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Mieux comprendre les troubles « dys »
En France, les troubles spécifiques du langage et des apprentissages, ou troubles « dys » touchent 6 à 8 % des enfants par classe d’âge selon la Haute Autorité de santé.
Ils ont plusieurs noms. Les TSLA pour « troubles spécifiques du langage et des apprentissages » sont aussi appelés « troubles dys », du fait des noms des différents handicaps inclus sous cette appellation plus générique. Reconnus comme handicap depuis 2005, ils sont inclus dans la grande famille des troubles neuro-développementaux. Selon la fédération française des dys, ce sont « des troubles cognitifs et comportementaux qui se manifestent pendant l’enfance et qui impliquent des difficultés significatives dans l’acquisition et l’exécution de fonctions intellectuelles, motrices, langagières et sociales spécifiques », comprenant notamment les troubles du spectre de l’autisme. Les TSLA s’en distinguent tout de même. Ils sont en effet plutôt caractérisés par « des dysfonctionnements dans le développement d’une ou plusieurs des fonctions suivantes : le langage, la coordination motrice, l’attention, la perception, la mémoire, les fonctions visuo-spatiales et les fonctions exécutives ».
À l’intérieur de ces TSLA, on différencie donc quatre catégories. Les troubles développementaux de la parole et du langage, aussi appelés dysphasie, « se manifestent par des difficultés dans la production et la réception du langage ». C’est-à-dire que l’expression et la compréhension orale va être rendue compliquée, notamment dans les domaines des sons de la parole, du vocabulaire, de la grammaire et de l’usage de tout cela en contexte. Les troubles développementaux de la coordination, communément appelés dyspraxie, se manifestent par « de la maladresse, de la lenteur et une faible précision de la performance motrice ». Un des symptômes fréquents est la dysgraphie, soit la difficulté à former des signes. Les troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité, sont assez répandus aussi. Ils se manifestent par des formes « d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui ont un impact négatif direct sur le fonctionnement scolaire, professionnel ou social ». Cela peut entraîner des « déficits des fonctions exécutives », comprenant la mémoire de travail, la flexibilité, la planification, etc. Enfin, les troubles développementaux des apprentissages se manifestent par « des performances [scolaire] dans les compétences affectées significativement en deçà de celles attendues ». Les domaines touchés sont la lecture (on parle de dyslexie), l’expression écrite (dysorthographie) et les mathématiques (dyscalculie).
Repérage, dépistage et diagnostic
Pour qu’un enfant soit reconnu comme atteint d’un trouble dys, il y a trois démarches, comme l’explique l’orthophoniste Dominique Crunelle dans « Les dys… dyslexies et autres troubles » publié dans la revue Recherches n°49 en 2008 : le repérage, le dépistage et le diagnostic. « Le repérage relève des enseignants et des parents » qui doivent alerter dès le repérage de certains signes révélateurs des troubles énoncés plus tôt. « Le dépistage relève, lui, du médecin scolaire, de l’enseignant spécialisé, du psychologue scolaire ou du conseiller d’orientation » éclaire-t-elle. Il s’agit de la phase où les troubles sont différenciés des « difficultés liées à un retard cognitif, à un manque de motivation ». Il s’agit aussi de faire une première différenciation entre les troubles eux-mêmes pour orienter les enfants vers les bilans utiles. C’est là qu’intervient le diagnostic qui « relève d’une équipe pluridisciplinaire, en particulier l’orthophoniste et parfois le neuropédiatre ou le psychologue » et qui permet de clairement identifier le trouble auquel l’enfant est sujet.
Accompagner au mieux les élèves
Une fois le diagnostic posé, plusieurs mesures d’accompagnement existent pour mettre en place une pédagogie différenciée. Cela permet, selon la haute autorité de santé, « de proposer une aide très précoce dont on sait qu’elle est plus efficace et d’éviter une médicalisation de retard des apprentissages ». On retient notamment le PAP, le plan d’accompagnement personnalisé, en place depuis 2015. Il permet de mettre en place un certain nombre d’aménagements dans la scolarité de l’élève pour faciliter son apprentissage. Cela peut aller de la place de l’élève dans la salle de classe (en face du tableau par exemple) à l’utilisation de l’informatique (ordinateur ou tablette) en passant par la mise en place de tutorat par un autre élève. Les besoins sont évalués avec les parents et les directeurs d’école pour mettre en place les mesures les plus adaptées. Les examens peuvent aussi être adaptés avec du temps supplémentaire, la possibilité d’avoir accès à certains documents, l’énoncé des consignes à l’oral ou encore ne pas pénaliser le soin et l’écriture de la copie.