
Un festival du yacht sous le signe de l’écologie
Après une édition annulée à cause de la crise sanitaire, le yachting festival a repris ses droits à Cannes. Du 7 au 12 septembre, un peu plus de 600 yachts étaient amarrés dans le port pour le plus grand plaisir des festivaliers.
Pour la 43ème édition du festival, la directrice Sylvie Ernoult a décidé de mettre l’accent sur l’aspect écologique. Cette année, un parcours « green » permettait aux festivaliers de découvrir un peu plus de 50 exposants attentifs à l’environnement. Une initiative qui permet de mettre en avant les solutions éco-performantes développées par les constructeurs ; plutôt paradoxal quand on connaît le taux de pollution de ces yachts. Selon Sciences et Avenir, un bateau de 70 mètres consomme 500 litres de diesel par heure à une vitesse de croisière. A l’arrêt, la consommation descend à 40 litres par heure pour les divers équipements comme l’air conditionné. Un chiffre ahurissant d’autant que l’organisation maritime internationale précise que pour chaque tonne de diesel consommée, environ 3,2 tonnes de CO2 sont rejetées dans la mer.
Des solutions éco-responsables
Pour tenter d’agir face à cette dégradation de l’environnement, plusieurs fabricants ont opté pour l’électrique ou l’hybride. Dans le cadre de ce festival éco-responsable, la directrice leur a dédié une zone où l’on peut admirer une douzaine de yachts « 100% électriques ou hybrides ». L’objectif pour les fabricants de ces géants des mers est d’obtenir un bateau « propre » à long terme. « D’ici quelques années, je suis persuadé que certaines réserves naturelles seront inaccessibles aux bateaux à moteur. Il faut que les usagers prennent l’habitude de passer à l’électrique ou à l’hybride s’ils veulent continuer d’explorer les océans », affirme François Richard, fondateur de l’entreprise Laneva Boat. Le coffre à l’arrière du bateau est rempli d’une dizaine de batteries qui permettent de faire naviguer le yacht pendant une durée maximale de 3 heures à une vitesse de 15 noeuds : « on peut aller de Monaco à Saint Tropez avant de recharger les batteries pendant quelques heures », continue François Richard. A l’arrivée au port, un nettoyage complet du bateau s’impose. Pour cela, Monsieur Lucas, le directeur de la société Clean Boat a décidé de créer un produit qui ne détruit pas la faune et la flore aquatiques : « le produit que l’on utilise est fabriqué à base de végétaux qui se dissolvent au contact de l’eau », témoigne-t-il. Un produit innovant qui « attire la curiosité de beaucoup de festivaliers », précise le directeur.
Dans un marché des bateaux électriques et hybrides en pleine expansion, les professionnels soucieux de protéger l’environnement tentent désormais de construire des yachts avec des matériaux éco-responsables.
Eliot Francomme