Au salon Viva Associations, le monde associatif à la recherche de bénévoles et de temps

Après deux ans de crise sanitaire, les associations cannoises tentent de sortir la tête de l’eau lors du traditionnel salon de rentrée, malgré une pénurie de bénévoles et une charge administrative toujours conséquente.

Salon Viva Associations
Près de 160 associations étaient présentes au salon Viva Associations de Cannes le 11 septembre dernier. (Photo Victor C.)

Démontrer la vivacité du monde associatif local, et ce, malgré la période complexe que traversent les bénévoles. C’est probablement la plus grande réussite de cette 18e édition du salon Viva Associations, qui s’est déroulée le 11 septembre dernier au Palais des Festivals de Cannes et qui a réuni 160 structures. Pourtant, la pandémie est passée par là, et impacte toujours ces petites associations : « On n’a pas retrouvé le niveau d’activités d’avant-Covid », déplore Jack Hebrard, président d’ Ensemble2Générations 06, une structure qui crée du lien entre seniors et étudiants via la colocation. « On pâtit en plus d’une pénurie de bénévoles pour aller sur le terrain. Il n’y a pas de solution miracle, c’est aussi pour cela qu’on est sur ce salon aujourd’hui. ». Une enquête Ifop de mai 2022 confirme le constat de Jack Hebrard : au niveau national, le Covid a fait chuter le nombre de bénévoles de 15%.

L’administratif, toujours le fardeau des associations

Même son de cloche du côté d’Anne-Marie Lutz. Cette dernière est présidente de la structure Apprendre Ensemble, qui vise à l’insertion des étrangers à Cannes via l’apprentissage du français. De trente-deux bénévoles avant la pandémie, ils ne sont aujourd’hui plus que vingt : difficile d’absorber la demande, notamment depuis l’arrivée des réfugiés ukrainiens. Mais ce qui dérange le plus cette professeure de français à la retraite, c’est avant tout le temps nécessaire à l’aspect administratif de sa fonction : « Je suis présidente de l’association depuis 2010, par passion de transmettre mon savoir, mais je n’ai pas de compétences de gestionnaire ! Les dix-huit pages du dossier de subvention, ça me rend malade, je préfère donner mon temps directement aux gens ». Anne-Marie se prive donc d’une partie des aides qu’elle pourrait percevoir, notamment de l’Etat, par manque de temps, alors que le budget de la structure ne s’élève qu’à 2000 euros par an.

Un « guichet unique » pour les demandes de subventions à l’avenir ?

Depuis le salon Viva Associations, la secrétaire d’Etat en charge de la vie associative Marlène Schiappa s’est emparée du sujet en annonçant sur franceinfo vouloir « simplifier considérablement la paperasse », via la création d’un « guichet unique vis-à-vis de l’Etat pour les demandes de subvention », sans plus de précisions. Autre piste de travail annoncée, permettre, à l’avenir, de « transformer l’expérience de bénévole en diplôme », pour que cela puisse être reconnu sur un CV. Suffisant pour redonner envie au grand public de consacrer du temps à la vie associative ? Tous les bénévoles l’espèrent.

Victor COMBALAT