décembre 12

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Affaire Peng Shuai : la WTA reste sceptique quant à la sécurité de la joueuse

Depuis la réapparition de la tenniswoman à la télévision d’Etat chinoise, la WTA tente de connaitre ses conditions de vie et son état de santé. Le gouvernement chinois reste silencieux et les apparitions publiques de Peng Shuai sont limitées et semblent contrôlées.

Le retour de la joueuse Peng Shuai, après un silence d’une semaine, ne rassure pas la WTA. Via AFP

La WTA (association des joueuses de tennis) suspend ses tournois en Chine. Cette décision du président de l’association, Steve Simon, fait suite à la disparition de la tenniswoman, Peng Shuai, après ses accusations de viol à l’encontre de l’ancien vice-premier ministre chinois le 2 novembre. « Au vu de la situation actuelle de l’affaire, je suis également très inquiet des risques que toutes nos joueuses et nos staffs prendraient si nous organisions des tournois en Chine en 2022 », estime Steve Simon.

Des apparitions contrôlées

Une semaine après sa disparition, Peng Shuai a refait des apparitions à la télé d’État chinoise et a participé à un appel téléphonique de 30 minutes avec le CIO (comité international olympique), le 21 novembre. Dans ce dernier, elle a expliqué qu’elle était « saine et sauve à son domicile à Pékin, mais qu’elle aimerait que sa vie privée soit respectée », a rapporté le président du CIO.

Dans un article du Monde, on peut lire que Steve Simon n’est pas convaincu que la joueuse soit en sécurité : « Même si nous savons maintenant où se trouve Peng, j’ai des doutes sérieux concernant le fait qu’elle soit libre, en sécurité et qu’elle ne soit pas soumise à la censure, à la coercition ni à l’intimidation. » Il estime que Peng Shuai a subi « des pressions pour revenir sur ses accusations » lors de cette vidéoconférence.

La WTA demande une enquête « équitable et sans censure »

Les accusations que la joueuse avait formulées sur Weibo (équivalent de Twitter en Chine) ont été effacées seulement 20 minutes après la mise en ligne sur la plateforme. Des milliers d’utilisateurs ont eu le temps de prendre des captures d’écran et, très vite, le témoignage de Peng Shuai est arrivé sur Twitter. Depuis, pas de nouveau post sur le compte, les commentaires sont désactivés et les réseaux sociaux chinois censurent le sujet. Même le mot « tennis » a été banni de Weibo le jour des révélations.

La WTA avait déjà demandé une enquête « équitable et sans censure » concernant les accusations de viol émises par la tenniswoman le 14 novembre. De nombreux pays occidentaux appelaient la Chine à révéler la situation de Peng Shuai plus tôt dans le mois ainsi que l’Organisation des Nations unies, qui demandait des preuves qu’elle était libre et en bonne santé. Le Royaume-Uni, quant à lui, avait été plus direct en exhortant la Chine à lui fournir des « preuves vérifiables » de sa « sécurité et sa localisation ». La seule réponse officielle du gouvernement chinois concernant cette affaire est un appel lancé le 23 novembre dans lequel le porte-parole de la diplomatie chinoise demande de « cesser de délibérément monter en épingle cette question à des fins hostiles, et surtout d’en faire une question politique ». Le silence du gouvernement accentue les soupçons de censure.

Marie Taube