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Ces clubs de football que personne n’avait vu venir au haut niveau européen en 2020/2021
Malgré l’absence de supporters dans les stades depuis le début de la pandémie au début du mois de mars 2020, plusieurs clubs de football souvent inconnus du grand public ont réussi à se faire une place dans les 5 grands championnats européens (Angleterre, France, Espagne, Italie et Allemagne), et ont dû revoir leurs objectifs à la hausse. Retour sur leurs « formules magiques » qui leur ont permis de titiller les plus grands cette saison.

Sassuolo, tout pour l’attaque
En Italie, s’il y a bien un club qui ne cesse de jouer les trouble-fêtes depuis quelques années, c’est bien Sassuolo. Actuel 8ème de la Série A, le plus grand championnat de football italien, le club basé dans la région d’Emilie-Romagne séduit par un football porté vers l’offensive. Sous la houlette de leur entraîneur Roberto de Zerbi, les Neroverdi ont réalisé un départ plus que convaincant, avec une 2ème place acquise à la 6ème journée de championnat début novembre 2020, devant des clubs historiques comme la Juventus de Turin, l’Inter Milan, Naples, ou encore l’AS Rome, des clubs qui ont tous un budget au moins 3 fois supérieur au club romagnol.
Malheureusement, Sassuolo ne tient pas longtemps avant d’être repris par les habitués des premières places, et flanche légèrement en glissant à la 9ème place à la moitié du championnat, soit la 19ème journée, mais avec seulement 4 points de retard sur le 6ème. Les Neroverdi parviennent néanmoins à se stabiliser, et gagnent même une place en dépassant un autre club surprenant, le Hellas Vérone, pour se placer aujourd’hui à la 8ème place. Un résultat qui vient confirmer les bonnes prestations des joueurs depuis quelques années, alors que le club était encore loin d’être sous les feux des projecteurs. En relançant des jeunes pépites comme Maxime Lopez (ancien de l’Olympique de Marseille) et en gardant des confirmations (Francesco Caputo, Manuel Locatelli), le club pourrait être davantage reconnu par les fans du football italien. Son seul « exploit » était jusqu’ici un beau parcours dans la seconde coupe européenne la plus prestigieuse, la Ligue Europa, lors de la saison 2016/2017.
Lens, la 5ème affluence de France de retour au sommet

Si un mot pouvait résumer la saison actuelle du Racing Club de Lens, « extraordinaire » serait le plus adapté. Après 5 ans passés dans la Ligue 2, le 2ème échelon du football français, Lens faisait son grand retour en Ligue 1 lors de cette saison 2020/2021. Les Nordistes avaient alors l’objectif de toute équipe qui venait de monter dans l’élite du football français, à savoir éviter les 2 dernières places à la fin du championnat pour ne pas être relégué. Au-delà des moyens financiers limités (46 millions d’euros de budget, le 16ème de Ligue 1), Lens allait aussi devoir faire sans son public, Covid oblige. Problème : lors de la saison précédente, le stade Félix-Bollaert (stade emblématique du club) accueillait en moyenne plus de 26 500 supporters, ce qui en faisait la 5ème affluence de France.
Mais aussi fou que cela puisse paraître, le fait de jouer dans un stade vide ne va pas inquiéter les Sang-et-Or, loin de là. Si le club débute par une défaite logique en terre niçoise, les Nordistes vont très vite hausser leur niveau de jeu, en enchaînant 3 victoires consécutives contre Lorient, Bordeaux, mais surtout le Paris-Saint-Germain, quadruple champion de France en titre. Sous l’œil avisé de Franck Haise, leur entraîneur depuis 2017, les Lensois enchaînent les performances de haute volée, tout en faisant preuve de régularité au niveau des résultats. 9ème à la moitié du championnat, le « promu » n’est nullement impressionné par les autres équipes qu’il affronte. Au contraire, le club continue de faire rêver ses supporters, en tenant la dragée haute face aux « cadors » de la Ligue 1 (victoire 1-0 à Marseille, victoire 2-0 à Rennes, match nul 1-1 contre Lyon).
Une régularité déconcertante, à tel point que le club se situe aujourd’hui à la 5ème place, une place qualificative pour la Ligue Europa, à 6 journées de la fin du championnat. Un parcours exceptionnel, que personne n’avait vu venir. Après la dernière victoire 4-1 acquise face à Lorient dimanche dernier, Franck Haise savoure : « On est capable de montrer différents aspects dans notre jeu, et pas uniquement une équipe tournée vers l’avant, on sait faire plein d’autres choses, sinon on ne serait pas cinquièmes à la 32e journée. C’est le fruit du travail et la confiance. Les joueurs ont gagné en confiance individuellement et collectivement. On a toutes les raisons d’être satisfaits. Mais il reste 6 matchs et notamment le prochain à Brest. » Bien terminer le championnat pour accéder au rêve de Ligue Europa, tel sera l’objectif des Sang-et-Or jusqu’à la fin de la saison.
West Ham, marre de l’objectif « ventre mou »

On ne sait pas ce qu’il s’est passé dans la tête des Hammers, mais ce qui est sûr, c’est que le recrutement y est pour beaucoup. Le moins huppé des clubs londoniens, qui possédait tout de même 199 millions d’euros de budget lors de la saison 2019/2020 (mais 2 à 3 fois moins qu’Arsenal et Chelsea, les 2 autres clubs de Londres), fait une saison 2020/2021 remarquable. 7ème à la moitié du championnat, 4ème aujourd’hui, le club a su se faire une place au milieu des poids lourds de la Premier League, la première division anglaise de football.
Et pourtant, les Hammers commençaient la saison par une très lourde défaite face au grand Manchester City, en s’inclinant…. 5 à 0 dans leur propre stade, ce qui leur « offrait » la dernière place dès la 1re journée de championnat. Un début qui ne ravissait clairement pas les supporters du club londonien, quand on sait que le club oscillait entre la 10ème et la 16ème place depuis 2016, une zone appelée « le ventre mou » dans le vocabulaire footballistique. Mais cette année, un homme semblait vouloir changer la donne : David Moyes. L’ancien entraîneur de Manchester United a cette fois-ci tenu à relancer de jeunes talents, tout en gardant des joueurs « phares » de l’équipe. Ainsi, il a réussi à attirer des joueurs en manque de confiance mais qui restent prometteurs, comme les internationaux anglais Declan Rice et Jesse Lingard. Ce dernier s’avèrera être le meilleur recrutement de l’équipe : avec 8 buts et 3 passes décisives en 9 matchs de championnat, Lingard a tout simplement explosé depuis son arrivée à West Ham.
La dernière victoire acquise contre Leicester (le 3ème du championnat) sur le score de 3-2 est un de ses matchs « référence », avec 2 buts à la clé. Une revanche pour celui qui n’a pas pu montrer son talent avec Manchester United : « Je suis revenu parmi les plus forts et les plus en forme (à United) après le confinement, et je n’ai pas eu ma chance. Mais pendant tout ce temps sans jouer, je faisais des entraînements supplémentaires et je me maintenais au top de ma forme pour le moment venu », lâchait-il, en février. S’il pensait probablement disputer la Ligue des Champions (ndlr : la compétition européenne de football la plus prestigieuse) avec Manchester, le joueur de 28 ans pourra peut-être la jouer avec West Ham. Ce serait une première dans l’histoire du club.
Dylan Vandevoorde.