Détresse psychologique, les aides pour les étudiants cannois

Publié par la rédaction le 8 novembre 2022 dans étudiants, santé, Vie étudiante | Un commentaire

Séances de psychologie remboursées, chéquiers santé ou encore professionnels universitaires, les jeunes cannois peuvent bénéficier de divers dispositifs pour améliorer leur santé mentale.

Deux jeunes sur cinq souffrent de troubles de l’anxiété généralisée et plus d’un jeune sur cinq connait des symptômes dépressifs, selon une Etude Ipsos et la Fondation Fonda Mental. « Les 16-24 ans sont la tranche de la population la plus exposée », précise le site gouvernemental de la santé. Pour aider les jeunes à Cannes, actions locales et nationales sont de mise.

Selon le site ameli.fr, les troubles psychologiques repérés chez les jeunes sont la perte d’appétit accompagnée de perte de poids, potentielle anorexie mentale et les crises de  boulimie incontrôlables. Autres troubles : l’anxiété qui paralyse, des phobies ou des crises de panique, des obsessions et des comportements répétitifs (qui peuvent être des TOC, troubles obsessionnels compulsifs). Il peut aussi s’agir d’idées délirantes, d’hallucinations et de comportements d’isolement. Enfin la tristesse, la déprime, les idées noires et des envies de mourir.

Les troubles psychiques les plus fréquents chez les jeunes adultes sont les troubles anxieux, dépressifs, du comportement alimentaire ou addictif. Plus rare, mais aussi existante : la schizophrénie.

23 791 jeunes ont tenté de mettre fin à leur jour en 2021. Ce chiffre, donné par Rapport Santé publique France, n’avait jamais été atteint jusqu’ici. Par manque d’accompagnement pour leurs troubles psychologiques, certaines personnes tentent de mettre fin à leur vie ou y parviennent. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, selon les données du site ameli.fr.

Les causes de troubles psychologiques sont dues à des problèmes propres à chacun. Certains sont partagés par un grand nombre. « Dernièrement, deux gros facteurs ont créé de l’anxiété chez les jeunes : la Covid, qui a privé des années cruciales pour les jeunes, et le dérèglement climatique qui génère une peur de l’avenir », explique Laurence Ragi, psychologue scolaire depuis plus de 20 ans.

Aide en milieu scolaire

Au niveau local, plusieurs psychologues sont à disposition. Le BAPU de Nice (Bureau d’Aide Psychologique Universitaire) est un service de santé. Il propose des consultations pour un étudiant, chez un psychiatre ou un psychologue. Les consultations sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les mutuelles. Aucun frais d’avance n’est demandé. Le nombre de séances n’est pas limité. Les étudiants peuvent accéder à ce service tant qu’ils en ressentent le besoin. Les consultations se font par rendez-vous.

Sandrine Orsatti, psychologue de l’université Côte d’Azur, intervient sur le campus George Méliès de Cannes qui regroupe mille étudiants. Elle propose des séances gratuites pour toutes et tous. Les rendez-vous peuvent se faire en visio ou sur le campus, dans la salle 163 au troisième étage du bâtiment. Elle est présente tous les jeudis des semaines impaires de 9 heures à 16 heures. Il est possible de prendre rendez-vous sur doctolib.fr, par téléphone ou sur place dans son bureau, lorsqu’elle est présente.

Le Pass Santé Jeunes de la Région Sud

La Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur accompagne les jeunes dans le parcours de santé. Le Pass Santé Jeunes permet d’accéder gratuitement à des psychologues libéraux inscrits au répertoire ADELI. Il fournit six coupons « consultation psychologique ». Le chéquier, qui doit être commandé, est destiné aux jeunes entre 15 et 26 ans.

Santé Psy Étudiants

Santé Psy Étudiants est un dispositif pour les étudiants, celui-ci à échelle nationale. Le jeune peut bénéficier de trois séances gratuites chez un psychologue. Il doit prouver qu’il est étudiant. Il est possible de renouveler trois séances si nécessaire. Le tout est sans avance de frais. Les séances sont d’une durée de 45 minutes.

Protocole MonPsy et psychologue conventionné

Suite à la crise de la Covid, l’état propose des séances chez des psychologues conventionnés. Tous les étudiants peuvent donc bénéficier d’un parcours de soins pris en charge par l’Assurance Maladie. « En amont, le patient doit consulter un médecin généraliste. Lors de cette séance, il fait un point et le médecin lui fournit un document type « ordonnance ». Il doit ensuite prendre rendez-vous avec un psychologue conventionné dont il trouvera les coordonnées sur monpsy.fr », explique Laurence Hamon, psychologue conventionnée à Cannes. Sept confrères à elle sont conventionnés à Cannes.

« La première séance permet de faire état de la situation du patient et propose une prise en charge appropriée. Le jeune accepte ou non. Cette première consultation, dite d’évaluation, coûte 40 € que l’assurance maladie rembourse. Les sept séances suivantes coûtent 30 € et sont aussi remboursées. Le patient peut changer de praticiens durant la prise en charge et a droit à huit consultations par an », ajoute Laurence Hamon, spécialisée dans les troubles psychiques.

« On a tous besoin de voir un psy »

« Les étudiants qui ont pu se faire aider ont pour la plupart pu recharger leur batterie et retourner à leur scolarité », explique Marianne Denuelle, chef du département Info-Com sur le Campus Georges Méliès. « Il y a une immense détresse chez les étudiants. Chaque année, il y a une dizaine de jeunes qui signalent leur mal-être mental, mais une bonne partie ne parle pas », explique Marianne Denuelle, responsable de 250 étudiants.

« On a tous besoin de voir un psy, car il vaut mieux prévenir que guérir », explique Roxane qui a vu un psy pour la première fois à 17 ans. Avec des interruptions, l’étudiante a eu un suivi et confirme : « aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. J’ai résolu, notamment, mes problèmes de TCA (Troubles de comportement alimentaires) puis de dépression. Aujourd’hui, je consulte ma psy occasionnellement, lorsque j’ai besoin de débloquer des choses. Je crois en la psychologie, elle a fonctionné pour moi ». Les femmes sont plus touchées que les hommes par les troubles mentaux. Une sur dix est concernée par un syndrome dépressif majeur en 2021, selon le site de la santé du gouvernement.

Maxime Conchon