Yvan Colonna : Le retour des revendications indépendantistes corses

Publié par la rédaction le 3 avril 2022 dans Non classé | Poster un commentaire

Il en a fallu de peu pour que la petite île méditerranéenne s’embrase. L’agression de l’indépendantiste Yvan Colonna à la prison d’Arles conduit la foule indépendantiste corse à manifester dans les rues d’Ajaccio et sur l’ensemble de l’île. Mais pourquoi cet évènement a autant d’impact ?

           Crédit: l’Alsace

Le berger de Cargèse a succombé sous les coups de son agresseur

Impliqué dans l’assassinat du préfet corse Claude Erignac, le militant indépendantiste corse Yvan Colonna est devenu au cours du XXIème siècle la figure de la lutte pour l’autonomie du peuple corse. Le 2 mars dernier, une tentative d’assassinat est survenue contre lui à la prison d’Arles pendant qu’il faisait son sport, le plongeant de suite dans un coma dont il ne s’est toujours pas sorti. Selon l’un des avocats d’Yvan Colonna intervenu sur la chaîne France Info, « c’est un symbole, c’est à travers Yvan Colonna que les choses avancent du point de vue de l’autonomie ». Des soulèvements surviennent dans toutes les grandes villes corses au nom de celui que l’on appelait « le berger de Cargèse ».

Le FLNC prêt à intervenir face au « déni méprisant de l’État »

Depuis le 2 mars, la Corse est en feu. Des émeutes surgissent à Ajaccio et à Bastia où on recensait plus de 60 blessés dimanche dernier. Devant la préfecture de Bastia, des projectiles sont lancés. Cocktails molotov, pavés ou encore bombes agricoles sont jetés à destination du bâtiment.

Le FLNC (Front de libération national de la Corse) a publié un communiqué déclarant que les combats de maquis de nuit pourraient reprendre. Cette menace est prise très au sérieux lorsque l’on connaît les antécédents de ce groupe, capable de commettre de multiples attentats en une seule nuit, à l’instar des actions des années 80-90. Alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est en déplacement sur l’île, le groupe déclare « ssi l’État français demeurerait encore sourd […] les combats de la rue d’aujourd’hui seront ceux du maquis de la nuit de demain ».

Une Corse « autonome » ?

Lors de sa venue sur l’île, Gérald Darmanin a évoqué une première forme d’autonomie pour la Corse. Même si les limites de cette autonomie ne sont pas clairement définies, la proposition du gouvernement est lancée, dans l’espoir d’une cessation des violences qui font rage depuis deux semaines. Un acte démagogue loin d’être neutre en pleine campagne présidentielle qu’il faudra bien garder à l’œil.

Noah Bergot-Colin.