décembre 12

Étiquettes

Le Maroc signe un accord sécuritaire historique avec Israël, au grand dam de l’Algérie

En signant un accord sécuritaire, le Maroc intensifie sa puissance militaire dans la région du Maghreb. Un regain qui inquiète l’Algérie puisque le pays se retrouve désormais cerné par des puissances qui lui sont hostiles.

Les tensions ne cessent de s’intensifier entre les deux puissances maghrébines, l’Algérie et le Maroc. Fadel Senna/AFP

Le 24 novembre 2021 et pour la première fois de l’histoire, un accord sécuritaire entre un pays arabe – le Maroc – et Isarël a été signé. C’est lors d’une visite à Rabat, que le ministre israëlien de la Défense et ancien chef d’’état-major, Benyamin Gantz, a signé cet accord avec son homologue marocain, Abdellatif Loudiyi. Un contrat sans précédent dans l’histoire du Maghreb – Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie. – “car il s’agit également de la première visite formelle d’un ministre de la défense [israélien] dans ce pays” rapporte M. Gantz. Une majorité du contenu de ce mémorendum d’entente reste secret défense. Les deux pays déclarent que “l’accord permettra aux organismes de Défense des deux pays de bénéficier d’une collaboration accrue dans les domaines du renseignement, de la coopération industrielle et de la formation militiaire.”  La partie marocaine a également fait état d’un accord de coopération en matière de « cybersécurité« . L’Etat hébreux étant l’un des principaux exportateurs de drones armés et de logiciels de sécurité comme Pegasus. Cette ratification est loin d’être anodine. Elle intervient un an après la normalisation des relations entre les deux pays mais surtout dans un contexte de vives tensions entre le Maroc et l’Algérie.

L’Algérie sous tension 

Selon le président de la chambre haute du Parlement algérien, Salah Goudjil, “c’est l’Algérie qui est visée par cet accord”. Ce dernier renforce le poids du Maroc sur les divergences qui opposent le Maroc et l’Algérie.  Au cœur des différends se trouve le Sahara Occidental. Cela fait trente ans que, d’un côté le Maroc revendique ce territoire comme sien – reconnu par les Etats-Unis – et que, de l’autre, l’Algérie réclame un référendum d’autodétermination pour les Sahraouis sous l’égide des Nations unies, estimant qu’il s’agit d’une question de décolonisation. Via cet accord, Israël s’est donc positionné sur l’échiquier maghrébin et s’invite dans ce “grand bal” des puissances étrangères en Afrique du Nord. Le pays se retrouve ainsi cerné par des nations avec qui il entretient des relations compliquées, accentuant toujours plus l’instabilité à ses frontières. Il y a : la France présente au Sahel ; le Maroc soutenu par Israël et les Etats-Unis ; la Tunisie qui est quasiment sous contrôle des Emirats Arabes Unis et la Libye dont l’armée dirigée par Khalifa Haftar est déclarée comme ennemie de l’Algérie. Dans ce contexte de recrudescence des tensions, le conflit est une option envisagée pour l’armée algérienne. Selon certains milieux proches de l’armée : “L’Algérie ne veut pas la guerre avec le Maroc, mais elle est prête à la faire.”

Tanguy Tricoire