avril 04

MICROLOGIQUE REVIENT POUR LA 3e EMISSION SUR L’ECOLOGIE URBAINE

Micrologique, la radio mensuelle sur l’écologie en milieu urbain, revient avec une troisième émission ce 4 avril 2021.

Les chroniques 

Au programme, quatre chroniques à découvrir : Lucie Cammas présente les nouvelles filières écologiques post-baccalauréat tandis que Louise Bes est allée au Smicval Market, un magasin de troc gratuit. Clara Besnard nous éclaire sur la situation du Talus, une ferme urbaine à Marseille et Chloé Bounameaux vous dit tout sur l’inscription de l’environnement dans la Constitution. 

Le chiffre du mois

Au micro de Micrologique, Chloé Bounameaux fait le bilan des températures du mois de février. 20° en moyenne, un record inquiétant pour ce deuxième mois de l’année 2021. 

“L’astuce écolo”  

Pour éviter de jeter ses mégots dans la nature et polluer la planète, il existe des cendriers de poche, petits, pratiques et surtout très efficaces pour lutter contre la pollution ! 

Lucie : La création de formations écologiques.

L’écologie et la protection de l’environnement ça s’apprend. Si un jeune souhaite poursuivre dans cette voie après son baccalauréat, c’est possible. Sur “Parcoursup”, la plateforme dédiée à l’inscription dans l’enseignement supérieur, si vous tapez le mot « écologie » dans la barre de recherche, le site vous proposera majoritairement des BTS agricole avec option Gestion et protection de l’environnement. Mais depuis quelques années les formations évoluent. Des écoles dites spécialisées en écologie voient le jour un peu partout en France et de plus en plus d’entre elles sont privées. Par privées, entendez payantess et hors “Parcoursup”. Bien souvent, l’admission à ce type d’enseignement est soumise à un concours et un dossier de candidature payant. C’est le cas par exemple pour L’Institut Supérieur de l’Environnement dit ISE. 

Ce genre d’écoles sont-elles reconnues par l’Etat ? 

Choisir une école hors “Parcoursup” c’est prendre le risque d’intégrer une formation non reconnue par l’état ce qui signifie que le diplôme obtenu à la fin du cursus scolaire ne sera pas forcément valable dans le milieu professionnel . Parfois, il peut être considéré seulement comme une équivalence. 

Ce genre d’écoles propose divers cursus comme des Bachelor, comprenez l’équivalent d’une licence. Vous pouvez trouver aussi des formations en mastère, soit l’équivalent d’un master. Les mots utilisés sont proches mais il ne faut pas être induit en erreur. Ce sont souvent les écoles privées non reconnues par l’État qui emploie ces nuances. 

Pourquoi ouvrir des écoles de ce type si elles ne sont pas reconnues ? Sont-elles utiles ? 

Certaines formations coûtent entre 5000 et 10 000 euros par année scolaire. Un investissement que tout le monde ne peut pas se permettre…mais si ce genre d’écoles existent, c’est aussi pour répondre à une forte demande d’emploi et de formation. L’étude de l’écologie et de la protection de la nature attire de plus en plus les jeunes. Ce type d’école peut être perçu comme une alternative à un enseignement plus classique. Sa pédagogie souvent tournée vers l’aspect pratique avec des stages peut également séduire les bacheliers. Dernier point, ces écoles recrutent tout le long de l’année scolaire y compris durant l’été. En cas de refus sur “Parcoursup” elles peuvent aider les jeunes à entrer dans le supérieur. 

Chronique de Louise Bes sur le Smicval Market  

Votre grenier est plein mais vous ne voulez pas jeter vos affaires en bon état ? Il existe une solution à Vayres en Gironde. Le supermarché inversé nommé Smicval Market fonctionne comme du troc : apportez du mobilier, de la vaisselle, des livres et même des matériaux brut en bon état et vous pourrez repartir avec ce qui vous intéresse dans le magasin. Une opportunité pour Martine et son mari de donner à ceux dans le besoin : “J’ai déjà tout simplement récupéré du bois d’excellente qualité, je me suis fait des petites étagères, des petits meubles et des trucs comme ça. J’ai une amie qui emménage prochainement et comme elle n’a pas beaucoup de moyen j’ai récupéré une table à repasser pour elle ”.  L’idée d’Alain Marois, l’ancien président et inventeur du concept, était de faire changer la vision que la société porte sur le déchet. Donner, échanger, recycler sont les mots d’ordres de Smicval Market qui souhaite donner l’habitude aux consommateurs de penser au réemploi et au recyclage des objets avant de penser à les jeter à la poubelle.

Cette initiative concerne 138 communes de la Gironde. Réservée aux habitants du coin elle séduit puisque depuis le début de l’année 2021, le magasin compte 114 178 entrées pour 26 552 tonnes de déchets collectés. Le magasin créé en 2017 est unique en France mais son succès est tel qu’un nouveau projet est en cours. Dans la commune de Libourne, l’ancienne déchetterie de l’Epinette va être transformée pour devenir le deuxième Smicval Market en France. Nicolas Sénéchau le directeur de Smicval Market explique pour Brut l’urgence de créer ce magasin de seconde vie gratuit : “ Les 210 000 habitants, produisent l’équivalent du poids de la tour Eiffel tous les mois. La moitié est valorisée, l’autre moitié est définitivement détruite, éliminée”. Grace à ce magasin, la quantité de déchets détruits est réduite. Le directeur souligne des résultats encourageants avec plus de 85 % de recyclage et moins 60 % de déchets enfouis. 

le chiffre du mois par Chloé Bounameaux 

Les beaux jours sont de retour et oui ce brin de soleil qui fait du bien au moral est arrivé mais plus tôt que prévu.  il faut le dire, c’est une mauvaise nouvelle pour notre planète bien que ce rayon amène la bonne humeur. Ce n’est pas un mais plusieurs records de chaleurs qu’a connu ce mois de février 2021. Notamment dans les départements du nord, nord-est et centre-est qui ont eu un avant-goût de printemps. Vingt degrés au mois de février, des températures un peu trop chaudes pour un mois d’hiver. À Lons-le-Saunier, dans le Jura, c’est la première fois que cette barre a été dépassée durant un mois hivernal. Sur Twitter, l’institut météorologique a mis en avant cet épisode exceptionnel : 19°C à Dunkerque et à Roubaix plus à l’est, la station de Colmar-Meyenheim dans le Haut-Rhin atteint les 22,7 °C. Même la capitale a profité de températures printanières les 20 et 21 février. On le répète, cette hausse soudaine de chaleur fait du bien au moral des français mais reste une mauvaise nouvelle pour notre planète. 

Chronique de Clara Besnard sur les fermes urbaines en danger 

Aujourd’hui Clara nous présente un tiers-lieu dont le futur est incertain. Clara peux-tu d’abord nous présenter ce qu’est un tiers-lieu ?

Un tiers-lieu est un lieu d’échanges et de rencontres. Les tiers-lieux accueillent des initiatives collectives qui permettent de développer du lien social. Ici il s’agit du Talus à Marseille. C’est une ferme urbaine participative qui se trouve entre les 10ème, 11ème et 12ème arrondissements de la ville et au milieu de quartiers prioritaires. L’organisation s’est installée sur une friche, un ancien chantier,     juste au-dessus de l’autoroute L2 sous l’impulsion de l’association HEKO FARM. L’État leur a mis à disposition le terrain pour permettre à l’association de développer une ferme urbaine et participative. Mais pour investir les lieux, il a d’abord fallu vérifier que le sol n’était pas pollué, mais aussi apporter 600 tonnes de matières organiques.

Et comment fonctionne Le Talus ?

L’association regroupe des personnes de tout âge et de tout parcours. Le Talus est un réel lieu de partage intergénérationnel. Le Talus fonctionne avec 1700 adhérents dont 270 bénévoles actifs mais aussi grâce à des VSC (volontaires en service civique) qui sont accueillis pour s’occuper de différentes activités. Le projet est chapeauté par cinq      salariés. Le Talus organise des actions pédagogiques avec les enfants des écoles alentours. Une cantine et une buvette sont installées pour permettre aux personnes d’échanger, de se rencontrer mais aussi de valoriser les produits récoltés sur le site. Des formations et ateliers pratiques sont organisés dans le domaine      de la cuisine, de la menuiserie mais aussi dans l’agriculture.

Quel est le problème avec le Talus ?

Et bien aujourd’hui le Talus est en danger. Si le tiers-lieu avait une convention avec l’É     tat qui lui permettait de disposer du terrain pendant 26 ans, la SNCF souhaite désormais mettre en place le projet LNPCA (Ligne Nouvelle PACA). La Société nationale des chemins de fer veut améliorer les mobilités dans la région PACA, cela en mettant en place de nouvelles liaisons..  Si cette ligne venait à arriver, le Talus viendrait à disparaître. L’association tente de mobiliser le maximum de personnes pour pouvoir conserver leur terrain. Elle incite les gens à participer à la concertation publique, mise en place par la SCNF, afin de stopper le projet LNPCA. Le 22 mars 2021, plus de 600 personnes avaient participé à la concertation.

Chronique de Chloé Bounameaux sur l’inscription de l’environnement dans la Constitution

Mardi 16 mars, l’Assemblée nationale a validé l’inscription de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution. 391 voix contre 47, ce projet de loi constitutionnelle démontre que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». La quasi-totalité du groupe LRM a voté le projet de loi, et tenait au maintien de la formule initiale. De sorte qu’aucun des 392 amendements déposés, pour aller plus loin ou au contraire freiner l’ambition du texte, n’a été adopté.

Voici la formulation édictée par la Convention, qui viendrait s’ajouter en troisième alinéa : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique ». Le projet de loi constitutionnelle intègre à l’article 1er de la Constitution la préservation de l’environnement, conformément à la proposition de la Convention citoyenne pour le climat. Cette révision constitutionnelle devrait être soumise à un référendum en 2021. 

Pour certains, l’entrée de cette formule dans la constitution semble inutile puisque la constitution comporte déjà une charte de l’environnement. Le 14 décembre 2020 le président de la république donnait une conférence pour la convention citoyenne pour le climat où il déclarait qu’un référendum aurait lieu dans les prochains mois pour inscrire l’environnement à la constitution. La Convention Citoyenne pour le Climat créée en 2019, une expérience démocratique inédite en France, qui a pour objectif de donner la parole aux citoyens pour accélérer la lutte contre le changement climatique. Décidée par le Président de la République, elle réunit cent cinquante personnes, toutes tirées au sort de sorte à illustrer la diversité de la société française. Ces citoyens s’informent, débattent et préparent des projets de loi sur l’ensemble des questions relatives aux moyens de lutter contre le changement climatique. 

Le Gouvernement souhaite faire de la France le premier pays européen à inscrire l’action en faveur du climat dans sa constitution. Il porte donc cette révision constitutionnelle afin de :

“Rehausser la protection de l’environnement dans les principes constitutionnels qui guident la République ; donner une valeur symbolique forte à ce principe, comme l’ont souhaité les membres de la Convention citoyenne ; marquer la volonté de toute la nation de placer l’action contre le dérèglement climatique au centre de son action ; instaurer un principe d’action des pouvoirs publics en faveur de l’environnement ; consacrer la responsabilité publique : en promouvant la protection de l’environnement au statut de garantie constitutionnelle, une quasi-obligation de résultat pourrait être créée pour les pouvoirs publics. »

Cette avancée doit encore être approuvée par les Français, prochaine étape, le référendum.

Astuce écolo de Juliette Bujko 

Est-ce que vous savez qu’en France, 59 % des mégots de cigarettes se retrouvent jetés au sol ? Plus inquiétant encore, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau, soit 2 baignoires remplies à ras bord ! Il faut savoir qu’il contient des milliers de substances nocives qui en plus d’être, pour certaines, cancérigènes, contaminent l’eau, l’air et les sols ! Un mégot met jusqu’à 12 ans pour se décomposer, et aujourd’hui rien qu’en France c’est 40 milliards de mégots qui finissent chaque année dans la nature. Pourtant, d’après la loi, un mégot par terre, c’est 68 euros d’amende ! Cela n’empêche pas les fumeurs de polluer, même si certains ont le bon réflexe de chercher une poubelle à proximité. Mais parfois, il n’y en a pas, et dans ce cas-là, on a une petite astuce pour vous.

C’est petit, hermétique et pas cher, mais surtout c’est très pratique : c’est le cendrier de poche ! Imaginez : vous fumez une cigarette dans la rue. Quand vous la finissez, vous vous rendez compte qu’il n’y a aucune poubelle autour de vous. Au lieu de jeter votre mégot par terre, vous ouvrez votre sac ou vous cherchez dans votre poche, vous jetez votre mégot dans votre cendrier et hop, le tour est joué ! Un petit geste simple qui vous permet de sauver 500 litres d’eau en plus de votre conscience !