avril 15

Fair Play, épisode 3 (Mars 2021)

Dans ce podcast Fairplay du mois de mars, les chroniqueurs Simon Martin, Elodie Inacio et Eden Armant-Jacquemin, réunis autour de Pierre-Alexandre Marquet, présentent l’information sport et handisport depuis Cannes. Dans cette nouvelle édition, nous aborderons des sujets riches et variés. Cela commencera par une présentation de l’actualité sportive et handi-sportive, vue par Elodie. Simon enchaînera sur le troisième volet de notre sujet long format “Citius, Altius, Paralympius”. L’émission se poursuivra ensuite avec l’interview de Catherine Ferri, maman d’un jeune homme atteint d’autisme. Au micro d’Eden, elle nous parlera de son parcours pour rendre le sport accessible à son enfant. Enfin, comme à son habitude, l’épisode se concluera avec le « coup de cœur » de la rédaction. 

L’actualité sportive par Elodie Inacio

Pierre-Alexandre : L’actualité sportive et handisportive est de plus en plus vive.

Elodie : Oui Pierre-Alexandre, cette saison sportive et handisportive du mois de mars reprend en douceur.

Après de multiples annulations liées aux restrictions sanitaires, la Coupe du monde de para-ski nordique c’est déroulé à Planica en Slovénie. Trois épreuves de ski de fond et trois épreuves de biathlon étaient programmées et les Français Benjamin Daviet et Anthony Chalençon ont pu disputer leur seule Coupe du Monde de l’hiver. 

Après avoir multiplié les stages d’entraînement et les confrontations avec les valides, Benjamin Daviet a reçu sa cinquième médaille d’argent avec 30 secondes de retard sur le Russe Vladimir Lekomtsev.

Pierre-Alexandre : Et qu’en est-il d’Anthony Chalençon? 

Et bien le bi-athlète et skieur alpin a terminé 5ème de l’épreuve de courte distance en style libre, en compagnie de son guide Brice Ottonello. Avec son autre guide Alexandre Pouye, il a dû s’arrêter dès les demi-finales du sprint en terminant 3ème. Enfin l’handisportif a réalisé son meilleur résultat avec une 4ème place sur la dernière course de ski de fond.

Simon : Des victoires et une coupe du monde en une seule étape, qui ont de quoi réjouir nos handisportifs restreints par la crise sanitaire 

Pierre-Alexandre : C’est sûr que cette saison a été compliquée d’un point de vue sportif. Et il faut dire que dès à présent les athlètes des équipes de France de ski, mais aussi de snowboard handisport ont déjà le regard rivé vers Pékin. 

Eden : Oui Pierre-Alexandre, les Jeux Paralympiques d’hiver de 2022 approchent à grands pas et débuteront dans quasiment un an, le 4 mars. 

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En ce mois de mars la fédération française de handisport tient à rappeler qu’une quinzaine d’activités sont proposées pour les personnes de petite taille, situées en dessous de 1,45 mètre. Ces derniers sont seulement une vingtaine d’adhérents et sont assez peu représentés au sein du mouvement handisport. Cela est dû en partie au fait qu’un traitement plus spécifique et en lien avec leur petite taille, n’est pas toujours fait. Pourtant, c’est important car les sports où il faut courir longtemps, ceux qui tapent sur les jambes sont moins adaptés, précise Xavier Lafond, président de l’association nationale dédiée à la pratique du sport pour les personnes de petite taille. Thomas Bouvais, fait partie de cette communauté plus que soudé. Et aujourd’hui, le Français est en route pour les Jeux Paralympiques de Tokyo 2021.

Pierre-Alexandre : On peut dire que Thomas est un passionné de para-tennis de table depuis l’âge de dix ans, présent aux Jeux Paralympiques de Londres 2012 et de Rio 2016, il en a fait des choses. 

Eden : C’est vrai qu’à travers son parcours, il atteste des progrès depuis plusieurs années, que ça soit au niveau national ou international, les choses changent petit à petit même aujourd’hui.

Simon : Mais bon, il faut avouer qu’aujourd’hui encore les personnes de petite taille restent minoritaires dans leur catégorie et sont encore un peu laissées de côté. C’est pour ça que la fédération française de handisport essaye de faire bouger les choses à travers ces rappels.

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C’est officiel : le premier rassemblement international de pilotes de planeur handicapés, Cap’envol, se déroulera du 26 juin au 03 juillet. Organisée pour la deuxième fois consécutive sur l’aérodrome de Barcelonnette, en région PACA. Ce dernier regroupe des pilotes en situation de handicap venus de France, mais aussi d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne… Et permet également aux sportifs en situation de handicap de s’initier à l’activité de vol en planeur. Au programme : longs vols et vols locaux en biplace ou monoplace adaptés. Mais aussi des débats et échanges d’expériences sur la pratique de l’HandiPlaneur. 

Simon : On peut dire que c’est une belle initiative, à l’origine de véritable passionnée par le planeur. 

Eden : Je pense que c’est important d’adapter les planeurs pour ces personnes qui ne souhaitent pas arrêter leur activité ou leur passion à cause d’un accident. 

Pierre-Alexandre : Oui, puis ce rassemblement permet de voir comment il est possible de développer la pratique et la formation d’instructeurs à travers le monde. C’est vraiment important d’avoir de telles initiatives.

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La campagne de soutien au mouvement handisport « Gagnons Tokyo ! » est prolongé ce mois de mars, et ce jusqu’au 31 octobre 2021. Une mesure exceptionnelle prise en raison du report des jeux de Tokyo à 2021. La campagne garde alors tout son sens en étant prolongée et vise à soutenir non seulement la préparation de toutes les équipes de France, mais aussi à soutenir les grands projets de « sport pour tous » déployer sur le territoire et soutenir la vie des associations et comité handisport, leur quotidien, leur développement, leur action indispensable sur le terrain, en cette période difficile. 

Pierre-Alexandre : Et comment peut-on soutenir cette campagne Elodie ?

Et bien, c’est simple, pour ce faire il vous suffit de taper Gagnons Tokyo sur Internet et d’aller acheter des e-tickets numériques sur leur site. Une alternative qui voit le jour cette année, face aux mesures sanitaires qui empêchent d’acheter des tickets papier.

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Côté sport, le mois de mars compte une magnifique victoire, celle du français Alexis Pinturault. Lors du slalom géant de Lenzerheide, le skieur de Courchevel a remporté le classement général de la Coupe du monde de ski alpin. Une victoire qui lui a permis de décrocher le gros globe de cristal. Un véritable succès qui fait de lui le premier vainqueur français de la Coupe du monde de ski alpin depuis Luc Alphand, sacré vingt-quatre ans auparavant, en 1997.

Simon : C’est vrai que grâce à sa victoire du slalom géant et aux 100 points qu’elle lui a rapportés, Alexis Pinturault n’a laissé aucune chance à ses adversaires de se rattraper lors de la dernière épreuve : le slalom des finales. 

Eden : C’est surtout un beau cadeau que de devenir le quatrième skieur tricolore à décrocher le globe de cristal du classement général, le jour de ces trente ans.

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Et puis quelques jours plus tard, c’est aussi la Savoyarde, Tess Ledeux, qui a remporté pour la première fois de sa carrière la Coupe du monde de ski freestyle. Après avoir remporté l’épreuve de slopestyle de Silvaplana, en suisse, elle remporte le premier globe de cristal de sa carrière. Une belle prouesse, a seulement 19 ans la double championne du monde termine une saison hivernale qui s’était annoncée compliquer en toute beauté. 

Eden : Une magnifique saison pour la skieuse, elle a signé sa troisième victoire ce mois-ci et cela s’ajoute à son palmarès, car c’est la septième de sa carrière.

Pierre-Alexandre : Oui, on peut la féliciter, surtout après la pause de deux mois que la skieuse avait dû faire durant la saison pour des raisons personnelles.

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Reporté en raison de la crise sanitaire qui touche notre pays, la rencontre finale des Six Nations de rugby s’est déroulée entre la France et l’Écosse. Malheureusement pour les bleus qui jouaient à domicile, le match n’a pas eu l’issue espérée, l’Écosse est sortie vainqueure. Et pour cause un essai du pays de Galles en toute fin de rencontre qui a fait basculer le match. Un coup dur pour le XV de France, qui devait inscrire quatre essais et s’imposer avec 21 points d’écart pour remporter le Tournoi des six nations. L’Écosse s’est donc imposée en France pour la première fois depuis 1999. Et le XV de France termine l’édition 2021 à la deuxième place.  

Simon : Oui ils sont juste derrière les Gallois, sacrés pour la 28e fois dans le Tournoi, la cinquième dans l’ère Six nations.

Pierre-Alexandre : Malgré que les bleus aient été en supériorité numérique à deux reprises, sur les cartons jaunes, ils n’ont pas réussi à creuser l’écart face à des Écossais plutôt confiants.

Eden : On peut tout de même féliciter nos bleus qui ont réussi à inscrire trois essais durant cette rencontre. 

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Le mois de mars, c’est aussi une triste nouvelle : Julie Pomagalski, championne du monde de snowboard, a perdu la vie dans une avalanche. À 40 ans, elle a été emportée dans la descente du Gemsstock où elle s’était rendue avec un freerider, Bruno Putelli, guide et sauveteur à la CRS, qui y a lui aussi laissé la vie. En haut de ce sommet de 2 961 mètres, la snowboardeuse était venue profiter des pentes exigeantes et la poudreuse abondante, réputée des amateurs pour faire du hors-piste. 

Un regrettable accident qui enlève a la France l’une de ces championnes et figure du snowboard. Julie Pomagalski comptait neuf victoires en Coupe du monde. Dans la catégorie snowboard-cross, elle avait même été sacrée championne du monde l’année 1999 en Allemagne. Et elle avait également remporté la Coupe du monde de la discipline en 2004.

Eden : Oui, c’est très triste et malheureusement, les accidents en hors-piste sont encore fréquents aujourd’hui. 

Simon : Oui il est vrai que beaucoup d’accidents surviennent en montagne et cela fait d’ailleurs penser l’ancienne championne olympique de snowboard, Karine Ruby, devenue guide de hautes montagnes.  

Pierre-Alexandre : En effet, elle aussi avait perdu la vie en tombant dans une crevasse dans le massif du Mont-Blanc, en 2009. Elle avait d’ailleurs disputé de nombreuses courses avec Julie Pomagalski.

Citius, Altius, Paralympius par Simon Martin

Pierre Alexandre : Nous retrouvons maintenant Simon Martin pour le retour de « Citius, Altius, Paralympius »

Bonjour et bienvenue à tous dans cette troisième édition de votre émission sur l’histoire, la place et la pratique du handisport. Après l’histoire des Jeux Paralympiques, c’est aujourd’hui aux athlètes handisportifs et à la manière dont ils sont catégorisés que nous allons nous intéresser.

Car il faut savoir que le handisport rassemble sous son aile un panel plus que large de handicaps et de sports différents. Et si la majorité des images associés aux athlètes handisportifs sont celles de coureurs en fauteuil ou de nageurs sans bras, elles ne représentent en fait qu’une partie très incomplète des pratiquants. Avec le développement du handisport et l’avènement des compétitions au fil des années, le besoin de regrouper ces sportifs dans différentes catégories s’est vite fait sentir.

Elodie : Mais concrètement, comment s’organise ce regroupement ?

Il existe en tout trois grandes catégories où sont rassemblés les athlètes en fonction de leur type de handicap. Il y a ainsi les athlètes handicapés physiques, les athlètes malvoyants et enfin ceux présentant un handicap d’ordre mental ou psychique. Dans chacune de ces catégories générales on retrouve un nombre souvent assez important de sous-groupes, rapprochant encore les athlètes en fonction de leur handicap mais selon des critères plus précis. La catégorie des malvoyants est un bon exemple de ce système de ramification puisqu’elle comprend un très large spectre de sportifs, entre ceux atteints d’une cécité totale ou seulement légère. En prenant en compte tous ces critères, on se retrouve au final avec un nombre assez impressionnant de sous-catégories dans certains sports. On peut par exemple citer l’athlétisme handisportif qui, entre les épreuves de saut, de piste et de terrain, ne rassemble pas moins de 95 catégories différentes.

Mais cette classification est de fait indispensable pour permettre l’existence de véritables compétitions handisportives, principalement pour deux raisons. D’abord, elle définit qui peut être considéré comme handisportif ou non, ce qui exclut bien entendu tout athlète valide. Un point qui peut paraître artificiel dans certains cas mais qui est en fait crucial, nous y reviendrons tout à l’heure. La deuxième raison rendant cette classification indispensable est de préserver l’équité entre les athlètes, car tous les handicaps n’influencent pas de la même manière la pratique des différents sports. Ce regroupement est d’ailleurs souvent comparé à celui des sports de combats valides, où les combattants sont catégorisés par poids. Car il serait tout aussi inégal de faire s’affronter un poids plume et un poids lourd en boxe que d’opposer un handicapé physique à un handicapé mental lors d’un match de Basket.

Eden : Mais pourquoi ces catégories sont-elles importantes ?

Cette catégorisation est cruciale car en regroupant les athlètes sur des bases scientifiques, cela apporte un contrôle de la part de médecins et d’autorités compétentes en la matière. Car s’il y a bien-sûr des handicaps impossibles à simuler, comme une amputation par exemple, d’autres sont moins évidents à déceler. Et certains l’avaient bien compris ; entre la fin des années 90 et le début des années 2010, une vague d’athlètes simulant un handicap s’est abattue sur le monde du handisport. On peut par exemple retenir les faux handicapés mentaux de l’équipe de Basket espagnole aux jeux de Sydney à l’été 2000, ou une cycliste hollandaise qui a prétendu tout le long de sa carrière être handicapée moteur. Mais depuis ces différents scandales, les catégories ont été rigidifiées par les organisateurs et les contrôles renforcés, et cela fait maintenant plusieurs années qu’aucun cas de triche n’a été observé.

Alors bien-sûr ce système n’est pas toujours au point, et même aujourd’hui il n’atteint pas toujours son but de rétablir l’équité au sein des athlètes handisportifs. Comme le dénonçait le nageur Théo Curin, amputé des quatre membres et qui aurait dû concourir avec plusieurs nageurs ayant leur deux mains, il existe toujours plusieurs « problèmes de classification ». Mais les fédérations restent néanmoins attentives à ces problèmes, et essaient le plus souvent de réadapter les catégories de la manière la plus équitable possible depuis plusieurs années.

Un système donc imparfait, mais qui garde le mérite de protéger le monde du handisport de la triche, de la simulation et de l’inéquité dans une grande majorité des cas, ce qui représente déjà un véritable casse-tête dans un milieu comme celui du handisport. 

crédit : Pixabay.com


L’interview, par Eden Armant-Jacquemin

Catherine Ferri habite à Cagnes-sur-Mer avec sa famille dont son fils Rafael. À bientôt 18 ans, Rafael est atteint d’autisme. Depuis qu’il est petit, ses parents ont tenu à ce qu’il pratique une activité physique régulière pour lui permettre de s’épanouir. D’après Mme Ferri, si de plus en plus de structures sportives proposent un accompagnement pour les personnes porteuses de handicap moteur, les troubles psychiques ou mentaux comme l’autisme, y sont encore mal reconnus et pas ou mal accompagnés.

Catherine Ferri : L’autisme, c’est un dysfonctionnement neurologique, souvent d’origine génétique. Dans la tête des gens, le handicap c’est dans un fauteuil, c’est la personne handicapée physique, moteur. A la piscine, le maitre-nageur va aider la personne handicapée à descendre dans l’eau parce qu’il y a un aménagement à certains horaires mais avec la spécificité de l’autisme, on ne lui dit pas « Allez saute, vas y ! ». Il y a une manière de les aborder, ces enfants. On ne le touche pas de la même manière. Il faut l’aborder autrement. Mon fils, je n’ai jamais rien pu lui faire faire petit. On ne le prend pas.

Eden : Pour permettre à son fils de s’épanouir par le sport, Catherine Ferri  raconte qu’elle doit faire de nombreuses démarches, qui ressemblent parfois à un parcours du combattant.

Catherine Ferri : Tout est galère. On a eu l’occasion d’aller à la fête du sport dans Cagnes et de rencontrer un club d’escalade qui a dit « oui, bien sûr il n’y a pas de problème si vous venez avec, pas de soucis. » Donc son papa est allé avec lui un samedi matin, mais on était livrés à nous-mêmes, seuls avec notre enfant, perdus. Il n’y avait pas d’accompagnement adapté. Ils ne proposent rien.

Eden : En tant que parent, quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer dans la pratique sportive de votre enfant ?

Catherine Ferri : C’est compliqué, en tant que parent… Je vous parle d’enfants qui sont quand même dépendants, donc il faut une surveillance permanente. Quand Rafael fait du vélo, il fait du vélo ! Il ne regarde pas trop devant… je n’ai pas envie d’avoir le regard des gens, d’avoir des réflexions parce que mon fils va rouler trop vite ou ne va pas freiner. Cédric se permet des choses que moi je n’ose pas.

Eden : Cédric, c’est l’éducateur sportif formé au handicap qui a appris à Rafael à nager et à faire du vélo. À défaut d’avoir trouvé une structure près de chez eux capable d’aider Rafael à faire du sport, ses parents ont choisi depuis plusieurs années de payer un éducateur en libéral, à raison d’une heure par semaine, pour l’accompagner dans sa pratique sportive.  

Catherine Ferri : Moi je ne sais pas lui apprendre à nager. Cédric a déjà ce détachement, il est plus autoritaire, se sent moins coupable, entre guillemets. Il l’emmène sur les pistes cyclables, lui fait faire des choses que nous on ne fait pas. Et puis, de lui apprendre à nager, on peut aller à la mer, on sait qu’il ne va pas se noyer. C’est un bonheur.

Eden : Heureusement, les services publics mettent peu à peu en place des activités dédiées aux personnes handicapée. La cellule « handicap » créée par la ville de Nice propose ainsi de nombreuses activités encadrées.

Catherine Ferri : C’est juste magique. Ils leur font faire du patinage, ils leur font faire de la piscine, de la randonnée, du cheval. C’est au top. Je ne vous explique même pas le bonheur ! Quand il va au sport, le matin il prêt, il est ravi. Le sport, c’est très important pour eux. Maintenant, c’est de la piscine une heure par semaine, encadrée par la ville de Nice. Des éducateurs spécialisés encadrent les enfants. Trois jeunes pour une heure, un éducateur par jeune. Pendant les vacances scolaires, il y a un centre adapté, où ils sont seuls avec les éducateurs. Il y a aussi des enfants dans l’école mais ils ne font pas les activités ensemble. C’est vraiment top. Par contre, ça s’arrête à 18 ans. Ils ne prennent que les enfants, et après pour les adultes, ils ne proposent rien.

Eden : Il y a un an, lors du premier confinement, toutes les activités ont été suspendues. Catherine Ferri  raconte que même l’éducateur de Rafael n’était pas autorisé à faire du vélo avec lui. À l’occasion du 2 avril, Journée Mondiale de l’Autisme, le Président de la République a décrété que les personnes avec autisme auraient des dérogations leur permettant de sortir plus, plus longtemps, sans limitation de temps ou de distance, pour éviter les troubles du comportement de ces enfants qui sont bien souvent en thérapie et ont besoin de beaucoup se dépenser.

Catherine Ferri : Il a réouvert les activités liées au handicap c’est-à-dire les prises en charges liées au handicap, les orthophonistes, la psychomotricité. La ville de Nice, donc, a pu reprendre et actuellement, la piscine est ouverte le mercredi après-midi pour la cellule handicap, à l’initiative du maire de Nice aussi. Les activités pour les enfants handicapés ont été prioritaires. Le port du masque n’est pas obligatoire pour le handicap mental, pour l’autisme et tous ces troubles car il est très compliqué de leur faire supporter un masque.

Pour Rafael et sa maman, la reprise des activités sportives est arrivée comme un soulagement en plein cœur de la crise sanitaire. Néanmoins, Catherine Ferri  continue d’espérer une meilleure prise en charge de l’autisme, pour que Rafael et d’autres enfants accèdent à des loisirs comme l’équithérapie, encore très onéreuse. En attendant, nous partirons la semaine prochaine à la découverte des activités mises en place par la cellule handicap de la ville de Nice !

“Le coup de coeur de la rédaction” par Pierre-Alexandre Marquet  

Pour ce mois de mars j’ai envie de mettre en lumière le projet “l’opération Des Bulles”. L’opération des bulles a pour but de proposer à cinq jeunes rennais accidentés de la vie de s’adonner aux joies de la plongée. À l’initiative de ce projet Haidar Ditto, kinésithérapeute et ostéopathe du centre et moniteur de plongée Handisub. Son but: faire plonger ses patients et leur faire expérimenter la sensation de liberté et de libération que procure la plongée sur le corps. Depuis 2016, date où le projet est né, Haidar s’est entouré d’une équipe de soignants, de kinésithérapeutes, d’infirmières, d’éducateurs APA (activité physique adaptée), de médecins et de moniteurs bénévoles. Cette expérience de plonger permet à chaque jeune de revivre et de se motiver après les traumatismes qu’ils ont vécu.

Simon : Et concrètement comment cela se passe-t-il ?

C’est simple, la sélection des patients se fait en septembre, ensuite les trois premières séances se font dans la piscine de Beaulieu à Rennes. Ce premier cycle a pour objectif de faire connaissance avec le matériel, d’apprendre les fondamentaux de la sécurité et du langage sous-marin. Vient après cinq séances dans la fosse de la piscine des Gayeulles (autre piscine rennaise). Les apprentis plongeurs descendent alors à six mètres. Lors de leur première séance dans la fosse de 6 mètres, les 5 jeunes reçoivent des combinaisons de plongée réalisées sur mesure, totalement adaptées aux handicaps (tétraplégie, paraplégie…). Ces combinaisons qui n’existent pas sur le marché sont fabriqués par l’entreprise niçoise Balaena. Ces combinaisons ont la particularité d’avoir des fermetures tout du long comme les cottes de travail, ce qui les rend plus facile à enfiler.  Pour l’instant il existe les prototypes de six combinaisons différentes.  C’est un vrai challenge pour l’entreprise Balaena qui est la seule en France dans ce domaine. Actuellement encore à l’état de projet, les combinaisons, si elles sont satisfaisantes, seront commercialisées. Les combinaisons coûtent 4 500 € et sont financées grâce à une subvention du Codep35 et de la de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM), section handi-plongée.

Eden : Et comment se finit cette opération pour les jeunes ?

Pour eux, l’année se finit en apothéose car la dernière séance se fait en pleine mer. C’est sûrement la séance qu’ils attendent et appréhendent le plus. Avec leurs moniteurs ils iront au large de St Malo en juin. À la fin de cette ultime séance, les 5 jeunes recevront aussi leur premier niveau de plongée pour être autonomes.