France, Peugeot) ou des personnalités et des politiques comme Stéphane Bern et Aurore Bergé, députée des Yvelines. Mais il s’agit surtout de qui fera la meilleure parodie et amusera le plus les autres internautes.
« J’ai trouvé ça super drôle, j’adore les détournements de campagnes politiques en général« , réagit Lily, une utilisatrice de Twitter qui a récolté 21 600 likes et 4 400 retweets pour son Républigram « Passer en mode connard ». Une référence à un même – une image amusante – populaire sur les réseaux sociaux.
Baptiste, lui, s’est inspiré de l’actualité avec les boîtes de nuits fermées et d’une réplique célèbre d’un candidat de l’émission de télé-réalité Les Marseillais pour atteindre les 67 800 likes et les 21 200 retweets sur son « Shogun Tonight ». « Twitter c’est vraiment le terrain de jeu parfait pour ce genre de montage humoristique« , explique le jeune étudiant. « Les gens aiment, partagent, en rient, ça distrait pendant cette époque difficile« , ajoute-t-il.
On a posé 5 questions à son créateur pour découvrir qui se cache derrière ce générateur qui affole la toile :
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Martin Le Hénand, j’ai 25 ans, et je suis directeur artistique dans une agence de communication à Paris. Mon travail consiste à concevoir des campagnes de communication (TV, web, affichage) pour des annonceurs.
Vous attendiez-vous à un tel engouement ?
À la base je l’ai plutôt fait pour amuser les quelques abonnés qui me suivent sur Twitter, et en quelques retweets j’ai vu le nombre de créations s’envoler. Je ne pensais pas que les gens s’amuseraient autant à détourner toutes ces images, surtout avec autant de créativité. C’est une bonne surprise.
D’où vous est venue l’idée ?
L’idée m’est venue en découvrant les visuels d’Emmanuel Macron sur Instagram pour la promotion des gestes barrières. Sa façon de communiquer est vraiment différente des précédents présidents, et l’on sent une réelle volonté de mettre en scène les choses pour créer des images fortes. C’est étonnant mais c’est dans l’air du temps et ça permet de toucher aux mieux les utilisateurs des réseaux sociaux, où « l’image » est essentielle. Ce qui m’a amusé c’est que l’on bascule dans des codes très « arty » avec ces typographies que l’on pourrait retrouver chez des influenceurs lifestyle par exemple.
Comment avez-vous créé le générateur ?
J’ai créé le générateur avec les connaissances que j’ai eu acquises en faisant du développement de site web dans mes études, et que j’ai continué d’approfondir par la suite pour le plaisir. J’avais déjà fait ce type de générateur pour simplifier la création de visuels répétitifs dans mon travail, notamment pour des community manager. (par exemple pour décliner des visuels avec toujours un même habillage : logo, typos, etc.)
Avez-vous accès aux images générées et sont-elles conservées quelque part ?
À l’heure actuelle nous avons dépassé les 200 000 photos générées. Au tout départ j’avais programmé l’outil pour conserver les photos 30 jours mais le volume est tel que les photos sont supprimées plusieurs fois par jour pour ne pas saturer le serveur. Le service étant gratuit et sans publicité, je n’ai pas la capacité d’héberger autant d’images en conservant un coût raisonnable pour moi. J’ai accès à l’ensemble des images entre leur création et la suppression quelques heures après. J’y jette un coup d’œil de temps en temps, mais finalement assez peu car il y a des moments où plusieurs centaines d’images sont créées par minute.
Juliette Halliez
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